DERNIER DE LA SÉRIE DE NOUVEAUX COURRIERS SUR L'UKRAINE. Par Jean-Marie Chauvier.
Jean-Marie Chauvier".
Objet : DERNIER DE LA SÉRIE DE NOUVEAUX COURRIERS SUR L'UKRAINE
Ai-je mal lu, entendu, vu ? Il ne me semble pas que la marche et l'émeute fasciste du 14 octobre à Kiev ait reçu un écho important dans nos médias. Aucune surprise.
Voici deux documents joints pour compléter le tableau de cette actualité extrêmement changeante:
1. Autrement important que les bavardages politico-idéologiques: la pénétration de l'Ukraine, à la faveur du nouveau pouvoir alliant droite et extrême-droite, des multinationales de l'agro-alimentaire. En vedette: Monsanto et les OGM.
2. A propos de polémiques secondaires mais qui intéressent la "petite gauche": la diversité des positions trotskistes sur l'Ukraine. De quoi corriger l'impression d'il y aurait dans ce milieu de gauche une "pensée unique" favorable à la "révolution de Maïdan" et minimisant le rôle de l'extrême-droite.
A plus, JMC
UPA 20141014
En a-t-on parlé et montré les images chez nous ?
LA MARCHE FASCISTE DEGENERE EN EMEUTE A KIEV
Images video et photos données par sources russes :
Sur la Marche en plein centre de Kiev, boulevard Kreschiatik
https://www.youtube.com/watch?v=Os5daR0dBdg&feature=youtube_gdata_player
Sur l’émeute autour du Parlement
https://www.youtube.com/watch?v=f5-IH8h7Io4&feature=youtube_gdata_player
Images de la télé ukrainienne hromadske.tv
Un festival de symboles nazis (du bataillon Azov)
http://www.hromadske.tv/society/kiyiv-marsh-natsionalistiv-v-richnitsyu-upa/
http://www.tvc.ru/news/show/id/52610
http://www.echo.msk.ru/blog/echomsk/1418354-echo/
L’extrême-droite, célébrant le jour de l’armée bandériste et exigeant sa reconnaissance officielle, a tenté de prendre d’assaut le parlement. Signal spectaculaire de la cassure au sein de la coalition libérale-fasciste issue du coup d’état de février. Le président Porochenko et la droite nationaliste libérale résistent à la radicalisation voulue par leurs extrêmes. La Garde Nationale est également en rébellion et ne veut plus combattre. La chaos déchaîné à l’Est s’installe dans la capitale et au cœur du pouvoir. Retour à Maidan ?
http://lenta.ru/photo/2014/10/14/radafighting/#0
http://lenta.ru/articles/2014/10/14/guard/
Extrait du site d’opposition « anti-maidan » : « la marche de Kiev fut une apothéose du nationalisme. D’après cette sources les radicaux (et néonazis) de Pravy Sektor et du bataillon « Azov » étaient présents. Mais la symbolique nazie est bien visible dans la séquence télé de TCH
https://vk.com/ukrainiancrisis?z=video-58111805_170123462%2F6144cedad8360552a7
Sur le site du parti SVOBODA, principal organisateur
CENSURE DANS LES MEDIAS UKRAINIENS
PHOTOS ET VIDEOS de l’agence officieuse UNIAN, appartenant à l’oligarque Kolomoiski. On observe la présence des drapeaux
Nationaux jaune et bleu et banderiste rouge et noir, également du Pravy Sektor. Pas de drapeaux de Svoboda, pas d’images des incidents autour du parlement.
GLOIRE A BANDERA !?
Célébration en Ukraine du 72ème anniversaire de la création le 14 octobre 1943 de l’Armée des Insurgés (UPA) issue de l’Organisation des Nationalistes Ukrainiens. (OUN-UPA) Les « banderistes », du nom de leur leader Stepan Bandera, sont considérés par nombre d’historiens et de témoins comme participants au génocide nazi et plus spécialement à l’extermination des Polonais de Volhynie en 1943. Bandera avait créé les bataillons ukrainiens de la Wehrmacht qui prirent part, en juin 1941, à l’invasion de l’URSS, notamment le bataillon « Nachtigall » commandé par Roman Choukhevitch, lequel commanda ensuite le Schutzmannshaft 201, bataillon punitif nazi affecté à la répression des partisans en Biélorussie. C’est ce bataillon qui fut ensuite métamorphosé en « Armée des Insurgés » autonome, participante à l’entreprise nazie mais également en conflit, par périodes et par endroits, avec l’autorité allemande. Stepan Bandera ayant proclamé un « état indépendant ukrainien » à Lwow (Lviv) contre l’avis de Hitler fut emprisonné jusqu’en 1944. Une autre aile de l'OUN patronna la formation en 1943 de la Division Galitchina (Galizien) de la Waffen SS, noyau de l'Armée Nationale Ukrainienne (UNA) dont dix mille membres, après 1945, furent exfiltrés vers les Amériques par les services britanniques et américains.
L’OUN-UPA poursuivit la lutte contre les Soviétiques jusqu’en 1954, soutenue après la guerre par le réseau (ex)nazi Gehlen et les services britanniques et américains. Considéré par ses sympathisants (y compris de gauche) comme « résistance patriotique » ou « antistalinienne », l’UPA fut réhabilitée et ses chefs Bandera et Choukhevitch consacrés « héros nationaux » par le leader de la « révolution orange » de 2004 et président ukrainien de 2004 à 2010 Viktor Youchtchenko. Cette réhabilitation, dénoncée par les Ukrainiens de l’Est et la Russie comme celle « de la collaboration nazie », est avalisée par le pouvoir de la droite libérale-fasciste instauré à l’issue de l’insurrection de Maïdan en février 2014. Mais la reconnaissance officielle du rôle « libérateur » de l’OUN-UPA n’est pas encore obtenue.
Le parti SVOBODA a ouvert le débat (au parlement) sur la reconnaissance officielle de l’OUN-UPA, la consécration du 14 octobre comme « Jour de défense de la patrie », l’interdiction du parti et de l’idéologie communistes, l’éradication de toute symbolique de la période soviétique. La Parlement a refusé l’examen immédiat des projets de Svoboda.
http://www.svoboda.org.ua/diyalnist/novyny/054568/