EI. Un accord avec Assad se fait urgent ! Par Tatiana Filiatcheva du site "La voix de la Russie".
Peut-on venir à bout de l’obscure nébuleuse djihadiste désormais connue sous le nom d’EI sans avoir recours aux services de renseignement syriens ? Le bon sens le plus élémentaire nous souffle immédiatement la réponse : que nenni ! Or, le Quai d’Orsay ne l’entend guère de cette oreille.
Pour lui, Bachar al-Assad est un personnage tellement odieux, qu’il vaut mieux bâcler le boulot que d’avoir affaire à ce « régime » monstrueux. C’est dire, en réalité, qu’il vaut mieux laisser rentrer des milliers de coupeurs de têtes en Europe, d’ailleurs attendus par des agents dormants non moins radiaux dans les pays d’accueil, que de rouvrir son ambassade à Damas. Rêverait-on ?
Bachar al-Assad, Président d’un pays parfaitement laïc où il y a des ministres femmes – ce qui est loin d’être le cas de tous les pays musulmans – d’un pays qui n’a jamais été agressif vis-à-vis de l’Europe, bien au contraire, d’un pays qui tient courageusement malgré plus de trois ans de guerre infernale avec toutes les nébuleuses djihadistes imaginables de la planète, Bachar al-Assad, en effet, « ne mériterait pas d’être sur la terre ». Alors oui, logiquement, comment est-ce que M. Fabius reviendrait maintenant sur ses propos en serrant la pince aux services secrets de cet affreux personnage qu’il conviendrait de renvoyer à son Créateur ? Surtout après le coup indécent du gaz sarin en août 2013, quand le ministère des Affaires étrangères françaises n’avait même pas daigné s’excuser. Difficile donc de faire marche arrière même s’il en va du sort de la France, du sort de l’Europe, du sort d’un Moyen-Orient que les puissances occidentales prétendent démocratiser à leur façon.
Voici trois faits dûment confirmés et qui donnent bien des pistes de réflexion.
Primo, les services secrets ont à gérer le dossier djihadiste à deux niveaux : national et international. Cela signifie qu’il faut repérer les radicaux provenant des pays membres de l’UE sur leur terrain de combat en Irak et Syrie autant que les repérer en France, une fois ceux-ci revenus … manifestement après avoir « fait du bon boulot » comme l’a si bien dit M. Fabius des braves gars d’Al-Nosra. Question à cent balles : pourquoi ne pas faciliter la vie au renseignement dont le travail, aussi dangereux que de longue haleine, gagnerait fort en efficacité ?
Deusio, il ne faut pas oublier que la guerre qui pourrait éclater sous peu au cœur de l’UE est bien sûr une guerre de type subversif. Ce ne sont ni des rumeurs ni des exagérations. Plus conscient que quiconque de cette menace, Bernard Squarcini, ancien patron de la DGSI sous Sarkozy, a tenté d’entrer en contact avec les services de sécurité syriens. La réaction ne se fit pas attendre et elle s’avéra prévisible : Damas était favorable à une coalition contre l’EI à condition de voir ses relations diplomatiques avec Paris rétablies. Le quai d’Orsay répondit par un refus. On peut donc avoir des relations diplomatiques avec les monarchies arabo-persiques sponsors numéro un des courants djihadistes, tolérer la Turquie dans l’OTAN alors que son territoire est parsemé de camp d’entraînement pour les radicaux islamistes, mais on ne peut pas rouvrir son ambassade sur le sol syrien. Pourquoi ?
Tertio, lorsque le Canard enchaîné évoque l’éventualité – d’ailleurs très forte ! – d’une mise en place de « contacts discrets » entre le renseignement occidental et le renseignement syrien, ses journalistes reconnaissent de ce fait même que l’horrible « régime d’Assad » est le seul véritable allié moyen-oriental de l’Occident face à une menace qu’on ne peut plus sous-estimer. Cet aspect met en relief l’extrême cynisme du Quai d’Orsay et pourraient indiquer, car l’équipe en fonction est tout sauf incompétente, que la France, très suiviste par rapport aux USA, soutient son plan d’éradication partielle de l’EI. Partielle ! Car c’est la seule force sans frontières dont on pourrait user pour aboutir à ses fins géostratégiques. Seulement voilà : quel sera le prix à payer ? La situation, ne risque-t-elle pas de sortir de sous le contrôle ?
Espérons que dans cette lutte acharnée de la raison avec l’illusion, le première finisse par triompher.
Les opinions exprimées dans ce contenu n'engagent que la responsabilité de l'auteur.
Lire la suite: http://french.ruvr.ru/radio_broadcast/no_program/278510045/
Peut-on venir à bout de l’obscure nébuleuse djihadiste désormais connue sous le nom d’EI sans avoir recours aux services de renseignement syriens ? Le bon sens le plus élémentaire nous souffle immédiatement la réponse : que nenni ! Or, le Quai d’Orsay ne l’entend guère de cette oreille.
Pour lui, Bachar al-Assad est un personnage tellement odieux, qu’il vaut mieux bâcler le boulot que d’avoir affaire à ce « régime » monstrueux. C’est dire, en réalité, qu’il vaut mieux laisser rentrer des milliers de coupeurs de têtes en Europe, d’ailleurs attendus par des agents dormants non moins radiaux dans les pays d’accueil, que de rouvrir son ambassade à Damas. Rêverait-on ?
Bachar al-Assad, Président d’un pays parfaitement laïc où il y a des ministres femmes – ce qui est loin d’être le cas de tous les pays musulmans – d’un pays qui n’a jamais été agressif vis-à-vis de l’Europe, bien au contraire, d’un pays qui tient courageusement malgré plus de trois ans de guerre infernale avec toutes les nébuleuses djihadistes imaginables de la planète, Bachar al-Assad, en effet, « ne mériterait pas d’être sur la terre ». Alors oui, logiquement, comment est-ce que M. Fabius reviendrait maintenant sur ses propos en serrant la pince aux services secrets de cet affreux personnage qu’il conviendrait de renvoyer à son Créateur ? Surtout après le coup indécent du gaz sarin en août 2013, quand le ministère des Affaires étrangères françaises n’avait même pas daigné s’excuser. Difficile donc de faire marche arrière même s’il en va du sort de la France, du sort de l’Europe, du sort d’un Moyen-Orient que les puissances occidentales prétendent démocratiser à leur façon.
Voici trois faits dûment confirmés et qui donnent bien des pistes de réflexion.
Primo, les services secrets ont à gérer le dossier djihadiste à deux niveaux : national et international. Cela signifie qu’il faut repérer les radicaux provenant des pays membres de l’UE sur leur terrain de combat en Irak et Syrie autant que les repérer en France, une fois ceux-ci revenus … manifestement après avoir « fait du bon boulot » comme l’a si bien dit M. Fabius des braves gars d’Al-Nosra. Question à cent balles : pourquoi ne pas faciliter la vie au renseignement dont le travail, aussi dangereux que de longue haleine, gagnerait fort en efficacité ?
Deusio, il ne faut pas oublier que la guerre qui pourrait éclater sous peu au cœur de l’UE est bien sûr une guerre de type subversif. Ce ne sont ni des rumeurs ni des exagérations. Plus conscient que quiconque de cette menace, Bernard Squarcini, ancien patron de la DGSI sous Sarkozy, a tenté d’entrer en contact avec les services de sécurité syriens. La réaction ne se fit pas attendre et elle s’avéra prévisible : Damas était favorable à une coalition contre l’EI à condition de voir ses relations diplomatiques avec Paris rétablies. Le quai d’Orsay répondit par un refus. On peut donc avoir des relations diplomatiques avec les monarchies arabo-persiques sponsors numéro un des courants djihadistes, tolérer la Turquie dans l’OTAN alors que son territoire est parsemé de camp d’entraînement pour les radicaux islamistes, mais on ne peut pas rouvrir son ambassade sur le sol syrien. Pourquoi ?
Tertio, lorsque le Canard enchaîné évoque l’éventualité – d’ailleurs très forte ! – d’une mise en place de « contacts discrets » entre le renseignement occidental et le renseignement syrien, ses journalistes reconnaissent de ce fait même que l’horrible « régime d’Assad » est le seul véritable allié moyen-oriental de l’Occident face à une menace qu’on ne peut plus sous-estimer. Cet aspect met en relief l’extrême cynisme du Quai d’Orsay et pourraient indiquer, car l’équipe en fonction est tout sauf incompétente, que la France, très suiviste par rapport aux USA, soutient son plan d’éradication partielle de l’EI. Partielle ! Car c’est la seule force sans frontières dont on pourrait user pour aboutir à ses fins géostratégiques. Seulement voilà : quel sera le prix à payer ? La situation, ne risque-t-elle pas de sortir de sous le contrôle ?
Espérons que dans cette lutte acharnée de la raison avec l’illusion, le première finisse par triompher.
Les opinions exprimées dans ce contenu n'engagent que la responsabilité de l'auteur.
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