Le plan de George Soros pour sauver l'Europe, lorsque le requin se pare des habits de l'humanisme.
Le plan de George Soros pour sauver l'Europe.
Le mépris affiché par ces hommes sans foi ni loi qui osent donner des leçons de liberté et de démocratie est proportionnel au degré de servitude auquel nous sommes parvenus!
Sommes-nous à ce point dépourvus d'esprit critique, sommes-nous à ce point dépourvus d'analyse politique, pour supporter sans broncher ce genre de propos! Il est absolument nécessaire de retrouver le chemin de la raison. Il faut être capable de construire un projet politique qui neutralise ces vautours. Ces personnages doivent être combattus jusque dans nos mots. Ce sont des voyous, des voleurs et de dangereux prédateurs. Nous devons les traiter en délinquants et tout faire pour les juger dans un nouveau tribujnal de Nuremberg. Ils ont du sang sur les mains.
Lucien PONS.
L'article de Florence Autret dans "La TRIBUNE".
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La Tribune : Pensez-vous que la zone euro soit au bord d'une nouvelle crise de la dette souveraine ?
George Soros : Ce serait exagéré de le dire. Mario Draghi a dit qu'il ferait tout ce qu'il faut pour empêcher que cela arrive, y compris via l'assouplissement quantitatif (QE, quantitative easing) ou en augmentant le bilan de la BCE de 2000 à 3000 milliards d'euros. Malheureusement, la BCE n'est pas aussi indépendante qu'elle est présumée l'être. Elle peut faire tout ce qu'elle veut... si elle a le soutien de l'Allemagne. Or pour le moment, il y a beaucoup de résistance de la part de la Banque fédérale allemande. C'est un problème qu'il faut résoudre.
Certains pays de la zone euro ne sont pas à la hauteur des attentes en termes de réformes. Pensez vous que la France, dans son état actuel, met en danger la zone euro ?
La France a pris du retard dans ses réformes structurelles. Mais il faut prendre les choses autrement compte tenu de la situation actuelle, car l'impact immédiat de ces réformes est de déprimer encore un peu plus l'économie. Donc, si vous avez une politique de croissance, elles seront plus faciles à mettre en œuvre.
Dans le dossier ukrainien, Angela Merkel se comporte, dites vous, en véritable « homme d'Etat ». Mais en même temps, vous l'appelez à prendre ses distances avec la politique d'austérité défendue au nom de l'Allemagne. Comment réconciliez- vous ces deux jugements ?
L'incohérence est de son côté, pas du mien. Elle doit réconcilier ces deux positions, ce qui ne sera pas facile à cause de la résistance, en Allemagne, à toute forme de quantitative easing et de stimulus fiscal. Mais si vous reconnaissez que vous êtes effectivement en guerre, que vous êtes dans une économie de guerre, vous devez mobiliser vos ressources disponibles pour financer l'effort de guerre. Or aujourd'hui l'Ukraine est en première ligne. Si vous la perdez, alors c'est l'Europe qui sera sur la ligne de front et devra combattre pour sa survie. C'est pourquoi j'appelle l'Europe à se réveiller et à faire face à la réalité.
Pensez-vous que l'Allemagne fasse un choix rationnel en plaidant pour l'austérité, car en définitive elle est aussi le pays qui paye le plus pour soutenir l'Union européenne ?
La question est de savoir si l'Allemagne voit la nécessité pour l'Union européenne de se maintenir et de ne pas être dominée par la Russie. Si tel est le cas, alors elle doit aider ceux qui, particulièrement en Ukraine, sont activement engagés dans la résistance contre l'agression russe. Dans le cas contraire, alors l'Allemagne devra résister directement elle-même ou bien devenir un allié de la Russie. Mais nous aurons alors une autre sorte d'Allemagne que celle que nous connaissons aujourd'hui et une autre sorte d'Europe, dans laquelle je ne pense pas que j'aurai envie de vivre.
Vous plaidez pour une solution de type Brady Bonds pour alléger la dette de l'Ukraine. Mais dans quelle mesure l'intervention du FMI et cet échange de dette a-t-il vraiment aidé le Mexique dans le passé à construire une société plus démocratique et pacifique ? Faut-il vraiment faire un bail-out des créanciers de l'Ukraine pour sauver l'Ukraine ?
L'Union européenne doit démontrer sa détermination à soutenir l'Ukraine. Alors seulement nous pourrons mettre en œuvre des mesures additionnelles. Sans engagement politique, vous avez raison, ce ne sera pas assez. Une garantie (sur la dette publique) ne fonctionne que si vous êtes convaincant et crédible. Les demi-mesures ne fonctionneront pas. Je préconise un plan en trois points. Outre l'engagement politique, il passe par une injection de 20 milliards d'euros d'emblée sous la forme de Brady Bonds et d'obligations de projet de la Banque européenne d'investissement, et par la réorganisation de Naftogas (le monopole gazier public). Si l'Ukraine se rend indépendante énergétiquement de la Russie, ce qui est possible, alors, oui, je pense que les cartes seront rebattues.
Est-ce que les élections ukrainiennes ouvrent la voie à une solution ?
Je pense, car elles vont démontrer la volonté politique de l'Ukraine de suivre une politique pro-européenne. Même si vous avez des différences culturelles avec l'Ouest du Continent, l'Ukraine est aujourd'hui plus démocratique et plus européenne que jamais. Quelque soit les causes de la situation actuelles, et elles sont multiples, il faut un règlement politique. Personne ne veut d'une guerre avec la Russie. Tout le monde est déterminé à éviter cela. Mais le président Poutine ne respecte la puissance et la volonté politique de résister. Jusqu'à ce qu'il butte sur une résistance déterminée, il continuera à pousser. Et à cet égard, il n'est pas un cas unique dans l'histoire.