Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Le blog de Lucien PONS

Et donc, le peuple existe. Par Danielle Bleitrach.

14 Janvier 2015 , Rédigé par lucien-pons Publié dans #Ukraine, #La mondialisation, #La République, #La Russie, #Le capitalisme;, #La France, #L'OTAN., #Le socialisme, #La lutte des classes

C’EST « L’HEURE DE L’METTRE »

Sur RADIO CAMPUS Lille 106,6 En direct sur www.campuslille.com

Et donc, le peuple existe. On ne peut s’empêcher de penser au frisson qui a du parcourir la brochette de terroristes en costard cravate, ceux du premier rang, lorsqu’ils ont pu mesurer cela : le peuple existe. Ils se sont rassurés, en considérant bien froidement que cette foule était sous contrôle.

La mobilisation de dimanche a désormais quelque chose de sacré, c’est-à-dire d’inopérant. Ce fut un grand moment émotionnel, c’est-à-dire manipulable. On a vu défiler une contradiction majeure : celle d’une foule émue, œcuménique, en attente de paix et de mieux-vivre, défilant derrière les diviseurs en chef de l’Humanité. Comme si l’on pouvait combattre les conséquences en s’en remettant à leur cause.

Et voici les discours du lundi et les signaux du futur : encore plus de guerre, encore plus d’austérité, encore plus de discours colonial et infantilisant envers les dominés. La sacralisation de la liberté d’expression, alors que nous sommes toujours plus bâillonnés. Souvenez-vous, quand Gaza était soumise à cette campagne terroriste innommable, qu’il nous était interdit de manifester… La liberté d’expression, c’est celle du Capital, autorisé à exprimer de toutes les manières son pouvoir, avec des médias aux ordres, des télés abrutissantes, la publicité omniprésente, et qui plongent les peuples dans l’hébétude, le marasme, le dégoût de soi et l’incompréhension du monde.

La République invoquée est une chimère pour tous ceux qui n’ont plus de raison de se battre, aujourd’hui que le boulot manque, ou que le boulot assomme, et que tant de gamins sont livrés à eux-mêmes dans ce tourbillon où les seuls qui ont leur place sont ceux qui ont l’argent. La République, sous le règne de la Marchandise, c’est du bluff, ça ne marche pas, on n’apprend pas la liberté sous les fourches du Marché… Elle est invoquée, la République, laïque, comme une divinité, mais c’est la grande absente pour tous, le totem des seuls bourgeois, le sacré de l’élite, pareil que leur Europe. Et nous on voit tout partir en sucette. On n’y croit pas, désolés…

S’il fallait combattre ce mal qui ronge le pays de Charlie, il faudrait d’urgence construire une autre société, avec de l’espoir et de l’égalité, il faudrait fermer le bec de cet oiseau de malheur qui depuis trop longtemps nous caquette qu’il faut se serrer la ceinture, abandonner la lutte, rentrer dans le rang, se soumettre. Il faudra faire le lien, immédiat, radical, entre la destruction méthodique de ce qui fait corps entre nous, les exploités, et le fascisme qui vient, qu’il soit blonde ou barbu. C’est le même.

S’il fallait combattre l’obscure folie qui avance, il faudrait de toute urgence condamner les dingues et les cyniques, les profiteurs et les calculateurs, ceux-là même qui, au nom ô combien bradé des « droits de l’homme » et de la « démocratie » ont porté la guerre, la désolation et la réaction, sur ces terres inconnues du grand public. Inconnues parce qu’aux heures de grande écoute il n’est pas question de cette famille afghane décimée, de ces enfants irakiens assassinés, du résistant palestinien n’existant que sous le manteau du « terroriste ».

S’il fallait. Il faudrait crier haut et fort que le chômeur musulman, l’ouvrier musulman, l’employé musulman, la femme de ménage musulmane, la lycéenne musulmane, n’ont pas à s’excuser, n’ont pas à se justifier. Il faudrait juste se débarrasser au plus vite de ceux qui ont armé le bras des fanatiques, ceux qui les ont fabriqués, en détruisant la Libye, en détruisant la Syrie, en détruisant l’Irak, avec pour seule invocation ce mensonge ravageur qui tient dans une petite fiole, et pour seul objectif la domination du Pognon sur tous les peuples.

S’il fallait, il faudrait en revenir à cette juste cause de la lutte de classe, même quand l’oppresseur porte le masque de la liberté et l’opprimé, parfois, celui de la religion. Sortir de la version officielle. Sortir aussi de cette paranoïa de confort qui voit du complot partout et qui n’est que paresse de la cervelle embrumée. Voir que ce qui se passe a un sens, et que le voir c’est faire un effort, et voir après que ce qui vient peut être mieux. Se battre enfin.

Alors, tant que c’est permis, ce mercredi, ce sera l’heure de l’mettre. C’est ça le blasphème, le vrai…

Nous évoquerons, avec elles, le voyage qu’ont effectué Marianne Dunlop et Danielle Bleitrach, dans un laboratoire de l’OTAN où nos dirigeants soutiennent le nazisme dans sa version cette fois imberbe. Une tournée française de résistants ukrainiens au fascisme (OTAN, UE, Fabius, etc…) succédera à ce voyage.

Du 24 au 31 janvier, une délégation venue d’Odessa en Ukraine parcourra la France. Elle comprendra notamment Elena, qui est la mère de Andreï Brajevsky, militant connu de l’organisation de gauche Borotba, âgé de 27 ans brûlé vif le 2 mai 2014 dans l’incendie criminel de la maison des syndicats d’Odessa, massacre qui a coûté la vie à une quarantaine d’opposants au nouveau régime ukrainien, et témoignera des difficultés d’obtenir justice dans l’Ukraine postérieure à la révolution de la place Maydan.

Elle comprendra aussi le secrétaire d’Odessa du parti communiste d’Ukraine, parti qui subit une procédure d’interdiction, et dont les militants sont persécutés, traqués, torturés et parfois assassinés. Le parti communiste d’Ukraine est une organisation démocratique qui milite pour le maintien de l’unité du pays et qui avait proposé fin 2013 une pétition pour le règlement de la question de l’accord avec l’UE par référendum, et obtenu plus de 4 millions de signatures. Si cette voie avait été choisie, le pays aurait fait l’économie d’un coup d’État et d’une guerre civile

Pendant ces quelques jours où une délégation d’ukrainiens et ukrainiennes viendront témoigner du terrorisme nazi qu’ils subissent. Ayez le bon réflexe, celui de ne pas vous fier aux criminels de guerre qui prétendaient être à la tête de l’indignation du peuple français… Informez-vous, faites-vous une opinion par vous mêmes… Toute la presse est invitée à ces journées, on fera le bilan de ceux qui viendront et de ceux qui feront un compte-rendu… et donc ceux qui en pleurnichant « je suis Charlie » ne vous ont pas pris pour des Charlots.

Ce fut notre action à tous, nous qui sommes en train de faire de ce voyage en France une grande réussite, nous tous qui de Paris à Marseille, du Val de Marne à Lille, en passant par Arras et de Nice à Vénissieux sommes en train de préparer cette double délégation, celle de la direction du KPU et celle du comité des mères d’Odessa… Dans un temps relativement court, cette délégation venue d’Ukraine va sillonner la France par la seule volonté d’un groupe de militants du PCF, de la CGT, de diverses organisations communistes, du mouvement de la paix, des associations humanitaires pour le Donbass, des Russes , des Ukrainiens, tous unis dans leur diversité pour refuser la désinformation et la guerre que l’on nous prépare, la volonté de faire de ce continent une nouvelle Syrie, un lieu de développement du fascisme.

La délégation du KPU vient à la rencontre des communistes pour réclamer la solidarité dont le parti communiste français a toujours été capable face aux combattants menacés d’interdiction, frappés, tués parce qu’ils sont communistes. Alors que l’idéologie nazie manifeste ouvertement dans les principales villes ukrainiennes, on veut interdire non seulement le parti communiste mais l’idéologie communiste. Ils sont importants pour nous parce qu’ils sont la preuve que la Révolution socialiste, l’expérience de l’Union soviétique mérite une autre analyse que celle qui a été faite par le capital dans nos pays et que nous avons approuvé par notre silence. Nous devons avoir le courage de faire nos propres analyses, de regarder en face nos erreurs tout en sachant qu’encore aujourd’hui les communistes sont là présents, prêts à se battre et que nous devons discuter et agir avec eux, leur expérience. Un dialogue doit s’ouvrir.

Le comité des mères d’Odessa vient avec une exposition sur ce qui s’est passé le 2 mai dans la maison des syndicats où leurs enfants sont morts sans que les criminels soient le moins du monde inquiétés. Ce sont elles et ceux qui les aident qui sont menacés, battus, torturés et sur une liste noire pour leurs emplois. . Elles ont déjà fait le tour des capitales d’Europe. Parfois des fascistes aidés par l’ambassade d’Ukraine sont venus tenter d’interrompre leur exposé comme à Madrid et au Portugal. La mère de l’un des assassinés, son fils unique de trente ans, témoigne . Parce qu’elle ose dénoncer le fascisme, elle est menacée d’être renvoyée de son emploi de professeur d’université. Elle sera présente dans cette tournée de la dignité, de la vérité, de l’antifascisme et de la paix. Elle en appelle aux médias français pour qu’ils disent la vérité sur la mort de son enfant et de la cinquantaine d’autres martyrs, alors qu’un hebdomadaire féminin comme ELLE fait l’apologie des nazies, quelle presse aura le courage de parler du combat de ces femmes, quels intellectuels dans la patrie de Zola auront le courage de dénoncer la terrible injustice, la peur dans lesquelles on veut enfermer ces femmes ?

Sources : https://histoireetsociete.wordpress.com/ le 13 janvier 2015

Partager cet article
Repost0
Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article