Robert Chambeiron, ancien parlementaire, compagnon de Jean Moulin et l'un des derniers témoins de la création du Conseil national de la Résistance (CNR), est mort à 99 ans. C'est l'ancien ministre Jean-Pierre Chevènement qui l'a annoncé, mercredi 31 décembre.
Entré en 1936, en même temps que Jean Moulin, au cabinet de Pierre Cot, ministre de l'air du gouvernement Blum, M. Chambeiron, resté en contact étroit avec Jean Moulin pendant la guerre, avait pris une part active dans les négociations qui avaient abouti à la fondation du CNR.
Né le 22 mai 1915 à Paris, député radical puis progressiste sous la IVe République (1945-1951 et 1956-1958) puis député européen communiste entre 1979 et 1989, il s'était rapproché de Jean-Pierre Chevènement, dont il avait présidé le comité national de soutien à la candidature à la présidentielle de 2007, avant que ce dernier ne renonce.
M. Chevènement a « salué sa mémoire » mercredi soir. « On ne peut mieux le faire qu'en rappelant ces mots qui étaient les siens : “le CNR a été un véritable lieu de rassemblement dans l'intérêt national [...] Il fallait que la France fût au bord du gouffre pour qu'une telle union puisse avoir lieu” », a déclaré l'ancien sénateur du Territoire de Belfort. « Ce qui était vrai en 1944 le reste aujourd'hui », a-t-il ajouté.
Le président de l'Assemblée nationale, Claude Bartolone, a lui aussi rendu hommage à cette « figure de la gauche, dont il épouse les grandes batailles et conquêtes du XXe siècle ». Dans un billet publié sur son blog, le député socialiste de Seine-Saint-Denis écrit :
« A l'heure où des voix funestes tentent d'exploiter leurs audiences pour réhabiliter le régime fasciste de Vichy, où des forces extrémistes instillent la haine et le désir de violence en souhaitant le retour des guerres civiles, la vie de Robert Chambeiron rappelle à tous les amoureux de la liberté et de l'égalité que ces mots ne sont pas abstraits s'ils sont portés par la conviction que les hommes peuvent changer la vie et orienter l'Histoire. »