Décision de la BCE: la Grèce n’acceptera pas de chantage et n’en fera pas non plus
Décision de la BCE: la Grèce n’acceptera pas de chantage et n’en fera pas non plus
AFP 5 février 2015
La Grèce "ne souhaite exercer de chantage sur personne mais n'a pas l'intention d'être soumise à un chantage", après la décision de la BCE de couper un des canaux de financement de ses banques (Photo Daniel Roland. AFP)
La Grèce «ne souhaite exercer de chantage sur personne mais n’a pas l’intention d’accepter elle-même un chantage», a indiqué jeudi une source gouvernementale aux médias après la décision de la BCE de couper un des canaux de financement des banques grecques.
La même source a réaffirmé que «la liquidité des banques grecques est totalement assurée» grâce aux autres moyens dont elles disposent toujours pour se financer, et a estimé que la décision de la BCE constituait «une pression» pour pousser à un accord entre la Grèce et ses créanciers sur la dette grecque.
A la Banque de Grèce, on affirmait jeudi matin, à peu près dans les mêmes termes, que «la stabilité du système bancaire grec et la liquidité des banques grecques ne seront pas affectées par la décision de mercredi» de la BCE.
«Le gouvernement est engagé à trouver une solution bénéfique tant pour la Grèce que pour ses partenaires», a ajouté la source gouvernementale, misant sur «la poursuite des négociations en cours dans le cadre des règles de l’UE» pour y parvenir.
C’est ce message que devait répéter jeudi après-midi le Premier ministre Alexis Tsipras en s’adressant aux députés de son groupe parlementaire à 12h30 GMT.
Les 300 députés du parlement issu des législatives remportées le 25 janvier par la gauche radicale anti-austérité Syriza ont fait leur rentrée jeudi matin pour la traditionnelle prestation de serment.
Alexis Tsipras est de retour en Grèce après un déplacement de plusieurs jours en Europe qui l’a emmené à Chypre, Rome, Paris et Bruxelles pour discuter de l’allègement du fardeau de sa dette sollicité par Athènes et d’un plan de réformes de l’économie du pays sur quatre ans.
Mais la Grèce est confrontée à court terme à une menace d’asphyxie financière, accentuée par la décision de la BCE de suspendre un régime de faveur accordé jusqu’ici aux banques grecques et qui leur permettait d’emprunter de l’argent en apportant des garanties moindres que ce qu’exige habituellement l’institution de Francfort.
Les banques grecques pourront toujours cependant bénéficier d’un mécanisme d’urgence, appelé ELA, qui leur permet de recevoir des fonds de la Banque de Grèce en cas de crise de liquidité.
«Le gouvernement grec garantit au peuple grec que la stabilité sociale et économique est assurée», a conclu cette source gouvernementale.