L’enveloppe de chaque eurodéputé va augmenter de 1500 euros

L’enveloppe de chaque eurodéputé va augmenter de 1500 euros

Par Magali Pernin, le 24/04/2015,

L’enveloppe versée à chaque eurodéputé devrait prochainement être augmentée de 1500 euros par mois. Il s’agit de la somme consacrée à l’emploi de collaborateurs et au fonctionnement de son cabinet. Elle s’élève aujourd’hui – hors salaire du parlementaire lui-même – à 21 379 euros, selon le site spécialisé EUobserver. Si le nouveau barème est adopté, ces indemnités se monteraient donc à 275 000 euros par europarlementaire et par an.

Les deux principaux groupes de l’Assemblée de Strasbourg, le PPE (droite) et le PSE (sociaux-démocrates et socialistes) se sont prononcés en faveur de cette revalorisation. Le premier plaidait pour une hausse de 3000 euros, le second visait plus modestement 1500 euros, le montant finalement retenu. Un argument avancé est que l’enveloppe n’a pas bougé depuis 2011.

La recommandation faite par la commission budgétaire doit encore être avalisée par le bureau de l’europarlement. Compte tenu du soutien des deux groupes qui forment une « grande coalition » à Strasbourg, l’adoption ne fait guère de doutes. L’affaire tombe cependant au mauvais moment : les projecteurs de l’actualité se sont récemment braqués sur le rôle des assistants parlementaires : l’activité de certains d’entre eux ne répondrait pas aux critères de l’institution.

Il y a en réalité deux types d’assistants : ceux qui sont officiellement accrédités auprès des institutions, et qui sont en poste à Bruxelles ou à Strasbourg ; et ceux que les eurodéputés emploient dans leur pays d’origine – et qui ne s’intéressent pas toujours assidument à la machinerie communautaire, au grand dam du président du noble hémicycle, Martin Schulz.

A cette dualité s’ajoute la grande diversité des situations selon les pays d’origine. Certains députés de pays de l’Est de l’UE emploient une ribambelle de collaborateurs locaux, ce qui s’explique par le faible prix de la main d’œuvre, comparé aux salaires payés à l’ouest. Or l’enveloppe globale est la même.

Un autre thème dont va se saisir le bureau de cette assemblée est le nombre de semaines sans session : celles-ci pourraient passer de 7 à 11, avec l’objectif que les honorables parlementaires soient plus souvent dans leurs pays respectifs afin d’y défendre l’« idée européenne ». Il n’a en effet pas échappé aux eurocrates que la cote d’amour de l’UE est déplorable…

Cette préoccupation est partagée par la Commission européenne. Son président, Jean-Claude Juncker, a ainsi donné pour consigne à ses commissaires d’être plus présents dans leur propre pays, comme « ambassadeurs » de l’Europe. M. Juncker lui-même n’a pas quitté son domicile luxembourgeois, et vit à l’hôtel pendant sa semaine de travail à Bruxelles. Ce qui ne l’a pas empêché d’avoir été gratifié d’une prime de déménagement à hauteur de 51 000 euros. Même cas de figure, jusqu’à tout récemment, pour le Commissaire aux Affaires économiques, le Français Pierre Moscovici.

Bref, toutes ces bonnes nouvelles devraient enfin contribuer à la lutte contre le populisme, un des chevaux de bataille chers à Bruxelles…

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