Va-t-on vers une guerre contre la Russie ?
Va-t-on vers une guerre contre la Russie ?
A priori, cela peut sembler invraisemblable : l'arsenal nucléaire de ce pays se monte à 1500 têtes disponibles immédiatement, auxquelles il faut ajouter des réserves de 3500 têtes. D'autre part, l'importance de son parc de sous-marins nucléaires lui permet d'apporter la menace atomique à quelques encablures des côtes américaines. On voit mal, dans ces conditions, que les États-Unis prennent sérieusement le risque de déclencher une véritable guerre.
Cependant, nous avons vu récemment comment le gouvernement des USA avait déclenché une guerre d'invasion contre l'Irak, prétextant que Saddam Hussein aurait possédé des stocks d'Armes de Destruction Massives importants, qui lui auraient permis de mettre toute la région du proche Orient à feu et à sang. Il n'en était rien, évidemment. La CIA a récemment déclassifié son rapport à ce sujet, sur lequel les autorités prétendaient s'appuyer. Voir : http://www.france24.com/fr/20150320-rapport-guerre-irak-menace-nucleaire-cia-bush-exageration-2002-nucleaire-al-qaida/
Or, ce qu'il y a de plus grave dans la publication récente de ce rapport des service américains de 2003, ce n'est pas tant la révélation officielle du mensonge sur les soi-disant ADM irakiennes; tout le monde l'avait compris à l'époque; mais le rapport démontre que les services de renseignement fonctionnaient bien et avaient fait un travail honnête; il était clairement écrit que l'Irak ne présentait pas de danger militaire, et n'avait pas de lien avec les terroristes d'Al-Qaïda, bien au contraire; le gouvernement américain n'avait donc aucune raison valable ni aucune excuse pour déclencher cette guerre; il n'y a pas eu d'erreur de commise; en conséquence, ce qui l'a emporté, c'est la seule folie guerrière des dirigeants, que rien n'a pu arrêter. Or nous sommes peut-être aujourd'hui, une nouvelle fois, dans la même situation...
Pourtant, la situation militaire est plus dangereuse aujourd'hui qu'elle ne l'était du temps de la guerre froide; en effet, les USA ne se contentent pas aujourd'hui de menacer de loin, ils ont déclenché un conflit militaire qui fait des milliers de morts dans des populations ethniquement russes, ce qu'ils n'avaient jamais osé auparavant. Il n'est pas certain que la Russie le tolère longtemps.
Toute une stratégie vise à habituer insensiblement l'opinion publique à l'idée de la guerre :
Le leader néonazi Andriy Parubiy, cofondateur du parti social-nationaliste ukrainien, est reçu à Washington en grande pompe, avec visite du pentagone, ainsi qu'au Canada, avec réception en son honneur au parlement; le but de sa visite est évidemment d'obtenir des armes afin de reprendre la guerre au plus vite.
Vadym Prystaiko, vice-ministre des affaires étrangères d'Ukraine, appelle tout bonnement le monde entier à affronter la Russie, sans plus avoir peur d'une guerre atomique. Il assure que cela ne fait plus peur aux Ukrainiens, parce qu'ils auraient perdu tellement de gens et de terre que maintenant ça leur serait égal ... Ainsi, il faudrait mettre en danger l'humanité entière parce qu'il a pris à ces quelques fous de Kiev la lubie de vouloir interdire aux populations de l'est de parler leur langue maternelle... Le plus grave dans cette histoire semble que personne ne prend la peine de dire que cet individu est complètement fou; au contraire, on l'invite au parlement du Canada, à Washington, à la radio, et on l'écoute comme s'il disait des choses censées...
Le plus grave dans cette situation est que le gouvernement américain n'en semble absolument pas conscient. Même Henry Kissinger, qui a pourtant toute sa vie était un va-t-en-guerre impénitent, considère que son gouvernement s'est lancé dans une entreprise extrêmement dangereuse, et qu'il y a un risque important de voir se développer une « tragédie historique ». Voici ce qu'il écrit :
"There clearly is this danger, and we must not ignore it. I think a resumption of the Cold War would be a historic tragedy. If a conflict is avoidable, on a basis reflecting morality and security, one should try to avoid it."
Traduction : "C'est ici clairement que se trouve le danger, et nous ne devons pas l'ignorer. Je pense que recommencer la guerre froide pourrait conduire à une tragédie historique. Si le conflit est évitable, sur des bases acceptables pour la moralité et la sécurité, on doit tenter de l'éviter. »
http://www.mintpressnews.com/chomsky-kissinger-agree-avoid-historic-tragedy-ukraine/201839/
De même, l'ex-présidente du Bundestag, Antje Vollmer, affirme que la troisième guerre mondiale est commencée, et sur plusieurs fronts, confirmant les déclarations de Günter Grass; elle met en cause le manque de prudence et de sagesse politique des dirigeants actuels.
La CIA arrose continuellement les médias avec des plans supposés d'invasion de l'Ukraine par la Russie, toujours dans le but d'entretenir la paranoïa en Europe :
Si la Russie l'avait voulu, c'est une opération qui serait finie depuis un an; il faudrait 4 heures aux Russes pour prendre Marioupol, et 24h pour être à Kiev; tout le monde voit bien depuis longtemps que la Russie n'a aucune intention de se lancer dans ce genre d'opération. Quand un Etat veut envahir un voisin, il le fait sans prévenir, et sans tergiverser pendant des mois et des mois! Le Poutine va-t-en-guerre inventé par la CIA serait bien le plus ridicule des envahisseurs, qui passerait son temps à se demander : "J'y vais, j'y vais pas?", sans jamais rien faire. La CIA nous présente un Poutine qui serait en même temps un Hitler et un clown !
La volonté de l'OTAN de s'étendre toujours plus vers l'est constitue désormais, avec la tentative de s'emparer de l'Ukraine, une véritable menace pour la Russie; il suffit de jeter un œil sur la carte des pays membres pour comprendre la stratégie d'encerclement de la Russie européenne que poursuit l'organisation. Sa vocation a désormais complètement changé : au lieu d'assurer la sécurité et la paix en Europe, elle devient une force d'agression, et une source de conflit potentiel. S'installer en Ukraine, c'est menacer très directement les frontières russes. En 1991, quand Gorbatchev avait donné son feu vert à la réunification de l'Allemagne, les USA et l'OTAN s'était engagés à ne plus s'approcher davantage de la Russie; on voit sur la carte comment la parole donnée a été respectée. Ce manquement a une conséquence très grave : briser la confiance mutuelle entre les deux super-puissances nucléaires; il n'y a rien de plus dangereux pour la sécurité du monde.
À l'heure actuelle, les États-Unis jouent avec le feu : ils ne cessent de tester la limite de la patience des Russes, par tout un tas de gesticulations médiatiques, par des accusations aussi graves qu'infondées, mais surtout en encourageant diaboliquement l'agressivité des ultranationalistes ukrainiens : les promesses de livraisons d'armes en cas d'absence de règlement du conflit ne servent évidemment qu'à attiser celui-ci. L'OTAN multiplie les manœuvres, contraignant la Russie à en faire autant, ce qui multiplie encore les chances de provoquer des incidents, lesquels pourraient entraîner des développements incontrôlés.
Le congrès américain a voté le 5 décembre 204 une High Resolution - H R 758 - qui constitue une véritable déclaration de guerre contre le président russe; extraits du commentaire de Ron Paul sur ce vote :
"En fait, le projet de loi est une propagande de guerre de 16 pages qui ferait même rougir les néoconservateurs, s’ils étaient capables d’une telle chose.
C’est le type de résolutions que j’ai toujours observé de près au Congrès, qui sont présentées comme des déclarations d’opinions « sans danger » et conduisent souvent à des sanctions et à la guerre. Je me souviens en 1998 avoir fortement argumenté contre la Loi sur la Libération de l’Irak parce que, comme je le disais à l’époque, je savais qu’elle conduirait à la guerre. Je ne m’opposais pas à la Loi parce que j’étais un admirateur de Saddam Hussein – tout comme maintenant, je ne suis pas un admirateur de Poutine ou de tout autre dirigeant politique étranger – mais plutôt parce que je savais alors qu’une autre guerre contre l’Irak ne résoudrait pas les problèmes et ne ferait probablement qu’empirer les choses. Nous savons tous ce qui s’est passé ensuite.
C’est pourquoi j’ai du mal à croire qu’ils s’en sortent à bon compte avec cette nouvelle loi, de plus cette fois les enjeux sont encore plus élevés: provoquer une guerre avec la Russie pourrait entraîner la destruction totale!"
Lire le texte intégral de cet article : http://stopmensonges.com/lirresponsable-congres-americain-declare-la-guerre-a-la-russie-ron-paul/
Le journal allemand Der Spiegel semble enfin prendre conscience du danger réel que la propagande de l'OTAN fait courir à la paix en Europe, à travers en particulier les mensonges permanents du général Breedlove, et consacre un long article, signé par un nombre important de journaliste, à cette question:
Les auteurs écrivent notamment : "The German government is alarmed. Are the Americans trying to thwart European efforts at mediation led by Chancellor Angela Merkel? Sources in the Chancellery have referred to Breedlove's comments as "dangerous propaganda." Traduction : "Le gouvernement allemand est alarmé. Les Américains sont-ils en train de saboter la médiation en faveur de la paix de la chancelière Merkel? Certaines sources dans la chancellerie considèrent les propos de Breedlove comme "une dangereuse propagande".
Pour l'instant, le gouvernement russe reste très calme, et semble ne s'intéresser qu'à la marge de ce conflit dont il assure ne pas vouloir se mêler. Ce calme apparent cache peut-être une colère sourde qui éclatera avec d'autant plus de violence qu'elle se sera retenue longtemps.
La folie qui a pris le gouvernement américain de vouloir aller chercher la guerre avec la Russie est d'autant plus incohérente et dangereuse que, ces dernières années, les relations de confiance établies entre les deux puissances avaient conduit les États-Unis à renoncer à un certain nombre de développements technologiques, bien utiles en temps de guerre; je parle évidemment de la présence dans l'espace. Du temps de la guerre froide, à l'époque du président Reagan, les Américains avaient développé le concept de « guerre des étoiles ». Or, ce défi qu'ils ont lancé aux Russes, ils se sont montrés eux-mêmes bien incapables de le relever, alors que leurs adversaires ont parfaitement réussi à mettre au point la technologie de la station spatiale habitée. Aujourd'hui, seuls les Russes ont les moyens d'envoyer très facilement des hommes dans l'espace, et ils ont le monopole non seulement de la technologie, mais également de l'accès à l'ISS. Jusqu'à présent, du fait de la fin de la guerre froide, cette station n'a été utilisée que pour développer des projets scientifiques. or, si la perspective d'une guerre mondiale redevient d'actualité, rien n'empêchera les Russes de militariser cette station, et de s'en servir en particulier pour détruire les satellites militaires américains, ainsi que leurs satellites de communication, ce qui permettrait de clouer préventivement leur armée au sol. On aurait tort d'oublier que c'est d'abord dans un but militaire que cette technologie avait été développée à l'époque.
Le lancement, il y a quelques mois, d’un satellite ayant la capacité de changer rapidement d’orbite, inquiète particulièrement les autorités américaines : il pourrait s’agir d’un satellite tueur, destiné à abattre les satellites américains ; la Russie se préparerait peut-être à un éventuel conflit militaire, et elle userait alors immédiatement de sa supériorité dans l’espace.
voir à ce sujet : http://www.businessinsider.com/us-tracking-possible-russian-satellite-killer-2014-11
D'autre part, on ne saurait ignorer que les économies occidentales, qui ne fonctionnent plus que selon les principes de la mondialisation, sont devenues extrêmement fragiles, et seraient bien incapables de supporter ne serait-ce qu'un véritable début de guerre mondiale. Il suffirait aux sous-marins russes de s'en prendre aux plates-formes pétrolières, qui sont des cibles idéales, quasiment impossibles à protéger, ou aux pétroliers, pour provoquer immédiatement un effondrement complet des bourses occidentales, et une crise économique à côté de laquelle celle de 1929 ne serait qu'une aimable plaisanterie. il existe près de 7000 de ces plates-formes dans le monde, d'importances très variables; quantité d'entre elles appartiennent à des sociétés américaines, beaucoup se trouvent également dans le Golfe du Mexique.
Il n'y a qu'à penser aux dégâts commis par les seuls attentats du 11 septembre pour se faire une idée du Krach que provoqueraient les premiers signes d'une agression militaire russe contre les intérêts économiques occidentaux. À l'heure actuelle, personne n'y songe, et c'est peut-être là que réside précisément le danger : comme cela paraît invraisemblable, on n'en tient pas compte ; et comme on n'en tient pas compte, on s'approche de plus en plus de la ligne où cette perspective deviendra vraisemblable. Quand on lit dans certains journaux que des hommes politiques auraient déclaré que seule la violence pourrait arrêter Poutine, on se demande sérieusement s'ils ne sont pas complètement fous. User de la violence contre la Russie plongerait immédiatement la planète entière dans le chaos.
D'autre part, l'arsenal nucléaire russe, qui est toujours en parfait état de fonctionnement, s'est augmenté ces dernières années du développement considérable des missiles antimissiles; les S 400 constituent une défense probablement très efficace contre toute tentative de menacer la Russie avec des missiles nucléaires, ce qui met sans doute le pays à l'abri des plus graves menaces, et l'autorise éventuellement à déclencher les hostilités sur le plan militaire sans avoir trop à craindre.
http://missilethreat.com/defense-systems/s-400-sa-21-growler/
Il n'en va pas de même du tout du territoire américain, dont les intérêts vitaux se trouvent généralement au bord de l'océan, et peuvent donc très facilement être touchés par des sous-marins nucléaires; l'espace russe et l'éloignement des mers protègent beaucoup mieux que des océans impossibles à surveiller. Les sous-marins russes de la classe kilo sont de véritables « trous noirs », pratiquement impossibles à détecter.
Certes, la Russie n'a absolument aucun intérêt à la guerre, qui ne lui rapporterait rien, et il est bien évident que le Donbass n'est pas un enjeu suffisant pour se lancer dans une entreprise aussi dangereuse. C'est probablement là-dessus que compte le gouvernement américain. Mais ce calcul est extrêmement dangereux, car les Russes à leur tour pourront le faire, le monde se retrouvera alors face à une spirale de la violence dont il sera extrêmement difficile de sortir une fois qu'on y sera entré, à supposer que ce ne soit pas déjà fait.
Pour se faire une idée de ce que donnerait aujourd’hui une guerre nucléaire, il faut avoir en tête la puissance développée par les missiles actuels, très supérieure à la bombe d’Hiroshima ; Little boy, la première bombe qui fut lancée, avait une puissance de 15 kilotonnes ; les missiles actuels ont une puissance qui va de 5 mégatonnes (MT) à 100 MT, pour une moyenne de 20 MT, soit plus de mille fois la bombe d’Hiroshima ; 1500 têtes nucléaires représentent donc une puissance de feu plus d’un million et demie de fois supérieure. Russes et Américains possèdent des arsenaux immédiatement disponibles d’environ 1500 têtes nucléaires, auxquelles on peut ajouter 3500 têtes en réserve. On est à plus de 10 000 têtes au total, soit à peu près dix millions de fois la bombe d’Hiroshima. Autant dire qu’une guerre nucléaire ne serait pas une guerre, mais tout simplement la fin de la vie sur terre.
Extrait d'un article de Pepe Escobar, journaliste brésilien, spécialisé dans les problèmes d'Europe et Asie centrale :
Il n’y a pas de quoi être surpris que la majorité absolue des membres de l’Union européenne (UE), à part les Lituaniens complètement dingues, n’ont pas l’intention de fournir en armes les brutes de Kiev.
Dimanche dernier, la Süddeutsche Zeitung, qui est un journal honnête, s’est entretenu avec l’expert militaire russe Yevgeny Buchinsky, qui a signalé que si cela se produisait, la Russie devra intervenir et, pour parler franchement, prendre Kiev. L’Otan serait alors en mauvaise posture. Il faudrait déclencher la Troisième Guerre mondiale, ce que personne ne veut.
C’est peut-être un peu tiré par les cheveux à la docteur Folamour, mais la Süddeutsche Zeitung a raison lorsqu’elle souligne que l’approvisionnement en armes des brutes de Kiev par Washington serait interprété par la Russie comme une déclaration de guerre.
La méduse Merkel, elle l’a dit publiquement, est contre. Mais Chocolatchenko [Le Roi du Chocolat, Porochenko, NdT] est hystérique : « Je n’ai aucun doute que les USA et d’autres partenaires nous aideront en nous procurant des armes létales pour que nous puissions nous défendre ».
Si cela arrive, les portes de l’enfer vont s’ouvrir. La Russie va répliquer. L’Empire du Chaos va interpréter cela comme une nouvelle agression. L’escalade sera inévitable et tous les paris seront ouverts.
Sans surprise, les médias institutionnels occidentaux nous lancent que toute cette débâcle s’explique par la CRAINTE DU MALIN, qui est bien sûr Vlad. La crainte est apparemment vive à Bruxelles et dans d’autres capitales européennes (parmi les guignols du monde politique, PAS dans la rue). La rhétorique est plus que menaçante.
Carl Bildt, l’ancien ministre des Affaires étrangères de la Suède, a dit qu’une guerre entre la Russie et l’Occident est maintenant CONCEVABLE.
Le général Hollande a parlé publiquement du risque de guerre totale.
Le général Sir Richard Shirreff, le gros légume britannique, pardon, le commandant de l’Otan jusqu’à mars dernier, a dit qu’un message fort devrait être envoyé à Poutine pour éviter une guerre totale en EUROPE CONTINENTALE ( !!!).
http://www.comite-valmy.org/spip.php?article5582
L’actualité de la crise au jour le jour sur : Europe et Russie
Voir aussi :