Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Le blog de Lucien PONS

La Russie attaquant l’Ukraine et essuyant une victoire foudroyante : un rêve de l’Occident ?

10 Mai 2015 , Rédigé par lucien-pons Publié dans #Ukraine, #La guerre, #La République, #La Russie, #AMERIQUE, #Europe supranationale

La Russie attaquant l’Ukraine et essuyant une victoire foudroyante : un rêve de l’Occident ?
 

Ça et là sur le Net, depuis un an déjà, on lit des appels impatients : « Pourquoi diable la Russie n’introduit pour de bon ses forces armées en Ukraine pour y rétablir l’ordre ? » Si étrange que les parties plus intéressées à une véritable guerre entre l’Ukraine et la Russie seraient Washington, Kiev et Bruxelles. On y rêve d’une Russie attaquant l’Ukraine et essuyant une victoire foudroyante. Précisément : essuyant une victoire.

Traduit par roman_garev (lien en russe)

À Kiev

JPEG - 22.3 ko
Peux-tu me battre ? J’t’en supplie...

 Après avoir écouté le rapport annonçant l’armée russe ayant passé la frontière, Porochenko fond en larmes, pour la première fois de sa présidence. Il n’a pas pleuré quand on brûlait vif les gens à Odessa, il n’a point gémi quand on canonnait Slavyansk et Gorlovka et bombardait Donetsk et Lougansk. Pas une seule larme versée à la vue des cercueils arrivant des environs d’Ilovaysk et de Débaltsevo. Mais ce jour-ci il sanglote. Des larmes de joie coulent sur ses joues : « Enfin, ça y est ! Gloire à Dieu ! L’essentiel est de capituler le plus vite possible. »

Vers le soir le chef de son état-major l’informe avec un sourire éblouissant, que l’armée est écrasée et, loin de se retirer, fuit bel et bien. Porochenko fait part de sa joie à Washington, dont les instructions suivent : organiser la défense de toute motte ukrainienne. Cependant, si après des batailles sanglantes les troupes russes n’entrent pas à Kiev dans cinq jours et à Lvov dans huit, les États-Unis, où les dirigeants de Kiev ont l’intention de fuir, livreront les immigrés politiques sur la première demande, soit-ce de la part d’une RPD ou RPL.

Au front

Toutes les forces disponibles de Pravyï Sector, des bataillons territoriaux et de la Garde nationale sont appelées à accomplir la mission fixée. Grâce à leurs efforts des villes et des oblasts entières sont abandonnées à l’ennemi sans résistance quelconque. Les slogans des combattants sont « La défaite ou la mort ! », « Tout pour la perte à l’ennemi ! ». Des portraits de Bandéra et de Choukhévitch aux placards collés demandent sévèrement : « As-tu fait vraiment tout pour que l’Ukraine perde cette guerre ? »

Des tentatives d’entreprendre la défense sont coupées court. Des vétérans volontaires battent comme plâtre des patriotes déraisonnables : « Gare tes pattes des moscals, défendu de les empêcher de nous envahir ! » Le président en personne remet aux plus distingués les décorations « Pour l’abandon de Zaporojié », « Pour la reddition de Dnepropétrovsk », « Pour la fuite héroïque de Nikolaev »…

À Kiev

L’administration du président s’apprête à l’évacuation urgente. On dresse la liste des fonctionnaires à devenir une ossature du gouvernement en exil. Seuls ceux qui ont prouvé leur dévouement sans réserve au président y sont admis. Porochenko et sa suite offrent à l’aéroport Borispol un banquet d’adieu en l’honneur de la conquête proche de l’Ukraine.

L’oraison funèbre Porochenko : « Je déplore le sort des pensionnaires de l’Ukraine, des vétérans de l’opération antiterroriste et des autres citoyens restant sous le joug des occupants. Je ne pourrai plus prendre soin de leur mieux-être comme auparavant. Sans aucun doute, la Russie ne pourra pas leur assurer le niveau européen de la vie atteint par l’Ukraine durant les années de son indépendance. Rien que dans un an l’Ukraine pourrait devenir la plus grande puissance du monde. Hélas, cela ne se produira pas. Et ce n’est que la Russie et son président Poutine en personne qui en seront coupables. »

Avec un sourire forcé de vampire Porochenko fait savoir à Iatsenuk, Iaroch et Tourtchinov qu’ils restent pour organiser la résistance. La création du maquis ukrainien est confiée à Iatsenuk et Tourtchinov, tandis qu’Iaroch est nommé commandant en chef de l’UPA. Iaroch pâlit. Tourtchinov a une crise de nerfs en proférant des jurons non convenables à un pasteur, même à un pasteur-boucher. Iatsenuk s’évanouit.

En Ukraine occupée par la Russie

Sur ces entrefaites dans les villes occupées par la Russie des sauteurs du maïdan entourent les militaires : « Moscals maudits, vous nous avez envahi, n’est-ce pas ? Alors donnez-nous à bouffer ! Où sont nos rations de prisonniers de guerre selon la convention de Genève ? » Les maires de villes en vychivankas pittoresques et aux toupets nationaux se dirigent vers les kommandaturs portant des draps en papier longs d’un kilomètre avec les listes de tout dont on a besoin pour le fonctionnement normal des services municipaux. Les comptables de leurs deux côtés calculent tout en marchant la somme des moyens nécessaires pour la réparation des écoles, des hôpitaux, des réseaux de chaleur et de l’électricité usés, pour le sauvetage du transport municipal en voie de disparition, etc.

Les chefs d’entreprises envoient des dépêches à Moscou : « Moi, le directeur de l’usine NN de l’Ukraine que vous venez d’occuper, j’exige de la Russie sur-le-champ :
1) payer aux ouvriers de l’usine les dettes du salaire des six mois derniers ;
2) pourvoir à l’usine des commandes garanties pour cinq ans à venir ;
3) accorder une aide à fonds perdu pour la modernisation de l’usine en dollars ou euros. (Les roubles seraient aussi acceptés, mais surtout pas des hrivnyas !) Gloire à l’Ukraine !

Les représentants des finances exigent une injection immédiate en devises pour le sauvetage du système banquier, ainsi que l’argent pour les pensions des retraités, les bourses pour les étudiants, les dotations aux domaines déficitaires de l’économie, l’augmentation des salaires des employés des organisations et structures budgétaires afin de les égaliser à ceux de la Crimée.

En Europe

L’UE, l’APCE et l’OSCE réprouvent unanimement la Russie en la plaidant coupable de l’agression. L’IMF soupire avec soulagement, clôt le programme d’aide à l’Ukraine et s’enquiert auprès du gouvernement de la Russie sur les délais du payement des dettes du pays occupé. Les États-Unis demandent leur compte pour ses Hummers envoyés à l’Ukraine. L’entrée des troupes russes à Kiev est fêtée par des salves dans toutes les capitales de l’Europe.

Il n’y aura pas d’occupation !

Calmez-vous, messieurs-dames, il n’y aura pas d’occupation. Un point c’est tout. N’y espérez pas. La Russie n’a aucune intention de le faire. De sorte que l’Europe qui a tant besogné à exciter les passions en Ukraine, aura à peiner avec cette valise sans portant et à s’interroger : « Est-ce cela qui me fallait ? » Pas question de fourguer cette valise à la Russie et s’en laver les mains en se retirant.

Et qu’est-ce qu’il y aura ?

L’Ukraine a à boire la coupe de son indépendance jusqu’à la lie et à lamper de la soupe de l’intégration européenne à la passoire. Jusqu’à ce que ces mots « l’intégration européenne » ne feront que vomir la majorité des Ukrainiens.

Et ensuite le peuple ukrainien, en ayant soupé de la « démocratie à l’européenne », se mettra à bâtir un état nouveau. Vraiment nouveau, sans bandéras et iatsenuks, sans pravosecs et chocolatiers. Ce sont des forces saines qui le bâtiront, des forces qui ne manquent pas en Ukraine et lesquelles la Russie aidera certainement, tout comme elle aide à présent les républiques du Donbass.

 
Partager cet article
Repost0
Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article