Il y a 75 ans, le plus grand homme de l’histoire de France faisait un geste fondateur, emmenant la France à Londres, pour continuer le combat contre le nazisme. Il y a quelques jours, Jean-Pierre Chevènement a pris une décision dans sa lignée, en quittant le MRC dont il était pourtant la figure tutélaire.
Des convictions et de savoir dire non
Esprit de résistance contre esprit de clan
Le spectacle d’un MRC
qui choisit une ligne de « soutien lucide », pour reprendre les mots de Jean-Luc Laurent, son président, au point de pousser son fondateur à partir, est assez intriguant. Le sénateur est la colonne vertébrale de ce parti. Qu’en restera-t-il après son départ ? Le débat porte, entre autres, sur l’appel à
un dialogue de Mélenchon à Dupont-Aignan. L’évocation de NDA semble faire l’effet d’un chiffon rouge à certains, qui le jugent trop rapidement,
même si le soutien apporté à Robert Ménard, certaines alliances aux départementales, ou des propos malheureux sur le FN n’aident pas. Après tout, le MRC n’aurait-il pas pu souscrire à 95% de son programme en 2012 ?
Mais surtout,
alors que la France est aujourd’hui coincée dans une triple impasse, PS, UMP et FN, n’est-il pas plus que légitime, même de salut public, que tous ceux qui ne veulent aucun de ces trois-là discutent à minima des moyens de faire parvenir une majorité plus proche de leurs idées au pouvoir.
Du moment que l’on ne souhaite aucun de ces trois-là, le dialogue semble un minimum pour tous ceux qui veulent reprendre le gouvernail du pays et refuser la voie eurolibérale, tantôt libertaire ou répressive, suivie depuis des années. Refuser le dialogue n’est-ce pas être plus attaché au clan qu’aux idées ?
Jean-Pierre Chevènement, lui, montre encore une fois son caractère d’Homme d’Etat.
Dans des circonstances différentes, l’appel du sénateur de Belfort est profondément gaulliste dans sa démarche. Il refuse l’esprit de capitulation des républicains de gauche face au PS et appelle au dialogue entre tous les républicains pour sortir notre pays de l’ornière. Merci.