Une nouvelle forme d'organisation politique en cours de création en ITALIE
La « Coordination italienne de la Gauche contre l’Euro », partenaire du M’PEP, réunie les 11 et 12 avril 2015 lors d’une grande assemblée à Chianciano, a lancé un processus de construction d’une nouvelle organisation politique. Le M’PEP salue chaleureusement cette initiative et lui souhaite plein succès. Pour nos camarades italiens, le but le plus ambitieux de cet appel n’est pas de lancer une Coordination ni un « simple » nouveau parti auquel il faudrait adhérer sur la base de recettes déjà connues. Il s’agit pour eux, au contraire, d’une véritable démarche constituante qui vise à rassembler toutes le forces démocratiques et humanistes qui se reconnaissent dans le cadre de l’appel et qui, sur ces bases, souhaitent construire ensemble une plateforme politique mais surtout une nouvelle forme d’organisation. La prochaine réunion plénière est fixée au 26 et 27 septembre 2015. Elle sera une étape intermédiaire pour lancer, à la fin de l’année, le démarrage du projet politique. Le nom définitif (ORA ! - MAINTENANT ! - étant le nom de la démarche constituante), le programme et la forme de participation y seront décidés.
Nous publions cet l’appel parce que nous sommes convaincus que la situation actuelle demande d’unir toutes les forces, les sensibilités, et les intelligences disponibles pour construire un nouveau sujet politique afin de donner une réponse commune à l’émergence démocratique que nous vivons. Cet appel a été rédigé le 11 et 12 avril 2015 à Chianciano lors d’une grande assemblée promue par la Coordination de la Gauche italienne contre l’Euro.
Le but le plus ambitieux de cet appel n’est pas de lancer simplement une Coordination ni un « simple » nouveau parti auquel il faudrait adhérer sur la base de recettes déjà connues. Il s’agit au contraire d’une véritable démarche constituante qui vise à rassembler toutes le forces démocratiques et humanistes, qui se reconnaissent dans le cadre de l’appel et qui, sur ces bases, souhaitent construire ensemble une plateforme politique mais surtout une nouvelle forme d’organisation.
Tous ceux qui souhaitent adhérer à cet appel vont recevoir bientot une invitation à collaborer au programme et à la constitution de l’organisation : dès maintenant en employant des moyens informatiques pour développer une première coopération, et ensuite en se rencontrant pour favoriser de vraies relations humaines.
La prochaine réunion plénière est fixée les 26 et 27 septembre 2015. Ce sera une étape intermédiaire pour lancer à la fin de l’année, le démarrage du projet politique, le nom définitif (ORA ! - MAINTENANT ! - étant le nom de la démarche constituante), le programme et la forme de participation. Cette démarche initiale est coordonnée par un Conseil national provisoire de promotion, nommé pendant l’Assemblée de Chianciano. Nous vous invitons chaleureusement à signer l’appel, soit individuellement soit en tant qu’association, ainsi qu’à participer concrètement dès maintenant à la construction de cet instrument d’action commune.
Nous réussirons dans la mesure où nous réunirons non seulement des forces politiques proches de nous, mais aussi tous ceux qui sont membres des innombrables groupes sociaux et culturels qui aujourd’hui ne se sentent plus représentés par les partis politiques.
Plutôt que d’attendre que quelqu’un nous représente, nous voulons construire la force politique où chacun comptera et se représentera directement.
Notre pays est plongé dans une crise sociale, économique et morale sans précédent. On veut nous faire croire que cette situation est inéluctable, irréversible et sans issue. La seule solution parait être la capitulation ou l’assujettissement. C’est complètement faux !
En réalité cet état de chose a été produit par le capitalisme financier globalisé qui a trompé les peuples, par le biais des moyens de communication, et qui, après les avoir assujettis, maintient en otage les classes politiques au pouvoir, tout en dépossédant les Etats de leur souveraineté nationale.
En particulier dans l’Union européenne ou les gouvernements des Etats ont délégué, petit à petit, leurs pouvoirs fondamentaux aux institutions communautaires oligarchiques, sans possibilité de contrôle démocratique et en employant l’euro comme outil puissant de la construction néolibérale.
En Italie cela s’est traduit par la trahison des principes fondamentaux de la Constitution qui instituait l’Etat comme garant du bien-être collectif et de la dignité des citoyens. Pour ce faire, l’Etat était doté des instruments économiques fondamentaux, c’est-à-dire du contrôle total de la Banque d’Italie et du système bancaire avec le pouvoir d’intervenir directement sur le développement et la gestion de l’économie. Cela avait permis à l’Italie, malgré les conflits et les inégalités, d’avoir une industrie étatique bien établie dans les secteurs stratégiques et un très bon développement socio-économique.
Dand la situation actuelle, nous ne repartons pourtant pas de zéro. Nous repartons de la Libération, il y a 70 ans, qui a produit la Constitution dont le premier article établissait que le travail ne devrait plus etre une marchandise, mais la voie royale pour l’amélioration sociale, économique et morale de tous les citoyens.
Nous sommes convaincus, hier comme aujourd’hui, que nous devons nous libérer d’une occupation, cette fois-ci de nature économique et financière, qui a renversé les principes fondamentaux de notre démocratie et a anéanti les droits des travailleurs, obligeant le cours de l’Histoire à rebrousse chemin. Pour nous libérer, il nous faut recouvrer notre souveraineté nationale, la souveraineté que la Constitution a donné au peuple, dont l’Etat est l’instrument, et qui ne devait être cédée à aucun prix.
Dans le schéma politique actuel, l’opposition elle même n’a pas de projet alternatif à la domination néolibérale. Dans le même temps on constate que nos institutions démocratiques sont en grave danger, ménacées par les réformes constitutionnelles et électorales en cours.
La construction d’un nouveau mouvement politique, pour sceller la plus large alliance entre les forces démocratiques de l’opposition et celles qui vont surgir, qui sera capable d’engendrer l’éveil populaire pour redonner à l’Italie la souveraineté politique et monétaire, en nous libérant de la prison du néolibéralisme et de ses porte-parole, est d’autant plus urgente.
Nous allons construire un pays où le chomage, la précarité et la pauvreté seront considérés comme les pires des maux, et non plus le spread… Un pays où l’Etat, au nom du peuple, protègera l’environnement et les biens communs, et recouvrera le plein contrôle des secteurs stratégiques, industriels et bancaires, en les soustrayant aux logiques inhumaines du marché et du profit à tout prix.
Les sciences et la technologie doivent être durables et au service du bien-être collectif. Nous voulons une société où l’on consomme le “juste” et où l’on produit le nécessaire, en considérant les êtres humains et la durabilité comme les vrais buts de toute action politique.
Ce nouveau mouvement politique doit être formé ici et maintenant ! Avant qu’il ne soit trop tard, avant que ne réussisse l’embuscade du monstre, c’est-à-dire des forces réactionnaires qui, déguisées en agents anti-système, voudraient nous faire tomber du désordre néolibéral dans le gouffre des dictatures néo-fascistes.
Nous avons décidé de nous mettre en marche, convaincus que le futur est encore ouvert devant nous. Pour réussir, il est nécéssaire de sortir de l’hypnose néolibérale, et de devenir protagonistes du changement. Nous ne vous offrons pas un instrument politique prêt et parfait. Ce projet ne pourra réussir que grâce aux contributions directes de tous ceux qui en partagent les finalités.
Pour adhérer : ora@email.com
Texte original italien : ORA !
Traduction française : Rossana Becarelli
SOURCE :