Les banques US ont 247 000 milliards de dollars d’exposition sur les dérivés
Par Michael Snyder – Le 29 décembre 2015 – Source The Economic Collapse traduit par businessbourse.com
Note du Saker Francophone Le blog businessbourse.com ayant été plus rapide que nous à traduire le dernier Snyder, on vous le propose dans leur traduction. J'en profite pour en remettre une couche sur les aspects financiers dans le cadre de la remontée des taux de la Fed alors que la guerre semble reprendre en Ukraine et que l'Arabie saoudite s'en prend à tous ses voisins (ou presque) comme une bête furieuse, sans parler de la baisse du prix du pétrole qui touche toutes les économies dépendantes mais aussi l'économie mondiale. Étrange début d'année 2016...
Saviez-vous qu’il y a 5 banques trop importantes pour faire faillite (too big too fail) aux États-Unis, dont chacune est exposée aux instruments dérivés pour un montant supérieur à 30 000 milliards de dollars ?
Dans l’ensemble, les plus grandes banques américaines ont collectivement plus de 247.000 milliards de dollars d’exposition sur les produits dérivés. Ce montant est 13 fois supérieur à la taille de la dette publique des États-Unis (19 000 milliards de dollars), et c’est une bombe à retardement qui pourrait déclencher à chaque instant l’apocalypse financière.
Globalement, selon la Banque des règlements internationaux (BRI), la valeur théorique de l’ensemble des contrats de produits dérivés en circulation équivaut au montant inimaginable de 552 900 milliards de dollars. Les banquiers nous assurent que ces instruments financiers sont beaucoup moins dangereux qu’ils ne le paraissent, et qu’ils ont réparti le risque un peu partout de telle sorte qu’il est impossible de provoquer l’effondrement du système. Mais concernant le risque, vous aurez beau essayer de le répartir un peu partout et d’autant de façons possibles, vous ne pourrez jamais l’éliminer. Et lorsque cette bulle de dérivés implosera enfin, il n’y aura pas assez d’argent sur toute la planète pour régler le problème.
Un grand nombre de lecteurs peuvent être tentés d’abandonner la lecture de cet article dès maintenant, parce que l’expression produits dérivés paraît assez compliquée. Et oui, les détails de ces arrangements peuvent être extrêmement compliqués, mais le concept est assez simple. Voici une bonne définition de la notion de produits dérivés, qui vient de Investopedia :
Un produit dérivé est une sécurité dont la valeur fluctue en fonction de l’évolution du taux ou du prix d’un autre produit appelé sous-jacent.
Ce produit consiste en un contrat entre deux parties, un acheteur et un vendeur, qui fixe des flux financiers futurs fondés sur ceux d’un actif sous-jacent, réel ou théorique, généralement financier. Les actifs sous-jacents les plus courants comprennent les actions, obligations, matières premières, devises, taux d’intérêt et des indices boursiers.
Le marché des produits dérivés est une forme de jeu légalisé (casino). Ceux qui sont engagés dans la négociation de produits dérivés font simplement le pari que quelque chose se produira ou non dans l’avenir. Les produits dérivés ont joué un rôle déterminant lors de la crise financière de 2008, et je suis convaincu qu’ils joueront à nouveau un rôle majeur dans cette nouvelle crise financière.
Et je ne suis certainement pas le seul qui soit préoccupé par la nature potentiellement destructrice de ces instruments financiers. Dans une lettre qu’il avait écrit aux actionnaires de Berkshire Hathaway en 2003, Warren Buffett avait qualifié les produits dérivés comme étant des «armes financières de destruction massive» :