La presse occidentale raconte à nouveau des mensonges éhontés et des demi-vérités sur la famine dans les villes syriennes libérées du blocus. De fausses images d’enfants émaciés sont aussi publiées pour appuyer leurs  racontars frauduleux.

Prenez l’image de la petite fille sous-alimentée que la BBC et le journal britannique Independent ont affirmé être de la ville syrienne de Madaya. Il s’avère que la fillette vient du Sud Liban. Son nom est Marianna Mazeh. La photo largement publiée cette semaine par la presse de l’Ouest date de trois ans. Néanmoins, les mêmes médias racontent qu’elle est l’une des habitantes de la ville syrienne de Madaya qui, selon les mêmes menteurs, aurait été assiégée par les forces gouvernementales du Président Bachar el-Assad.

Il s’avère aussi que la famille de Marianna est furieuse que son image triste soit mise en circulation à des fins de propagande. « Je vis à Tayr Filsey [Sud Liban], pas à Madaya, et je suis très bien, » a dit la petite fille à l’agence de presse Al Manar. Elle est maintenant âgée de sept ans et s’est apparemment complètement remise de son ancien état maladif. La raison de sa maladie passée n’est pas claire.

Un tout-petit est soutenu devant la caméra dans cette image d’une vidéo dite tournée à Madaya le 5 janvier 2016

Un tout-petit est soutenu devant la caméra dans cette image d’une vidéo dite tournée à Madaya le 5 janvier 2016

Mais ce qui est clair, c’est que les médias occidentaux ont été pris – une fois encore – à falsifier la réalité sur les villes syriennes prises à présent libérées.

La chaîne publique britannique BBC nous dit qu’il y a jusqu’à 400 000 personnes détenues dans quelques 15 villes assiégées en Syrie. La BBC et les autres médias occidentaux disent que ces endroits « sont tenus par les rebelles » et, par un procédé purement mensonger ou des demi-vérités, ils en déduisent qu’ils sont assiégés par l’armée syrienne aidée par les miliciens du Hezbollah et les forces aériennes russes.

Parfois, comme le New York Times l’a rapporté cette semaine, les médias occidentaux laissent échapper que « des gens tentant de fuir » les villes occupées sont abattus. Ils se font tirer dessus – par les soi-disant rebelles qui gardent les habitants en otages, mais le New York Times a omis ce fait.

La demi-vérité que les médias occidentaux omettent, c’est que de nombreuses villes syriennes ont été, et sont encore, envahies par des milices de mercenaires soutenues depuis l’étranger. Ce sont des terroristes, pas des « rebelles », appartenant à des groupes comme le soi-disant État islamique, le Front al Nusra et Jaish al-Islam. Tous adhèrent à une version tordue, corrompue de l’Islam, qui décrète que tout opposant peut être décapité ou que ses enfants peuvent être violés.

Selon les médias occidentaux, les forces du « régime syrien » ont bloqué des villes et se servent de la famine comme arme contre les habitants. Rien ne pourrait être plus éloigné de la vérité.

Les populations ont été prises en otage par des groupes terroristes et servent de « boucliers humains » pour empêcher l’armée syrienne d’avancer afin de libérer ceux qui sont détenus contre leur volonté.

Cette semaine, les villes assiégées signalées dans les actualités sont Madaya, près de la capitale Damas, ainsi que les régions au nord de Kefraya et Foua. Mais la même situation de siège, et de libération éventuelle, s’est répétée auparavant dans bien d’autres villes et villages, comme Zabadani, Kessab, Adra, Homs et Maloula.

Dans tous les cas, les habitants ont accueilli l’armée syrienne à bras ouverts, comme des « libérateurs » – reconnaissants d’avoir été libérés du cauchemar de la captivité sous des mercenaires soutenus de l’étranger. Leur état d’inanition et de maltraitance générale n’est pas dû au prétendu blocus des forces étatiques syriennes, comme le racontent les médias occidentaux, mais est plutôt la conséquence directe d’avoir été enlevés en masse par les mercenaires.

Le Dr Declan Hayes, militant d’Irish peace, nous a dit avoir été témoin en 2014 de la libération de Maloula, près de la frontière du Liban. Il nous a raconté :

C’était le dimanche de Pâques, le 24 avril, quand nous entrâmes dans la ville avec les forces de l’armée syrienne. Elle avait été prise par des mercenaires depuis plusieurs mois. Nous avons été accueillis par les acclamations des enfants, des jeunes et des vieux chrétiens et musulmans agitant des drapeaux. L’atmosphère était euphorique.

Vous auriez dû voir les destructions à Maloula pour le croire. Tout avait été détruit par les occupants mercenaires. Les gens étaient encore en état de choc des brutalités endurées. Décapitations, fusillades, enlèvements, viols. Les soi-disant djihadistes avaient couvert les murs de graffitis qui disaient : « Couper les têtes de nos ennemis nous rapproche de Dieu. »

Ce sont ces mêmes mercenaires que les régimes occidentaux et leur presse qualifient de « rebelles ». Comme le siège de Madaya et d’autres villes a été levé cette semaine, les médias occidentaux ont pondu une fable disant que Maloula avait été aussi assiégée par l’armée syrienne.

La raison pour laquelle l’Ouest parle de « rebelles », et surtout pas de « terroristes », réside bien sûr dans le fait que les terroristes sont pris en charge par les régimes occidentaux et leurs alliés régionaux, Saoudie, Qatar et Turquie. Des demi-vérités sont inventées parce que la vérité révèle de façon atterrante la réalité, la nature criminelle des régimes occidentaux sponsorisant leur guerre secrète en Syrie pour leur magouille illicite visant à renverser l’administration Assad.

Le Dr Hayes dit que les villes et les communautés syriennes ont été plongées méthodiquement dans une folie clinique. Le but étant de détruire le riche tissu pluraliste de la société et la culture syrienne. Il explique :

Maloula est l’un des premiers lieux chrétiens du monde. Les gens y parlent l’araméen datant de l’époque de Jésus. Mais la communauté comprend aussi des Musulmans, sunnites, chiites, alaouites, druzes, et des gens d’autres religions. Ils ont vécu ensemble en paix pendant des siècles. Maloula est l’incarnation de la plus tolérante société syrienne. Elle coexiste pacifiquement dans le pluralisme.

Depuis que le conflit a éclaté en mars 2011, ce que les mercenaires soutenus de l’étranger ont essayé de faire, c’est de détruire la mosaïque de la société syrienne en brutalisant les communautés et en tentant de faire pénétrer des schismes sectaires.

Hayes estime que les hordes de mercenaires qui se déchaînent en Syrie depuis les cinq dernières années, sont dirigés par l’intelligence militaire de l’Ouest, CIA étasunienne et MI6 britannique, avec le renseignement turc. « Le commandement et le contrôle de ces terroristes se trouve en dehors de la Syrie. Les terroristes suivent un plan démoniaque, mais délibéré, visant à détruire la société. »

La presse de l’Ouest est l’arme propagandiste de l’agression terroriste parrainée par des États contre la Syrie. Une tempête démolissant tout a été déchaînée à l’intérieur du pays pour le transformer en État raté, comme tant d’autres pays où les puissances occidentales ont interféré illégalement « pour apporter la démocratie ».

Fin septembre 2015, l’intervention militaire russe à tiré la Syrie du bord du gouffre. Ce sont les forces aériennes russes, ainsi que les forces terrestres de l’armée syrienne, du Hezbollah et de l’Iran, qui contraignent maintenant les terroristes à capituler. D’où la fin rapide de tant de sièges.

Tissant toujours plus de mensonges, les médias occidentaux tentent à présent de dire à leur public que le « malveillant régime Assad » change (inexplicablement) d’avis et autorise les convois d’aide pour les populations touchées par la famine.

La vérité est que les Syriens sont tenus captifs par les terroristes mis en scène par l’Ouest.

Un siège d’un autre genre est aussi forcé sur l’esprit du public occidental par la presse occidentale ; il consiste à l’affamer de vérité.

Sputnik International, Finian Cunningham

Original : sputniknews.com/columnists/20160111/1032965548/west-syria-media-misinformation.html
Traduction Petrus Lombard