Par Paul Craig Roberts – Le 11 juillet 2016 – Source paulcraigroberts.org
Un article d’information de Reuters signé des noms des presstitués Robin Emmott et Sabine Siebold montre comment l’Occident manque de journalistes et de responsables gouvernementaux honnêtes, intelligents et responsables.
Commençons par examiner la malhonnêteté ou l’incompétence des reporters puis nous passerons à celle des responsables gouvernementaux occidentaux.
Emmott et Siebold décrivent l’OTAN comme une alliance de défense occidentale. Depuis le régime Clinton, l’OTAN a été une alliance pour mener une guerre offensive, un crime de guerre selon les règles de Nuremberg établies par les États-Unis. Sous la bannière de l’OTAN, un grand nombre de pays ont été bombardés, envahis, leurs gouvernements ont été renversés par Washington agissant sous le couvert de l’OTAN.
Ces pays détruits ne constituaient aucune menace d’aucune sorte pour l’alliance de l’OTAN et n’entreprenaient pas d’actions agressives contre ses pays membres. Comment est-il possible que les journalistes et les rédacteurs en chef de Reuters ne soient pas au courant ? Pourquoi nomment-ils alliance de défense un instrument d’agression de Washington ?
Emmott et Siebold rapportent que l’agression russe est la raison pour laquelle l’OTAN déploie 3 000 à 4 000 hommes dans les États baltes et la Pologne. Autrement dit, quelque chose qui n’existe pas – l’agression russe contre les pays baltes et la Pologne – est supposé être un fait qui doit être contré par des déploiements militaires.
Les journalistes ne demandent pas si ce nombre insignifiant de troupes de l’OTAN constitue une défense ou une provocation. Le nombre de soldats devrait être cent fois plus important avant que la force ne commence à s’approcher d’une force défensive. Quel est donc le but des 3 000 ou 4 000 soldats de l’OTAN ?
Toute personne informée sait qu’il n’y a pas besoin d’une force de défense contre la Russie dans les pays baltes et en Pologne. Cela mis à part, seul un imbécile total peut penser que 3 000 ou 4 000 soldats représentent une défense contre l’armée russe. En juin 1941, l’Opération Barbarossa a frappé la Russie par une invasion de quatre millions de soldats, dont la majorité, composée d’Allemands, était probablement les troupes les plus hautement qualifiées et disciplinées dans l’histoire militaire, à la seule exception des Spartiates. Au moment où les Américains et les Britanniques se préparaient au débarquement en Normandie, l’armée russe avait écrasé la Wehrmacht. Il ne restait plus que quelques divisions à 40% de leur force pour résister à ce débarquement. Quand l’armée russe est arrivée à Berlin, la résistance allemande était composée d’enfants armés.
Les journalistes de Reuters ne soulèvent aucune question sur la déclaration du président Obama selon laquelle 1 000 hommes de cette force insignifiante seront des Américains, dans le but de « renforcer notre présence avancée en Europe centrale et orientale ». Pourquoi les États-Unis ont-ils besoin d’une présence avancée en Europe centrale et orientale ? Que représente une présence étasunienne avancée en Europe centrale et orientale à part une imprudence insensée ? Un millier de soldats US ne servent à rien d’autre qu’à provoquer.
Emmott et Siebold rapportent sans sourciller, sans rire ni mettre en doute les accusations invérifiables sur l’agression russe proférées par Ben Rhodes, le conseiller adjoint à la sécurité nationale de la Maison Banche, le ministre polonais des Affaires étrangères Witold Waszczykowski, le président Obama et le chef du comité militaire de l’OTAN, le général tchèque Petr Pavel.
Le général Pavel a dit que « la Russie tentait de restaurer son statut de puissance mondiale, un effort qui inclut le recours à son armée. »
Obama a dit qu’il était nécessaire de « maintenir les sanctions contre Moscou jusqu’à ce qu’elle respecte totalement l’accord de cessez-le-feu en Ukraine. »
Waszczykowski a dit : « Nous devons rejeter tout type d’illusion quant à une coopération pragmatique avec la Russie tant qu’elle continue à envahir ses voisins. »
Rhodes a menacé la Russie d’une réponse de l’OTAN à « l’agression continue » de celle-ci.
Ces déclarations sont de la propagande. Si ceux qui les ont faites les croient effectivement, ils sont trop idiots pour qu’on leur confie des charges publiques.
Est-il possible que le général tchèque ne sache pas que la Russie a engagé son armée uniquement pour repousser une invasion géorgienne de l’Ossétie du Sud inspirée par Washington, et uniquement contre État islamique en Syrie, ce que les États-Unis, la Grande-Bretagne et la France revendiquent de faire aussi ? Après avoir repoussé l’invasion géorgienne, la Russie a retiré ses forces. Après avoir infligé un revers à État islamique en Syrie, la Russie s’est retirée et a été forcée d’y retourner à cause du réapprovisionnement d’État islamique par Washington.
Le ministre polonais des Affaires étrangères peut-il identifier les pays que « la Russie continue à envahir ? »
Le président des États-Unis ne sait-il vraiment pas que la Russie ne participe pas à l’accord de cessez-le-feu en Ukraine ? C’est un accord entre les républiques sécessionnistes et le gouvernement de Kiev. Washington a fait tout son possible pour décourager Kiev de maintenir l’accord qu’elle avait signé.
Le conseiller à la sécurité nationale Rhodes peut-il nous dire où une agression continue par la Russie est en cours ? Où sont les pays envahis ?
Comment peut-il y avoir tant d’agression russe et aucune preuve de celle-ci ?
Récemment, le président Poutine a carrément passé un savon aux médias occidentaux prostitués qui attisent les flammes de la Troisième Guerre mondiale en répétant sans les remettre en question les mensonges propagandistes de Washington. Ces mensonges sont irresponsables. Ils mettent en danger toute vie sur la planète Terre.
Pendant ma vie, des présidents américains ont travaillé à réduire les tensions entre les deux grandes puissances nucléaires. JFK a travaillé avec Khrouchtchev pour désamorcer la situation dangereuse provoquée par l’installation de missiles américains en Turquie et, en réponse, le placement de missiles russes à Cuba.
Le président Nixon a donné naissance à SALT I, le traité de limitation des armes stratégiques et le traité ABM [sur la limitation des systèmes antimissiles balistiques, NdT].
Le président Carter a travaillé à SALT II.
Le président Reagan a négocié avec Gorbatchev la fin de la Guerre froide, la réalisation la plus prometteuse du XXe siècle.
Les régimes de Clinton, George W. Bush et Obama ont fait tout ce qui était possible pour exacerber les tensions entre les puissances nucléaires à des hauteurs dépassant celles des jours les plus dangereux de la Guerre froide.
Le régime malfaisant de Clinton a trahi la promesse du gouvernement des États-Unis, ruinant ainsi l’honneur de ce même gouvernement, en amenant l’OTAN aux frontières de la Russie.
Le régime funeste de George W. Bush a retiré les États-Unis du traité ABM et a réécrit leur doctrine militaire afin de faire passer les armes nucléaires d’un instrument de rétorsion à une arme de première frappe. Cet acte insensé a mis les Russes en garde.
Le régime diabolique d’Obama vise à placer des missiles nucléaires aux frontières de la Russie, en Pologne et en Roumanie, et a manigancé un coup d’État en Ukraine dans l’intention de priver la Russie de sa base navale dans la mer Noire en Crimée, son seul port en eaux chaudes.
Face un gouvernement russophobe installé par Washington en Ukraine, la population russe de Crimée, une province russe depuis les années 1700, a voté pratiquement à l’unanimité pour rejoindre la Russie, dont la Crimée faisait partie jusqu’à ce que Khrouchtchev l’attribue à l’Ukraine au milieu du XXe siècle. L’acceptation par le gouvernement russe de la volonté de son propre peuple a été déformée de manière propagandiste par Washington et les journalistes prostitués comme étant une « invasion russe et une annexion de la Crimée ». C’est de ce mensonge que vient le mythe de l’invasion russe. Les forces militaires russes étaient déjà présentes en Crimée, parce que lorsque la Russie a accordé son indépendance à l’Ukraine, elle a maintenu un bail à long terme sur sa base navale en Crimée. Comme tous les observateurs internationaux en ont témoigné, le vote était indépendant de la présence militaire russe.
L’imbécile de la Maison Blanche a dit que le vote en Crimée était dénué de sens parce que toute l’Ukraine n’avait pas pu voter. Ce fou était trop ignorant pour savoir qu’avec cette accusation risible il discréditait la Révolution américaine, parce que la population britannique n’a pas eu accès au vote. Précisément pour la même raison qui fait que l’imbécile veut que la Crimée revienne à Kiev, les États-Unis devraient être rendus à la Grande-Bretagne. Je doute que les Britanniques voudraient nous avoir. Qui veut un pays criminel de guerre sombrant dans sa propre démesure?
Le monde est maintenant confronté à la perspective que les Américains insouciants élisent une criminelle ou une semi-criminelle folle et incompétente à la présidence, une personne qui a déclaré que le président de la Russie était « le nouvel Hitler ». La stupide déclaration de la harpie est une déclaration de guerre nucléaire, et cette personne dangereuse, imprudente, incompétente et insouciante a été choisie par le Parti démocrate pour être le nouveau POTUS [president of United States, NdT] !!!
L’ignorance et la stupidité du peuple américain détruira le monde.
Il n’est donc pas étonnant que Vladimir Poutine − le seul dirigeant de niveau mondial responsable, à part le président chinois − désespère que les médias occidentaux comprennent que leur négligence irresponsable à l’égard de la vérité aide à conduire le monde à la guerre nucléaire.
Poutine ne veut pas la guerre. Il fait tout ce qui est en son pouvoir pour l’éviter. Mais Poutine ne va pas pousser la Russie à capituler devant Washington. Le moment de déclenchement de la Troisième Guerre mondiale sera l’installation par Washington des missiles en Pologne et en Roumanie. Comme Poutine l’a dit récemment tout à fait clairement aux journalistes occidentaux idiots, ces missiles peuvent facilement et secrètement être changés, passer de missiles anti-balistiques à des missiles nucléaires d’attaque qui peuvent frapper leurs cibles russes dans les 5 minutes de lancement ou moins, privant donc la Russie de sa capacité de riposte dissuasive. Une fois que ces missiles sont en place, Washington peut donner des ordres à la Russie.
Quoi que pensent à Washington les hommes et les femmes maléfiques qui jouent avec la vie de la planète, la Russie n’acceptera pas ces missiles.
Où réside l’autorité mondiale ? À Washington, la capitale criminelle de guerre qui conduit le monde à la guerre nucléaire ? Ou en Russie, dont le gouvernement accepte des affronts et des provocations innombrables dans son effort pour éviter la guerre ?
Traduit par Diane, vérifié par Wayan, relu par Catherine pour le Saker francophone