Au G20, la situation ukrainienne a été évoquée entre la Russie, la France et l'Allemagne |
Peu après Sa collègue allemande Merkel publiait une annonce similaire.
Minsk 2, un pis aller en attendant l'effondrement de l'Ukraine
Nous voyons ici beaucoup de partenaires de la Russie aux Etats Unis, qui s'accrochent aux imparfaits accords de Minsk et pourtant si difficiles à mettre en oeuvre comme à un radeau sur l'océan de la guerre. Et pourtant leurs motivations ne sont pas les mêmes bien au contraire :
Les USA, veulent gagner du temps, pris au piège par le calendrier des élections présidentielles étasuniennes, par l'évolution du conflit syrien, le changement de cap de la Turquie ou l'aggravation des tensions en Mer de Chine... Si leur objectif final est de défaire et soumettre la puissance russe, une confrontation immédiate n'est ni opportune et serait hasardeuse. La perspective d'une nouvelle guerre mondiale en Europe n'effraie pas plus que cela les USA qui sauront quelle que soit son issue, en profiter comme à chaque fois pour redresser leur économie moribonde et soumettre un peu plus les pays européens affaiblis par la guerre. Mais Washington doit d'abord gérer d'autres incendies, allumés par eux mais dont ils ne contrôlent plus les évolutions soumises aux vents changeants des alliances géopolitiques.
La Russie, dans sa tradition historique privilégiant toujours la diplomatie aux armes tout en se préparant à cette ultime option n'a pas de prétention territoriale en Ukraine. Moscou une fois la réparation historique de la Crimée réalisée (par référendum) cherche plutôt a retrouver à ses frontières une Ukraine indépendante, libre du choix de ses partenaires économiques et surtout neutre de toute alliance militaire avec l'un des 2 blocs de cette guerre froide ressuscitée. L'Ukraine est un fruit pourri par le vers du Maïdan et Moscou sait que le temps joue en sa faveur et que le régime de Kiev va s'effondrer tout seul sur lui même.
L'Union Européenne quant à elle, confrontée à ses multiples crises systémiques (économiques, politiques, migratoires, sociales etc...), elle sait qu'en cas de confrontation militaire entre Kiev et Moscou, l'Europe sera comme lors du 2ème conflit Mondial, la grande perdante de cette tectonique géo-stratégique et ce, quelle que soit l'évolution du conflit car, soit il est circoncrit à l'Ukraine et dans ce cas l'occupation occidentale du Maïdan cessera avec la défaite immédiate de Kiev, soit il va s'étendre à l'Europe qui en devenant un nouveau champ de bataille va accélérer son effondrement définitif. Les européens ici, avec des motivations différentes s'alignent comme des esclaves derrière leurs maître étasunien.
Les Républiques populaires de Donetsk et Lugansk, même si elles ne sont pas invitées à la table des négociations (et c'est là un des principaux défauts de ces négociations que de refuser l'un des 2 belligérants) interviennent indirectement pour que soient respectés au mieux les accords de Minsk. En effet, les forces républicaines limitent leurs "violations" du cessez le feu à des ripostes légitimes sur des objectifs militaires ukrainiens identifiés et responsables des premiers tirs. Pour appuyer une résolution pacifique au conflit, les autorités des 2 Républiques ont même proposé des rencontres avec celles de Kiev pour ouvrir des négociations directes.
Reste l'Ukraine, cette marionnette étasunienne qui comme ses sœurs djihadistes de Syrie commence a échapper au contrôle de son créateur.
Alors qu'en août 2014, quand les USA et l'Union Européenne fondaient sur lui leurs ambitions politiques et surtout financières, le Président Porochenko avait été invité a rencontrer le Président Russe Vladimir Poutine, 2 ans plus tard, le sort de l'Ukraine est débattu à huis clos entre la Russie, les USA, l'Allemagne et la France, tandis que le représentant ukrainien brille (pour une fois !) .. mais par son absence ! Car même si l'Ukraine ne fait pas partie du G20 elle aurait pu y être invitée au même titre que la demi-douzaine de pays africains et asiatiques, d'autant plus que la crise et la guerre qui font rage dans ce pays étaient au coeur de nombreuses réunions...
Cela montre bien deux choses :
- Que l'importance de l'Ukraine ne se réduit aujourd'hui qu'au décor stratégique qu'elle représente et dans lequel s'affrontent par procuration les Etats-Unis et la Russie et que son avis est optionnel.
- Que le Président Porochenko est devenu un fantoche ingérable, tirant sur sa laisse en permanence incapable d'obéir à son maître et de se faire obéir par ses factions nationalistes radicales.
Tandis que les chefs d'Etats occidentaux, comprenant que la Russie ne reculera plus d'un mètre devant leur hégémonie militaro-industrielle, cherchent a mettre en oeuvre les accords de Minsk pour au moins conserver le territoire restant de l'Ukraine dans leur giron, le satrape de Kiev, continue quant à lui sa progression sur le chemin de la guerre, certainement encouragé par les faucons de guerre étasuniens qui dans les coulisses du pouvoir médiatique étasunien influencent la Maison Blanche et alimentent les caisses de Wall Street.
Nous avons signalé lors dans les précédents articles (Voir ICI, et ICI par exemple ) que sur le terrain militaire, malgré une trêve relativement respectée (au moins pour les bombardements aux armes lourdes) l'Etat Major ukrainien poursuivait son renforcement du front et la préparation à une prochaine offensive majeure.
Sur le plan politique, Porochenko ne loupe pas une seule occasion pour persister et signer sa stratégie belliciste à l'encontre des Républiques de Donetsk et Lugansk et de la Russie.
Ainsi après ses invectives guerrières chargées de vodka lancées à Mariupol fin août, le Président Ukrainien lors d'un discours à la Verkhona Rada (où il ne semble pas avoir encore dessoûlé) ce 6 septembre matin a menacé à nouveau le Donbass :