Le 30.09.2016
Selon l’ancien vice-président serbe Emil Vlajki, l’Occident cherche à se venger de Milorad Dodik, le turbulent patron de la «Republika Srpska» (RS) et figure de proue d’un nouveau référendum d’indépendance, en soutenant par tous les moyens un climat d’instabilité dans les Balkans.
Dans une interview accordée à Sputnik, l'ancien vice-président serbe et professeur de l'Université de Banja Luka, Emil Vlajki, explique pourquoi les récents événements en Bosnie-Herzégovine devraient être considérés dans le contexte d'une « Nouvelle guerre froide » et pourquoi la Cour constitutionnelle du pays a volontairement provoqué Belgrade. En guise de préambule, il a rappelé que la RS empêchait toujours la Bosnie-Herzégovine d'intégrer l'Otan. Ainsi, la Cour constitutionnelle ne ferait, selon lui, qu'accomplir des « commandes reçues depuis l'étranger ». À ces fins, elle cherchait à « destituer le président Dodik » et à « ouvrir au pays les portes de l'Otan ». C'est pour cela, poursuit-il, que l'Occident ne prête pas attention aux discours va-t'en-guerre de Bakir Izetbegović, le président du Présidium bosniaque, adversaire intransigeant de Dodik.
D'après M. Vlajki, l'Occident — et avant tout les États-Unis — se mêlerait de choses beaucoup plus dangereuses que la simple imposition de sa politique à la Serbie. Il s'agirait en fait d'une islamisation des Balkans. « Depuis 1992, ils (les États-Unis, ndlr) épaulaient la communauté musulmane. Ils ont littéralement aidé les moudjahidin à pénétrer dans le pays. Ils ont fermé les yeux sur le trafic d'armes depuis la Croatie. D'ailleurs, je dispose de documents prouvant que le président croate Franjo Tuđjman s'indignait contre cet état de choses. Cependant, il n'avait pas le choix, tant il craignait alors de perdre le soutien des États-Unis », fustige-t-il.
Et d'expliquer que « l'objectif ultime des États-Unis est de créer de la Bosnie-Herzégovine un État unitaire, un État de la Charia. Et ils ne vont pas y renoncer. »
À en croire M. Vlajki, au moins 100 000 wahhabites résident actuellement en Bosnie-Herzégovine. Ils sont à tel point radicalisés, poursuit-il, qu'ils sont faciles à manipuler. Parmi eux, il y en aurait même « cinq ou six mille prêts à recourir à une provocation armée en cas de nécessité ». « Il n'est pas exclu qu'en cas de conflit le Présidium à Sarajevo fasse appel à l'Otan pour stabiliser la situation », relève l'expert. Concernant la déclaration du Parlement européen, qui accuse la Russie de soutenir le référendum en vue de propager la confrontation dans la région, Emil Vlajki fait remarquer que « le désir de s'accaparer des ressources russes est toujours à l'ordre du jour ». « Les Russes peuvent faire ce qu'ils veulent. Ils peuvent ne rien faire du tout. Dans tous les cas, il seront accusés de tous les maux », conclut-il.
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https://fr.sputniknews.com/international/201609301027988062-etat-charia-balkans/