Bruits de bottes à l’Est: des Européens disent non à l’Otan .
Les militaires eux-mêmes qualifient leur présence d'« événement historique montrant la détermination des Etats-Unis à aider leurs amis. » L'arrivée du contingent américain est en effet « historique » à au moins un titre : c'est le déploiement de troupes US en Europe le plus massif depuis la fin de la guerre froide, une provocation non dissimulée alors que la Russie ne cesse de répéter qu'il est dangereux de déstabiliser l'équilibre des forces sur le continent.
En outre, de nombreux Européens n'ont aucune envie que l'on les « protège » de la sorte. « Tout cela ne fait qu'aggraver la situation. Il faut résoudre les problèmes de manière pacifique et non pas à l'aide des armes. Il est nécessaire de montrer que nous ne voulons pas que le matériel militaire roule sur notre ville ! », s'indignent des Allemands cités par la radio fédérale Radio Bremen TV.
La première partie du matériel militaire américain destinée à équiper une brigade de chars est arrivée dans le port allemand de Bremerhaven, dans le Land de Brême. Le tout sera ensuite déployé en Pologne et dans les pays baltes. Le matériel sera notamment transféré dans un train de 900 wagons long de 15 kilomètres. « C'est une démarche purement politique. Une unité de 4 000 personnes n'exerce aucune influence réelle sur le rapport des forces. Il est clair qu'ils avaient besoin d'inventer un ennemi sous la forme de la soi-disant menace russe et cherchent actuellement à lui faire face », estime Viktor Mourakhovski, rédacteur en chef du journal Arsenal de la patrie.
D'ailleurs, l'Otan ne cache même plus que cette démonstration de force vise précisément à contrer la Russie. Outre la russophobie traditionnelle de la Pologne et des pays Baltes qui sert de prétexte, un nouvel argument est venu se greffer sur l'affaire : les Russes sont omniprésents, ils contrôlent Internet et ont fait élire le président américain. Le leader américain sortant Barack Obama s'est empressé d'envoyer ses troupes dans la région car Donald Trump, qui entrera en fonction le 20 janvier, ne souffre pas de phobie antirusse congénitale et ne croit pas que les USA soient obligés de satisfaire tous les caprices de leurs alliés d'Europe de l'est au sein de l'Otan. « L'Otan explique qu'il s'agit des mesures purement défensives. (…) Les chars n'ont jamais apporté la paix. Au contraire, ce déploiement de troupes de grande envergure risque de détériorer la situation et ressemble à une provocation », prévient Christian Goerke, député de la Gauche allemande cité par le New York Times.
Le Washington Post «richement récompensé» pour des fakes sur la menace russeBien que les autorités polonaises et des pays Baltes se sentent rassurées lorsqu'elles croisent des chars dans la rue, il semblerait que le reste des Européens soient loin de partager cet avis… Qu'importe, personne n'est jamais venu leur demander ce qu'ils en pensaient !
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