À quelques jours de l'examen, le 24 mai, en deuxième lecture, par le Sénat du projet de loi sur la Liberté de Création, l'Architecture et le Patrimoine, Francis Cabrel lance un appel aux parlementaires pour «conforter» la chanson française.
«On conforte l'émergence de nouveaux talents en obligeant les radios à atteindre ces quotas en diffusant plus d'artistes», puisque, en effet, dans le projet de loi pas plus de 50 % de ces quotas ne pourront être réalisés par les mêmes titres. «Et, dans le même temps, s'étonne Richard Seff, les radios pourront sur dérogation abaisser de 5 % ce quota de diffusion française sans que l'on dise pourquoi et dans quelle condition».
Avec Francis Cabrel, il déplore tout autant «d'aider le spectacle amateur. Un producteur de spectacles pourrait faire appel à des non-professionnels qui ne seraient pas payés».
«Faire travailler des gens gratuitement, mais c'est impensable ! On n'imagine pas cela dans une entreprise de maçonnerie ! C'est de l'exploitation et de plus, cet amendement contribuerait à précariser un peu plus les professionnels qui se verraient ainsi moins sollicités».
Très déterminé, Francis Cabrel invite les parlementaires à aller encore plus loin dans ce dossier. Il propose un amendement, qu'il qualifie de crucial et qui imposerait aux radios des heures de diffusions décentes (NDLR : pour les artistes français), matin, après-midi, et début de soirée». Et de conclure sa demande d'un cinglant : «Musicalement votre».
Une spécificité culturelle
«Cette loi affirme la spécificité de la culture et c'est ce pour quoi elle requiert devant vous la protection du législateur» avait souligné le 21 mars dernier Audrey Azoulay, la ministre de la Culture, en inaugurant le retour du texte à l'Assemblée nationale.
Et d'ajouter : «Le théâtre, le livre, le cinéma, le patrimoine, l'archéologie, la chanson, toutes ces expressions du génie humain doivent être soustraites aux seules lois du marché et du laisser-faire. Ce ne sont pas des commodités, ni des marchandises».