Le temps de la justice n’est pas celui de la vie politique… Alors qu’Edouard Philippe est en train de remanier son équipe, un membre du gouvernement est de nouveau mis dans l’embarras. Le nom de la ministre du Travail, Muriel Pénicaud, est en effet cité dans un dossier délicat. Deux perquisitions conduites ce mardi viennent remettre cette histoire sous les projecteurs. Au centre des soupçons : une soirée organisée par Havas en janvier 2016 lors d’un déplacement d’Emmanuel Macron au CES de Las Vegas, grand-messe mondiale de la high-tech, lorsqu’il était encore ministre de l’Économie.
Le coût de cet événement s’était élevé à 381.759 euros, selon le Canard Enchaîné qui avait mis le doigt sur le problème en mars dernier. Business France, organisme lié à Bercy, est soupçonné d’avoir missionné Havas pour l’organisation de la soirée, sans appel d’offres. Alors que l’hebdomadaire évoquait une opération montée à la demande du cabinet d’Emmanuel Macron, ses proches démentaient toute implication du ministre. “C’est un dysfonctionnement de Business France”, affirmait alors Michel Sapin, son successeur. “Emmanuel Macron, son cabinet et le ministère étaient totalement hors de cause”.
Vraiment ? L’affaire pourrait finalement rattraper le président de la République, plusieurs mois après les révélations du Canard Enchaîné. Car la directrice générale de Business France au moment des faits n’est autre que Muriel Pénicaud, aujourd’hui ministre du Travail. Des perquisitions ont été conduites ce mardi dans les bureaux de l’organisme à Paris et au siège de Havas, dans le cadre de l’enquête préliminaire ouverte mi-mars pour favoritisme, complicité et recel de favoritisme.