Des policiers veulent prendre la tête du cortège le 12 septembre: "Tant pis si on se fait massacrer". BFMTV
En tête du cortège, le 12 septembre, il n'y aura pas que les traditionnels militants encapuchonnés. Un syndicat policier, le VIGI (classé plutôt à gauche), appelle les forces de l'ordre à prendre la tête du défilé. Les policiers entendent manifester contre la "destruction du Code du travail" mais "tout en protégeant [les manifestants] des délinquants et criminels infiltrés". Alexandre Langlois, secrétaire de ce syndicat "de la colère des policiers", témoigne pour RMC.fr.
Alexandre Langlois est policier du renseignement territorial, et secrétaire général du syndicat policier VIGI (ex-CGT Police).
"Ce que l'on voit, c'est que M. Macron ne veut pas nous recevoir ni nous répondre, malgré nos appels et nos lettres ouvertes. Or, les propositions sur la réforme du code du travail, les CHSCT qui disparaissent, les Conseils d'entreprise (CE) que nous policiers on n'a jamais eus… C'est l'occasion de parler ce qui va nous arriver. Car c'est une réforme d'Etat. On la fait d'abord dans le privé. Ensuite, ce sera la même pour le public.
On veut déjà manifester en soutien le 12 septembre. On a des revendications communes avec les manifestants. La deuxième chose, c'est qu'il y a des gens qui veulent être violents et qui agressent des agents de police dans le cortège de tête, et qui décrédibilisent tout le mouvement social. Des collègues CRS qui subissent des coups pendant des heures avant de recevoir l'ordre d'intervenir.
Alors autant y être. En nous plaçant à cet endroit stratégique, on veut leur expliquer que taper, agresser, un policier, ou juste casser la figure à quelqu'un ça ne changera pas les choses. Changer les choses, on y arrivera tous ensemble.
Le problème, ou l'avantage, d'être policiers, c'est que l'on est en service 24h/24. Même quand on a la casquette du manifestant, on peut intervenir si l'on voit un acte violent. A ce titre là, si on voit quelqu'un agresser quelqu'un, même hors-service, du fait de notre charte d'engagement, on doit faire cesser l'infraction avec les moyens dont on dispose.
Mais on ne vient pas pour être policiers. On vient pour manifester. Et dans le cortège syndical, le vrai, ça s'est toujours bien passé. C'est seulement à l'avant de la manifestation que le message syndical n'est pas écouté.
On a nous aussi des raisons de venir. On subit des coupes budgétaires de 370 millions d'euros, on a des commissariats insalubres, du matériel pas aux normes, des heures sup' à outrance qui détruisent notre vie familiale, des heures de nuit payés 97 centimes supplémentaires…
Dans la police, nos revendications ont longtemps consisté en un alignement sur ce qui se pratiquait dans le privé. J'ai fait des heures de nuit dans le privé, c'était payé 27 euros de plus, pas 97 centimes. Une fois que le code du travail sera cassé, on n'aura plus l'exemple du privé pour faire valoir nos droits.
Il y a eu, en 2013, ces policiers italiens qui ont enlevé leur casque en solidarité des manifestants. On va déjà régulièrement dans les manifestations pour apaiser et dialoguer. Si c'est contre-productif, tant pis, on ira dans le cortège de tête, et on se fera massacrer.
Ce qu'on répond à ceux qui nous attaquent sur Twitter, c'est que les centrales syndicales ont toutes voté pour un "défilé pacifique". C'est-à-dire sans des gens qui se greffent sur le cortège pour tout casser.
Certains nous disent avec virulence qu'on n'est pas les bienvenus, que ce n'est pas notre manifestation. Mais il y a un problème, ils inversent les rôles. Ce sont ces éléments violents qui ne sont pas les bienvenus.
Si on était sûr de se faire agresser à 100%, on n'irait pas. Mais il y a une chance qu'on ne le soit. Lors de la manifestation contre la haine anti-flics, en mai 2016, on avait été à la rencontre des contre-manifestants.
Il n'est pas sûr que les autres syndicats nous rallieront. Mais on a eu un joli rassemblement avec le syndicat Unité SGP-FO, à la foire de Châlons, peut être qu'ils viendront aussi cette fois-ci. Du syndicat Alliance (majoritaire), on attend peu de choses. Même quand c'est eux qui proposent une intersyndicale, ils ne font rien.
Ce qui est sûr, c'est qu'on ne sera pas de la manifestation du 23 septembre. On se refuse de participer à une manifestation initiée par un parti politique."
En tête du cortège, le 12 septembre, il n'y aura pas que les traditionnels militants encapuchonnés. Un syndicat policier, le VIGI (classé plutôt à gauche), appelle les forces de l'ordre à prendre la tête du défilé. Les policiers entendent manifester contre la "destruction du Code du travail" mais "tout en protégeant [les manifestants] des délinquants et criminels infiltrés". Alexandre Langlois, secrétaire de ce syndicat "de la colère des policiers", témoigne pour RMC.fr.
Alexandre Langlois est policier du renseignement territorial, et secrétaire général du syndicat policier VIGI (ex-CGT Police).
"Ce que l'on voit, c'est que M. Macron ne veut pas nous recevoir ni nous répondre, malgré nos appels et nos lettres ouvertes. Or, les propositions sur la réforme du code du travail, les CHSCT qui disparaissent, les Conseils d'entreprise (CE) que nous policiers on n'a jamais eus… C'est l'occasion de parler ce qui va nous arriver. Car c'est une réforme d'Etat. On la fait d'abord dans le privé. Ensuite, ce sera la même pour le public.
On veut déjà manifester en soutien le 12 septembre. On a des revendications communes avec les manifestants. La deuxième chose, c'est qu'il y a des gens qui veulent être violents et qui agressent des agents de police dans le cortège de tête, et qui décrédibilisent tout le mouvement social. Des collègues CRS qui subissent des coups pendant des heures avant de recevoir l'ordre d'intervenir.
Alors autant y être. En nous plaçant à cet endroit stratégique, on veut leur expliquer que taper, agresser, un policier, ou juste casser la figure à quelqu'un ça ne changera pas les choses. Changer les choses, on y arrivera tous ensemble.
Le problème, ou l'avantage, d'être policiers, c'est que l'on est en service 24h/24. Même quand on a la casquette du manifestant, on peut intervenir si l'on voit un acte violent. A ce titre là, si on voit quelqu'un agresser quelqu'un, même hors-service, du fait de notre charte d'engagement, on doit faire cesser l'infraction avec les moyens dont on dispose.
Mais on ne vient pas pour être policiers. On vient pour manifester. Et dans le cortège syndical, le vrai, ça s'est toujours bien passé. C'est seulement à l'avant de la manifestation que le message syndical n'est pas écouté.
On a nous aussi des raisons de venir. On subit des coupes budgétaires de 370 millions d'euros, on a des commissariats insalubres, du matériel pas aux normes, des heures sup' à outrance qui détruisent notre vie familiale, des heures de nuit payés 97 centimes supplémentaires…
Dans la police, nos revendications ont longtemps consisté en un alignement sur ce qui se pratiquait dans le privé. J'ai fait des heures de nuit dans le privé, c'était payé 27 euros de plus, pas 97 centimes. Une fois que le code du travail sera cassé, on n'aura plus l'exemple du privé pour faire valoir nos droits.
Il y a eu, en 2013, ces policiers italiens qui ont enlevé leur casque en solidarité des manifestants. On va déjà régulièrement dans les manifestations pour apaiser et dialoguer. Si c'est contre-productif, tant pis, on ira dans le cortège de tête, et on se fera massacrer.
Ce qu'on répond à ceux qui nous attaquent sur Twitter, c'est que les centrales syndicales ont toutes voté pour un "défilé pacifique". C'est-à-dire sans des gens qui se greffent sur le cortège pour tout casser.
Certains nous disent avec virulence qu'on n'est pas les bienvenus, que ce n'est pas notre manifestation. Mais il y a un problème, ils inversent les rôles. Ce sont ces éléments violents qui ne sont pas les bienvenus.
Si on était sûr de se faire agresser à 100%, on n'irait pas. Mais il y a une chance qu'on ne le soit. Lors de la manifestation contre la haine anti-flics, en mai 2016, on avait été à la rencontre des contre-manifestants.
Il n'est pas sûr que les autres syndicats nous rallieront. Mais on a eu un joli rassemblement avec le syndicat Unité SGP-FO, à la foire de Châlons, peut être qu'ils viendront aussi cette fois-ci. Du syndicat Alliance (majoritaire), on attend peu de choses. Même quand c'est eux qui proposent une intersyndicale, ils ne font rien.
Ce qui est sûr, c'est qu'on ne sera pas de la manifestation du 23 septembre. On se refuse de participer à une manifestation initiée par un parti politique."