PENDANT UNE SEMAINE J'AI PORTE MON DRAPEAU A CROIX DE LORRAINE A PROXIMITE DE TENDE.......C'EST AVEC FIERTE QUE J'AI PU ENTENDRE CERTAINS DIRE QUE CE DRAPEAU N'ETAIT PLUS REPARU DEPUIS 1945.....HONNEUR A LA 1ère DFL QUI EUT UN LOURD TRIBUT A PAYER.POUR MOI CE FUT L'OCCASION DE COMMEMORER A MA FACON L'EPOPEE DE MON ONCLE ,ENGAGE VOLONTAIRE AU B.I.Ma DEPUIS LES COMBATS DU LEVANT,BIR HACKHEIM,EL ALAMEIN.....JUSQU'AUX VOSGES
Le 9 avril 1945 à Nice, De Gaulle annonce l'offensive sur l'Authion et la Roya.
L'opération "Canard" débute le 10 avril. Elle est commandée par le Général DOYEN et groupe la 1ère division motorisée d'infanterie (1ère D.F.L. venue d'Alsace), le 3ème régiment de tirailleurs sénégalais, le B.I.M.P (bataillon d'infanterie du Pacifique) et des chars du 1" régiment de fusiliers marins. Les Allemands opposent la 34ème division d'infanterie et une partie de la 5ème division alpine.
Le 12 avril, les Français enlèvent l'Authion au prix de 274 tués et 644 mutilés ou blessés, et poursuivent les Allemands. Le 13 avril, Breil est libérée : le 14, Tende et La Brigue le sont à leur tour. (ces deux communes deviendront françaises en 1947 par le traité de Paris ainsi que les territoires que des communes des Alpes-Maritimes possédaient en Italie. Récit de l'opération contre le fort de Mille-Fourches conduite par le Lieutenant-colonel LITCHWITZ,
Commandant du groupe d'assaut de la 1ère D.F.L. (extrait)
« A quatre heures du matin, nous commençons à gravir la montagne au sommet de laquelle se trouve Mille-Fourches. Plusieurs éclatements de mines antipersonnel... des blessés... il faut attendre les premières lueurs du jour pour déminer.
A cinq heures du matin, nous reprenons notre progression... Après une demi-heure d'ascension, je demande par radio la préparation d'artillerie.
Le tir des 155 entame une partie de la montagne, des blocs de rocher dévalent sur nous. . . Je fais envoyer une fusée rouge pour interrompre le tir d'artillerie... Nous nous contenterons des mortiers à fumigènes qui coiffent maintenant le sommet de Mille-Fourches.
Nous approchons du sommet, nos mortiers claquent à cinquante mètres... Au moment précis on nous commençons à distinguer la redoutable silhouette du fort, le feu semble jaillir de toutes les pierres en même temps, nous avons l'impression qu'on nous tire dans le dos ; c'est la garnison du fort de la Forca qui vient de nous apercevoir.
Le fort illuminé par le feu qui sort de toutes les embrasures, a un aspect terrifiant... Les pertes se multiplient, impression de flottement.
Nous rampons dans la boue pour nous rapprocher de nos objectifs. Un obus de l'artillerie a fait une énorme brèche dans la grille mais, à 80 mètres, la caponnière est intacte.
Il faut la détruire si nous voulons descendre dans le fossé qui entoure le fort, du moins de ce côté...
Après avoir pris tout le temps, les deux bazookas tirent les deux rockets qui atteignent la caponnière. Immédiatement, les lance-flammes des autres sections entrent également en action... Nous grimpons sur le toit du fort, jetant nos grenades à phosphore dans toutes les bouches d'aération. L'air est bientôt irrespirable, la fumée nous aveugle, nous sommes obligés de mettre nos masques... dans le brouillard, de l'arrière du fort, deux bras se sont levés et presque immédiatement deux autres.
Bientôt toute la garnison, avec ses officiers, en toussant, s'aligne d'une manière impeccable... "