La libération d’Alep est un événement historique d’une ampleur dont la plupart des gens n’ont pas encore conscience. Il est de notre devoir d’en tirer toutes les conclusions nécessaires pour des raisons de vie ou de mort. Nous ne pouvons pas nous permettre d’oublier, passer à autre chose, pour peut-être retomber dans le même piège plus tard. C’est toute la machine politico-médiatique qu’il faut juger pour au choix, complicité de crime de guerre, apologie du terrorisme, soutien à des groupes terroristes, haute trahison.
La famille Saoud est depuis longtemps alliée à la famille Wahhab, c’est l’alliance entre un guerrier et le chef d’une secte. Ces gens étaient ignorés ou méprisés avant d’accéder au pouvoir, et personne n’aurait imaginé leur destin. Lors de la première guerre mondiale, les Britanniques s’étaient alliés aux Hachémites, gardiens de la Mecque, pour combattre l’empire Ottoman, contre la promesse d’un royaume Arabe, c’est l’histoire de Lawrence d’Arabie. Mais les Anglais trahirent les Arabes, se partagèrent les territoires conquis, protégèrent l’état sioniste naissant, et aidèrent Saoud (qui collaborait depuis longtemps avec eux) à s’emparer des lieux saints de l’Islam en 1924. A une époque où les idées fascistes étaient en vogue, où Churchill disait que s’il avait été Italien il aurait été fasciste, on peut concevoir que le pouvoir des Saoud/Wahhab leur soit apparu comme un sympathique fascisme arabe : un pouvoir brutal mettant les gens au pas et détestant fondamentalement le communisme. Et à cette époque de renaissance arabe où les idées humanistes fleurissaient à Beyrouth, à Damas, au Caire, peut-être ont-ils compris qu’il était intéressant d’à la fois étouffer toute aspiration à la liberté et peut-être même détruire l’Islam de l’intérieur.
Mais même si les Britanniques ne sont pas allés jusque-là, les USA eux l’ont très bien compris et utilisé. Le pacte du Quincy unit l’état américain et, non pas l’état, mais la famille Saoud, en 1945. Ainsi les USA prirent le contrôle d’une réserve immense d’hydrocarbures, tout en installant des bases militaires juste en face de l’Iran, et ce fut la pièce maîtresse de leur hégémonie mondiale. Pendant des décennies, les USA ont échangé des barils de pétrole contre du papier (des dollars), et l’Arabie Saoudite devint ce qu’elle est actuellement : un pays en papier, où toutes les tâches manuelles sont effectuées par des esclaves, où les femmes n’ont aucun droit, etc etc. Et dont les princes souillent de leur présence les capitales mondiales du divertissement, se cachant à peine de leur débauche.
Depuis des décennies, les Saoud cherchent à s’imposer comme leaders du monde arabe, et ils construisent des mosquées dans le monde entier où est enseignée leur doctrine obscurantiste et dévoyée, leur logique sectaire. Et depuis très longtemps, un des buts de l’opération est de lever des armées de fanatiques pour les envoyer se battre… pour les USA.
Al Qaïda a été créée par la CIA en 1987 lors de la guerre d’Afghanistan qui fut le coup fatal porté à l’URSS. A l’époque, Ben Laden était présenté comme un héros dans la presse étasunienne. https://wikileaksactu.files.wordpress.com/2014/12/ben-laden-the-independent.jpg
Pendant l’époque Eltsine où la Russie était à terre, on organisa le transit des moudjahidines vers la Tchétchénie et le terrorisme arriva sur le sol russe. En Algérie également, les barbus semaient la terreur grâce aux pétrodollars. C’était déjà les mêmes djihadistes, avec le même fonctionnement sectaire et inhumain, hurlant « Allahou Akbar » avant d’égorger des enfants.
Les USA avaient donc à leur disposition une armée secrète, dont les fantassins se battaient sans merci, croyant se battre pour Dieu. Peut-être ont-ils trouvé que c’était un succès total et qu’il fallait aller plus loin.
Les attentats du 11 septembre 2001 apparaissent comme une très bonne opération de publicité pour Al Qaïda. L’événement est mondial, et partout dans le monde, les gens ont entendu qu’un groupe terroriste avait réussi à frapper au cœur les tout-puissants USA. Partout dans le monde des gens ont considéré Ben Laden comme un héros, le wahhabisme comme sympathique et Al Qaïda un espoir. Et des groupes s’en revendiquant sont bientôt apparus un peu partout. Les USA n’avaient plus qu’à faire la moisson, manipuler les manipulables, éliminer les autres. Al Qaïda attire les gens qui rejettent les USA et Israël et réussit à les faire se battre pour eux ; c’est un numéro d’équilibriste, qui fonctionne malgré tout parce que :
- La logique d’Al Qaïda est sectaire et totalitaire
- Tant qu’il y a de l’argent, il y a des soldats
- Le discours pour la piétaille est : on s’occupera des USA et d’Israël plus tard, pour l’instant occupons-nous des Arabes
- Si certains se rebellent et cherchent à se battre contre les USA, les USA les élimineront et ce sera une bonne occasion pour eux de montrer qu’ils se battent vraiment contre Al Qaïda
Parallèlement, la doctrine a continué à se répandre. Les chaînes de télévision du Golfe, comme Al Jazeera, furent créées pour répandre cette idéologie et transformer les consciences arabes, jusqu’à leur faire croire que le wahhabisme était l’Islam lui-même. C’est un véritable travail de déculturation qui est toujours à l’œuvre dans le monde arabe, où toutes les traditions sont remises en cause par de faux dévots. Et dans tous les quartiers les plus défavorisés, y compris en Europe, des filières de recrutement ont été mises en place, avec la bienveillance de tous les services secrets soumis aux OTAN/Saoud/Israël (ces 3 entités formant une alliance indestructible, et ce n’est pas avec Trump que ça changera).
L’épisode du printemps arabe, dans ce contexte, n’était guère enthousiasmant pour ceux qui avaient conscience de ce danger.
L’exposé précédent apparaît d’après les grilles de lecture « autorisées » comme totalement complotiste. La plupart des militants de gauche ont déjà rangé leur auteur dans la catégorie « rouge-brun, confusionniste, négationniste, conspirationniste ». Pour avoir tenus de tels propos, des gens ont été agressés, on les a salis et on les a empêchés de s’exprimer. Des gens qui appartenaient à ce qu’on appelle « gauche » en ont été exclus et qualifiés de fascistes.
Il faudra du temps pour se réveiller, mais le réveil se fera. Ce qui fait que ce moment est historique, c’est qu’Internet est encore assez sauvage pour que nous puissions nous en servir et aller jusqu’au bout des questions. Nous pouvons facilement rencontrer des gens du monde entier, avoir accès à des témoignages que nous choisissons plutôt qu’à la propagande médiatique. Nous pouvons vérifier les dires des journalistes, et voir clairement leurs mensonges passés et présents. Profitons-en car Internet pourrait devenir beaucoup moins sauvage dans les prochaines années.
Hélas, trop de gens avalent encore les couleuvres médiatiques sans recul et sans conscience. Les télés et les journaux ne sont pas là pour notre bien et si les milliardaires se les arrachent, si l’état les subventionne, ce n’est pas pour former des citoyens responsables et libres, c’est pour asservir le cerveau de leur population. Qu’un militant de gauche puisse étayer une argumentation visant à légitimer une action militaire en s’appuyant sur des articles de Libération est une monstruosité, et c’est hélas notre pain quotidien. Combien d’ « antifascistes » ou d’ « anticapitalistes » sont ainsi devenus de bons auxiliaires des manœuvres étasuniennes, considérant Kadhafi ou Assad comme des monstres pour avoir cru des articles ou des reportages des media mainstream ? Quelle légèreté, quel orgueil chez ceux qui reprennent l’argumentaire de ces media pour légitimer la guerre, choisissant plus ou moins inconsciemment de ne pas voir que les USA sont depuis leur naissance le pays le plus criminel qui ait jamais existé, massacrant des millions de personnes, ayant recours à des armes de destruction massive, asservissant le monde entier à un système financier inique. C’est la force du « soft power », les militants anticapitalistes français sont aujourd’hui abonnés à Netflix, et ils rêvent d’aller à Las Vegas.
http://www.dailymotion.com/video/xbue3l_propagande-de-guerre-propagande-de_shortfilms
Les media mainstream s’alimentent principalement à 3 sources : AP, AFP, Reuters. Ces 3 sources donnent les mêmes infos, avec un angle nettement marqué et un parti clairement pris, contrairement à ce qu’ils prétendent. Comment fonctionnent-ils ? On ne sait pas, mais il est évident qu’en cas de guerre les dépêches sont soigneusement concoctées et validées par l’état-major. L’information est une arme, c’est ce que nous allons voir. Mais grâce à Internet on peut rentrer dans l’intimité d’un salarié de l’AFP pour la Syrie, et découvrir ses amitiés.
https://www.facebook.com/Bassel.Tawil
Voilà un jeune homme qui a écrit beaucoup de dépêches depuis Beyrouth, autant de mensonges éhontés repris dans tous les journaux. Un jeune homme dont il apparaît qu’il avait bien choisi son camp anti-Assad et pro-« révolution » et qui s’affiche sans honte avec des djihadistes.
En février 2011, les media préparent l’opinion mondiale à la destruction de la Libye. Ils utilisent la même stratégie qu’en 2003 pour l’invasion de l’Iraq : il faut diaboliser Kadhafi et faire croire qu’il s’apprête à commettre un gigantesque massacre. Si ce mensonge est répété assez fort, les Européens, qui se sentent tellement supérieurs aux Arabes, croiront qu’il est de leur devoir d’êtres civilisés de chasser le dictateur et d’établir une tutelle sur le pays. L’argumentation est purement coloniale. Imaginer que des pays occidentaux aient le droit d’intervenir militairement dans un pays sans que ce pays les ait attaqués est abject, mais c’est ce qui fut répété en boucle.
On prétend donc que Kadhafi s’est brutalement découvert une volonté suicidaire de bombarder son propre peuple, on dit que c’est un fou sanguinaire, qu’au contraire les USA sont les promoteurs de la liberté et de la démocratie, on déchaîne sur le terrain les barbus qui commettent leurs atrocités habituelles, et on crie victoire sur un champ de ruine, un tas de cadavres, après avoir inondé le Sahara d’hommes armés, créant les prémices d’un désordre sahélien généralisé qui ne fait que commencer. Juste avant cela, la France avait financé une « rébellion » qui avait massacré allègrement les populations de Côte d’Ivoire, afin de se débarrasser du pas assez docile Gbagbo. Cette utilisation de groupes terroristes pour mener des guerres par intermédiaires n’est pas nouvelle bien sûr, on peut aussi parler des Contras du Nicaragua que payait la CIA et dont les exactions sont indicibles de cruauté. Au sujet de la Côte d’Ivoire, il faut se souvenir de l’épisode de Bouaké ou l’état Français paya des mercenaires Biélorusses pour une opération sous faux drapeau qui aboutit à la mort de neuf soldats français (et 34 blessés). Si vous disiez cela en 2004, vous étiez un complotiste, et encore plus en 2011 au plus fort de l’opération médiatique anti-Gbagbo. Maintenant, c’est admis, mais qui s’en soucie ?
C’est pourtant une preuve s’il en fallait que l’état français est capable de comploter pour mener une action sous faux drapeau, quitte à tuer des Français.
Il y eut une semaine d’incandescence médiatique pour légitimer la recolonisation de la Côte d’Ivoire, comme il y eut 2 mois plus tard une semaine pour convaincre les peuples que Kadhafi allait génocider son propre peuple, comme il y eut une semaine pour convaincre qu’Assad utilisait l’arme chimique contre son propre peuple, et la dernière était pour Alep. Il est primordial, à ces moments où tous les media crient à l’urgence, de garder la tête froide et de ne pas oublier que ces gens ne sont pas nos amis et ne cherchent qu’à nous utiliser.
La machine de propagande mise en branle depuis le début de la guerre est impressionnante, mais elle a quelques points faibles dont il faut se souvenir :
- Les djihadistes sont des fanatiques, et ils assument totalement leurs outrances quand il s’agit pour eux de communiquer à destination de leurs potentielles recrues. D’où une abondance de vidéos de leurs exactions mis en ligne par eux-mêmes (on peut ici voir les armes sophistiquées dont ils disposent, et leur façon d’abuser du takbir, leur cri de guerre : « Allahou Akbar ») https://www.youtube.com/watch?v=EYezmNuLpFs
- En revanche quand il s’agit de communiquer à destination de l’Occident, nous avons droit à des productions un peu trop léchées : musiques dramatiques, cadrage et montage professionnel, mise en scène, comédiens. Certaines productions sont assez convaincantes pour faire le tour des télés du monde entier, mais il y a aussi des ratés, comme la prestation désastreuse d’Abdulkafi Alhamdo censée être filmé depuis Alep-est, qui n’a été diffusé que sur Aljazeera https://www.youtube.com/watch?v=J72g7_5yJGM
- La télévision syrienne, de son côté, ne dispose que de très peu de moyens. Dans une scène comme celle-ci, il est impossible de voir la moindre mise en scène. Ça voudrait dire que l’état syrien a de meilleures capacités de production audiovisuelle que le camp adverse, une abondance de comédiens très performants et qu’ils filment malgré tout avec de mauvaises caméras en n’utilisant en fond sonore que de la vieille « musique au mètre » https://www.youtube.com/watch?v=xGNcXFhwzhg
Le général étasunien Wesley Clark a déclaré en 2007 qu’après le 11 septembre 2001 eut lieu un coup d’état mené par la fraction la plus dure des néoconservateurs, qui prévoyaient d’attaquer en 5 ans l’Iraq, la Syrie, le Liban, la Somalie, le Soudan et l’Iran. Ce qu’il laisse entendre ensuite, c’est qu’à la chute de l’URSS, les USA étaient pressés de prendre le contrôle de tous les pays dans la sphère d’influence soviétique, car il craignaient que la Chine soit bientôt en mesure de les en empêcher. https://www.youtube.com/watch?v=vE4DgsCqP8U
Rétrospectivement, cette déclaration est de plus en plus crédible. Le Soudan a été détruit et coupé en deux, la Somalie est aux mains de mafias pseudo-islamistes, l’Iraq est un champ de ruines. L’attentat contre Rafiq Hariri a immédiatement été reproché à la Syrie, qui a dû sous la pression internationale retirer son armée du Liban, permettant une attaque israélienne en 2006. Mais la résistance du Hezbollah a permis au Liban de tenir le coup, et d’échapper à l’influence saoudienne. Quant à l’Iran, on peut supposer qu’il devait s’agir de l’étape suivante, l’opinion internationale est depuis longtemps préparée à cette guerre, qui semble de plus en plus impossible car la Chine ne le permettra jamais (notons au passage que la Chine est aussi en proie au terrorisme pseudo-islamiste).
Il faut aussi citer Roland Dumas, qui a déclaré que l’opération contre la Syrie se préparait en Angleterre 2 ans avant le début de la guerre.
https://www.youtube.com/watch?v=BH9SHxetO1I
La Syrie baathiste est donc en guerre larvée contre les Saoud et n’a jamais reconnu Israël qui occupe militairement son territoire au Golan. Quand Hafez el Assad était au pouvoir, les USA/Saoud/Israël (au choix ou ensemble, dans le même intérêt) ont organisé de nombreux attentats terroristes contre la Syrie, qui ont tué des centaines de personnes.
https://www.youtube.com/watch?v=cRO-d6nWxEs
Ce qu’on appelle « massacre de Hama » est la réponse brutale du pouvoir syrien à cette vague de terrorisme. De nombreux barbus furent massacrés, et cet épisode devint la base de l’argumentaire anti-Assad. Une note interne de la DIA parle de 2000 morts mais ils sont devenus 40000 pour l’Observatoire Syrien des Droits de l’Homme dont nous reparlerons. Pour le public, il faut donc marteler que le père d’Assad a tué 40000 Syriens qui ne lui avaient rien fait.
Les media du Golfe et d’Occident inondent donc les foyers du monde entier d’une propagande qui vise à diaboliser Assad, à le présenter comme un dictateur sectaire et sanguinaire. Parallèlement, les prédicateurs wahhabites appellent à la guerre sainte. Mais la plupart des Syriens n’ont aucune envie de voir Assad disparaître, car ils savent que sa perte sera la victoire des USA/Saoud/Israël. Les propagandistes vont tout faire pour faire vivre le mythe d’une « 3ème voie » entre Assad et les wahhabites, le mythe d’une révolution pacifique et démocratique.
Le point de départ de la « révolution », pour les propagandistes, ce sont les événements de Deraa en mars 2011. Selon la version officielle, des gamins sont attrapés par la police en train de taguer des slogans anti-Assad, ils sont frappés, leurs ongles arrachés, et le peuple ému s’embrase.
Ah, la révolution ! Le peuple qui se soulève pour mettre fin à la tyrannie et proclamer la liberté et la démocratie, c’est une belle histoire très souvent utilisée dans l’histoire récente. C’est pour ça qu’ont été créés Otpor, Canvas, ces organisations financées par le milliardaire George Soros et la CIA pour, au départ, sortir des pays de la sphère d’influence russe et les faire basculer dans le camp de l’OTAN. Par des clowneries, des concerts de rock, des formations à l’action non-violentes, ces organisations font vivre le mythe de la révolution pacifique dans le but de s’attirer la sympathie de l’opinion. Ils furent présents dans toutes les « révolutions » récentes, révolutions de couleurs, de velours, et révolutions arabes bien entendu. (Notons que le représentant français d’Otpor n’est autre qu’Alexis Renou, celui qui tenta de phagocyter Nuit Debout et qui demande aux manifestants de se coucher en cas de débordements pour que la police puisse appréhender les casseurs…).
Il y avait des manifestations normales en Syrie, pour plus de justice sociale, contre les réformes libérales qu’Assad avait lancées sous la pression du FMI. Des étudiants Syriens ont donc été formés et payés par Otpor pour diriger les manifestations, porter des couleurs vives, attirer les caméras, choisir les slogans (« notre révolution est pacifique »), en fait présenter à l’opinion occidentale ce qu’elle avait envie d’entendre. Ce ne fut possible que dans les grandes villes étudiantes.
Au sujet de Deraa, il y a une autre version de l’histoire, et dans cette version la mosquée Omari de Deraa était devenue un véritable centre logistique pour des actions terroristes, un dépôt d’armes et d’argent (Deraa est à la frontière jordanienne), les revendications présentées au gouverneur de Deraa étaient celles des Saoudiens, et il y eut de la violence et des gens tués par ces « manifestants », dès les premiers jours.
https://www.youtube.com/watch?v=Hl0VMLNpz38
https://www.youtube.com/watch?v=h7Z1PfnTWBI
A partir de là, la machine est lancée, il n’y a qu’à poster des snipers sur les toits, tirer à la fois sur la police et sur les manifestants, diffuser des vidéos qui attribuent tous les crimes à la police ou à l’armée, les faire paniquer et être à l’affût de tout geste violent de leur part. On peut voir sur cette vidéo de février 2011 que les manifestants n’avaient rien de pacifiques :
http://www.liveleak.com/view?i=62b_1424342970
Ici un « rebelle » repenti explique comment il détruisait ou profanait des mosquées en écrivant des slogans tels que « il n’y a de Dieu que le pays, il n’y a de messager que le Baath » pour attiser la haine des musulmans contre l’état.
https://www.youtube.com/watch?v=fQ8awN8GLAk
Assad fit tout pour apaiser la situation, il prit des mesures symboliques, ordonna de ne pas tirer à balles réelles, promis plus de liberté pour les media ou les partis, ordonna des augmentations de salaire… c’était peine perdue. Il était déjà devenu, pour les media alignés du monde entier, le « boucher de Damas » (quel manque d’imagination, après le boucher des Balkans et le boucher de Tripoli…).
En Occident, il fallait gagner le cœur des « révolutionnaires » de gauche, et susciter une solidarité internationale avec de pseudo-révolutionnaires syrien, empêchant ainsi la gauche de se positionner traditionnellement contre une guerre impériale de plus. On vit donc apparaître des anarchistes syriens, des anticapitalistes syriens, qui confirmaient le discours de la BBC et d’al Jazeera « par la gauche » et « pour la gauche ». On vit apparaître une Leila « Shrooms » Shami, au blog truffé de A cerclés, utilisant la rhétorique et le vocabulaire des anarchistes pour promouvoir les idées d’un certain Omar Aziz, « anarchiste syrien » disparu en 2013 dans les « prisons du régime »
https://juralib.noblogs.org/files/2013/08/Omar-Aziz.pdf
Etrange anarchiste que cet Omar Aziz qui fuit Assad pour se réfugier en Arabie Saoudite, et qui revient se battre en Syrie à un moment où la seule force militaire contre Assad est celle des barbus ! Dans ses écrits, aucune trace d’anarchisme : il demande aux « comités locaux » de se soumettre au CNS et à la FSA, et ne dit pas un mot sur les femmes, la laïcité… Etrange Leila Shami dont on ne connaît pas le visage mais seulement la voix, celle d’une étasunienne de souche ne sachant pas prononcer l’arabe, ayant pris un pseudonyme arabe qui signifie à peu près « nuit syrienne », en utilisant toutefois le mot Sham qui est l’ancien nom de la région (le Mashreq), pour éviter de reconnaître l’état syrien (c’est la dénomination employée par les djihadistes).
https://www.youtube.com/watch?v=oQJxEDVJJ98
Elle est ici en compagnie de Charles Lister (Middle East Institute), un des plus fervents propagandistes du camp occidental, et de Robin Yassin-Kattab, avec qui elle a écrit un livre « Burning Country ». Yassin-Kattab faisait encore à l’automne 2016 l’éloge des « conseils de Syrie libérée », cherchant à faire passer l’administration catastrophique des djihadistes pour des conseils anarchistes.
Il faut aussi mentionner Joseph Daher, citoyen Suisse d’origine syrienne qui n’a cessé d’écrire des articles de propagande pour chercher à rendre crédible l’idée de « révolution syrienne ». Dans un article du 23 décembre 2016, celui-ci déclare qu’Alep-Est était le « symbole d’une alternative démocratique et inclusive » !
http://www.contretemps.eu/daher-revolution-syrie-alep/
Il écrit sans honte : « De nombreuses organisations populaires ont vu le jour également, organisant de nombreuses activités démocratiques, sociales, éducatives et culturelles (théâtres, concerts, festivals), tandis que des médias locaux – radios et journaux particulièrement – furent créés. De nombreuses campagnes populaires et démocratiques s’opposant au régime et aux forces islamiques fondamentalistes étaient organisés. » C’est bien sûr en vain que l’on cherchera la trace de ces activités démocratiques et culturelles. Dès 2012 l’arrivée des rebelles à Alep a été le comble de la violence et du banditisme.
Il prétend aussi que les djihadistes ne représentaient qu’une minorité au sein de la rébellion d’Alep-Est, et il faut un gros effort d’imagination pour concevoir que les barbus surarmés tolèrent à leurs côtés des militants démocratiques et inclusifs. C’est en vain que l’on cherchera des femmes dans les manifestations organisées par les rebelles.
https://www.youtube.com/watch?v=5ZKDfu0Qvg4