Si la présence de bovidés sur les voies ferroviaires ne vous interpelle pas un minimum sur l’urgente nécessité de privatiser les transports publics, nous vous encourageons sans plus attendre à interpeller directement Philippe Bolo sur son compte twitter. Vous pourrez ainsi évaluer personnellement la pédagogie (complexe ?) d’un élu En Marche (fût-ce à vitesse réduite) !
Philippe Bolo compterait-il sur un opérateur privé peu scrupuleux prêt à foncer sur les malheureux caprins ? Resterait à trouver un slogan poétique pour une démarche peu éthique…
Au delà des herbivores ruminants… l’Union européenne !
Si certains considèrent les chèvres comme un argument de taille dans la démarche de privatisation de la SNCF, il est important de rappeler le contexte de servitude (volontaire) de la France vis-à-vis de l’Union européenne concernant la rédaction du fameux rapport Spinetta évoqué par Philippe Bolo.
En effet, à travers une série de « paquets ferroviaires », c’est bien l’UE qui enjoint à la France de mettre en œuvre l’ouverture progressive de la SNCF à la concurrence.
Le rapport Spinetta s’inscrit précisément dans le « quatrième paquet » dont l’objectif est la libéralisation totale des transports de voyageurs par rail en Europe.
D’aucuns affirmeront que la « rigidité » du service public ne peut plus durer. D’autres ont commencé à ressentir la transition du public vers le privé, notamment avec les fameux « cars Macron » : au lieu de développer une politique d’accès pour tous au réseau ferroviaire national, en 2015, Emmanuel Macron encourage des compagnies de car privées (telles que flixbus) à proposer aux plus modestes un allongement des temps de trajet et un confort réduit pour organiser leur voyage en fonction de leur budget !
En 2017, la France se classait encore dans le top 5 parmi les pays dotés de la meilleure infrastructure ferroviaire dans le monde…
Dans le cadre du rapport Spinetta, l’ouverture de la SNCF à la concurrence prévoit des fermetures de lignes secondaires : de quoi en devenir chèvre !
Fabien Rives