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Le blog de Lucien PONS

Le monde occidental entier patauge en pleine confusion mentale. Par Paul Craig Roberts

25 Juin 2018 , Rédigé par lucien-pons Publié dans #Comité pour une Nouvelle résistance, #Europe supranationale, #La France, #AMERIQUE, #L'OTAN., #La Russie, #La mondialisation, #l'horreur économique, #La lutte des classes

25 juin 2018
 

Dans cet article, en nous servant de trois principaux faits de l’actualité, nous allons illustrer la dissonance cognitive, la déconnexion de la réalité, qui règne partout dans le monde occidental.

Commençons par le problème de la séparation des familles. La séparation des enfants des parents immigrés, réfugiés ou demandeurs d’asile, a provoqué un tel tollé général, que le Président Trump a renoncé à cette mesure et a signé un décret présidentiel y mettant fin.

L’horreur de la chose, enfermer des enfants dans des entrepôts exploités par des entreprises privées, qui profitent ainsi de la manne du contribuable, pendant que les parents sont poursuivis pour entrée illégale, a réveillé en sursaut de leur état de stupeur les « exceptionnels et indispensables » Étasuniens suffisants. Il est étrange que le régime Trump ait choisi de revenir sur cette mesure frontalière coercitive. Peut-être qu’en envoyant le message « si vous venez aux États-Unis, vos enfants vous seront enlevés, » cette politique visait à dissuader l’immigration clandestine.

La question est : Comment les gens peuvent-ils s’émouvoir et rejeter la politique inhumaine de contrôle des frontières, et ne pas s’émouvoir de l’inhumanité de la destruction des familles, qui est la conséquence principale des ravages de Washington dans tout ou partie de sept ou huit pays au 21ème siècle ?

Des millions de gens sont séparés de leurs familles par les massacres de Washington, et il n’y a pratiquement pas eu de manifestations en près de vingt ans. Aucun tollé n’a empêché George W. Bush, Obama et Trump de perpétrer des actes illégaux évidents et indiscutables, reconnus crimes de guerre par les États-Unis, contre les Afghans, les Irakiens, les Libyens, les Pakistanais, les Syriens, les Yéménites et les Somaliens. Nous pouvons y ajouter un huitième cas : Les attentats militaires de l’Ukraine, État fantoche néo-nazi, armé et soutenu contre les provinces séparatistes russes, par les États-Unis.

Le nombre invraisemblable de victimes, la destruction des centres urbains et des infrastructures, les blessures physiques et mentales, le chaos envoyant les millions de réfugiés qui fuient les guerres de Washington, envahir l’Europe, où les gouvernements consistent en une collection de larbins débiles mentaux qui cautionnent les crimes de guerre inouïs de Washington au Moyen-Orient et en Afrique du Nord, n’ont produit aucun tollé comparable à celui suscité par la politique migratoire de Trump.

Comment est-il possible que les gens voient de l’inhumanité dans la séparation des familles, mais pas dans les effarants crimes de guerre dont sont victimes les populations de huit pays ? Sommes-nous en train de vivre une psychose de masse, une forme de dissonance cognitive ?

Nous allons voir maintenant le deuxième fait : Le retrait de Washington du Conseil des droits de l’homme de l’ONU.

Le 2 novembre 1917, une vingtaine d’années avant l’holocauste attribué à l’Allemagne national-socialiste, Arthur James Balfour, alors ministre des Affaires étrangères britanniques, écrivit à lord Rothschild que la Grande-Bretagne approuvait son projet de patrie juive en Palestine. En d’autres termes, le corrompu Balfour ignora les droits et la vie des millions de gens habitant la Palestine depuis au moins deux millénaires. Que valaient ces Palestiniens face à l’argent des Rothschild ? Pour le ministre des affaires étrangères britanniques, ils n’étaient rien. [Dire que certaines personnes « ne sont rien » serait un symptôme de la psychopathie ? NdT]

L’attitude de Balfour vis-à-vis des habitants légitimes de Palestine, est la même à l’égard des peuples de la terre, partout où régna la puissance britannique. Washington a suivi cette coutume et l’a constamment répétée.

L’autre jour, l’ambassadrice auprès de l’ONU de Trump, Nikki Haley, le pantin dingue dont Israël tire les ficelles, a annoncé que, parce que le Conseil des droits de l’homme des Nations unies est « un cloaque de préjugés politiques » contre Israël, Washington s’en retirait.

Qu’a fait le Conseil des droits de l’homme pour justifier cette sortie du sbire d’Israël Nikki Haley ? Il a dénoncé la politique israélienne de massacre du peuple palestinien : médecins, jeunes enfants, mères, vieilles femmes et vieillards, pères, adolescents.

Critiquer Israël, quelle que soit la gravité de ses crimes, prouve que vous êtes un antisémite « négationniste de l’holocauste ». Pour Nikki Haley et Israël, cette critique range le Conseil des droits de l’homme de l’ONU dans la catégorie nazie.

L’absurdité de la chose est évidente, mais peu de gens, au cas où il y en aurait, s’en rendent compte. Certes, à part Israël, la décision de Washington a été dénoncée par le reste du monde, non seulement par les ennemis de Washington et les Palestiniens, mais aussi par ses marionnettes et vassaux.

Pour voir la déconnexion de la réalité, il faut prêter attention à la formulation des dénonciations contre Washington.

Un porte-parole de l’Union européenne a déclaré que le retrait de Washington du Conseil des droits de l’homme des Nations Unies « risque de miner le rôle de champion et défenseur de la démocratie des États-Unis sur la scène mondiale. » Peut-on imaginer déclaration plus inintelligente ? La sympathie de Washington pour les dictatures se conformant à sa volonté est notoire. Il est notoire que Washington est le destructeur de toute démocratie latino-américaine dont le président élu épouse la cause du peuple au lieu de celle des banques new-yorkaises, de la politique étrangère et des intérêts commerciaux des États-Unis.

Citez juste un pays où Washington a défendu la démocratie. Simplement ces dernières années, le régime Obama a renversé le gouvernement démocratiquement élu du Honduras et imposé sa marionnette. Le régime Obama a renversé le gouvernement ukrainien démocratiquement élu et imposé un régime néo-nazi. Washington a renversé les gouvernements argentin et brésilien, tente de renverser le gouvernement vénézuélien, et tient dans son collimateur la Bolivie, la Russie et l’Iran.

Margot Wallstrom, ministre des Affaires étrangères de Suède, a déclaré : « Cela m’attriste que les États-Unis aient décidé de se retirer du Conseil des droits de l’homme de l’ONU. Cela arrive au moment où le monde a besoin de plus de droits de l’homme et d’une ONU plus forte – pas le contraire. » Pourquoi Mme Wallstrom pense-t-elle que la présence de Washington, le destructeur bien connu des droits de l’homme – demandez un peu aux millions de réfugiés chassés par les crimes de guerre de Washington, qui envahissent l’Europe et la Suède – au Conseil des droits de l’homme, le renforcerait plutôt que le minerait ? La déconnexion de la réalité de Mme Wallstrom est grandiose, si extrême que c’est incroyable.

Parmi tous les vassaux de Washington, le ministre australien des Affaires étrangères, Mme Julie Bishop, a été la plus servile. Elle s’est dite préoccupée par le « parti pris anti-israélien » du Conseil des droits de l’homme de l’ONU. Vous avez là une personne si bien endoctrinée, qu’elle est incapable d’avoir conscience de quelque réalité.

Le troisième fait est la « guerre commerciale » inaugurée par Trump contre la Chine. Le régime Trump la justifie par les pratiques déloyales de la Chine, dont l’excédent commercial avec les États-Unis se chiffre à près de 400 milliards de dollars. Cette somme colossale est prétendue découler des « pratiques déloyales » des Chinois. En réalité, le déficit commercial avec la Chine est dû à Apple, Nike, Levi, et au grand nombre d’entreprises étasuniennes qui fabriquent en Chine les produits vendus aux États-Unis. En revenant aux États-Unis, les biens des sociétés étasuniennes dont la production a été transférée à l’étranger, comptent pour des importations.

Il y a des lustres que je le fais remarquer. En fait, depuis mon témoignage devant la Commission sur la Chine du Congrès. J’ai écrit de nombreux articles publiés presque partout. Ils sont résumés dans mon livre de 2013, The Failure of Laissez Faire Capitalism.

La pressetituée financière, les lobbyistes des grands groupes, qui comptent de nombreux économistes universitaires ‘de renom’, et les pauvres politicards dont l’intellect est parti par les trous, sont incapables de reconnaître que le gigantesque déficit commercial des États-Unis a pour origine le transfert des emplois à l’étranger. Les États-Unis sont administrés par les pires ânes bâtés.

Dans The Failure of Laissez Faire Capitalism, j’ai mis à nu l’erreur extraordinaire faite par Matthew J. Slaughter, un membre du Bureau des conseillers économiques du président George W. Bush, qui pontifiait avec incompétence que, pour chaque emploi délocalisé deux étaient créés. J’ai aussi éventé l’imposture du professeur Michael Porter de l’université de Harvard, qui dans son ‘étude’ pour le fumeux Conseil sur la compétitivité, un groupe de pression pour le transfert des emplois à l’étranger, soutenait que le marché du travail profitait de la délocalisation des emplois à haute productivité et à haute valeur ajoutée.

Les économistes bornés, la pressetituée financière obtuse et les décideurs étasuniens bouchés à l’émeri, n’ont toujours pas compris que la délocalisation des emplois détruit les perspectives économiques et a propulsé la Chine au premier plan avec 45 ans d’avance sur les attentes de Washington.

Pour résumer, les Occidentaux, les Russes intégrationnistes atlantistes et la jeunesse chinoise pro-étasunienne, ont la tête si pleine d’absurdités propagandistes, qu’ils vivent en dehors de la réalité.

Il y a le monde réel et, par-dessus lui, le monde inventé de la propagande au service d’intérêts particuliers. Ma tâche consiste à sortir les gens du monde inventé pour les remettre dans le monde réel. Soutenez mes efforts.

Paul Craig Roberts 

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