Professeur de philosophie et vice-président d'Action et démocratie au sein de la CFE-CGC, René Chiche, estime que «le principal danger est le bac maison», c'est à dire un bac local, dont les contours différeraient selon les lycées. Une crainte partagée par Danielle Goussot, qui craint que la part de 40% de contrôle continu dans le résultat final des élèves ne donne trop de poids aux établissements au détriment de l'égalité de chacun face à un examen commun : «Le diplôme ne sera plus un diplôme national».
Pour René Chiche, l'école se «dénationalise» et «se décrédibilise» pour ces mêmes raisons : «Ces notes sont de la responsabilité de chaque professeur alors que dans le cadre d'un examen [...] on intègre la dimension universelle [dans la notation].». Le professeur de philosophie se montre ainsi très critique quant au contrôle continu et au poids accordé à l'oral dans la notation, qui sont selon lui contraires à l'objectivité d'un examen commun et à la garantie de l'anonymat des candidats : «Le baccalauréat, lui même, n'aura plus de sens [...] On n'aura plus de bac du tout, tout se jouera par l'intermédiaire des dossiers». Il juge d'ailleurs «que le résultat qui est actuellement déjà grotesque de plus de 80% de réussite au baccalauréat va devenir carrément ridicule avec près de 100% [de réussite]». Logique, puisque 50% de la note finale (contrôle continu et oral) sera attribuée par l'établissement scolaire – qui n'aura aucun intérêt à voir sa réputation touchée par un mauvais taux de réussite.
En outre, René Chiche pointe le risque d'un marchandage de la note qui serait effectuée sur le professeur par sa hiérarchie, les parents voire l'élève, ouvrant ainsi la voie «à des comportements calamiteux».