Conséquence de la réforme territoriale dans les communes de montagne. Le maire de Rigaud dans les Alpes-Maritimes explique.
« Les petites communes de territoires de montagnes, ne représentent plus grand-chose au niveau du rapport de force et de leur revendications légitimes ; en effet la représentation nationale est aujourd’hui basée uniquement sur le quota de population qui est devenu le critère essentiel pour le critère de rentabilité administrative voire électorale.
Cette représentation fait la part belle aux grandes densités urbaines.
D’ailleurs on perçoit de plus en plus une volonté délibérée de faire disparaître le peu d’autonomie de nos petites communes rurales de montagne. La pression administrative devient constante et dissuasive. Il devient de plus en plus difficile de susciter des vocations d’élus locaux parmi les jeunes. Ce qui faisait le vivre ensemble que ce furent les conditions objectives l’accès et la distribution de l’eau, la fiabilité de l’accès au transport, à l’énergie, aux télécommunications, aux soins médicaux.
ou les conditions subjectives, le partage d’une histoire, d’une culture, ou de traditions particulières sont en grand péril.
Nous sommes de part nos conditions de rentabilité économiques et financières devenu les assujettis sociaux des aides et subventions, sans lesquelles il n’y aurait plus que ronce et champs de ruine.
Certes, mais en terme d’hectares, de biodiversité, de ressources en eau, en capacité de dépollution végétale de l’air, nous sommes loin d’être des entités négligeables.
Doit on pour autant se résoudre à être dissous au sein des métropolisations , des marches et territoires adjacents des grandes régions Européennes.
A devenir des pôles d’animation socio- culturels pour touristes en mal d’authentique, de folklore et de paysages « sauvages ».
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Les jeunes générations sont de plus en plus éduquées afin d’être coupées ou éloignées des racines de leur terroir, le but est quelles se trouvent dissoutes dans le grand marché unique de la mondialisation : que ce fut le marché du travail ou celui de la consommation , phénomènes qui conduisent à la microfissuration de nos sociétés, en individus frustrés et concurrents.
La destruction des liens familiaux qui représentaient les ultimes ilots de solidarités ou d’éducation, voire d’attachement à des territoires qui leur étaient associés n’est pas une démarche innocente.
Mais rien n’est inéluctable , les batailles que l’on a perdues sont celles que l’on n’a pas menées.
Il y a bien sûr des solutions nationales par exemple faire rentrer la notion de spécificité de territoire lors de la prochaine révision de la Constitution.
Mais il peut aussi il y avoir d’autres solutions, ce que nous subissons d’autres petites communes rurales de montagne le subissent le long de l’Arc Alpin , que ce fut en Ligurie de l’Ouest, au Piémont, dans le val d’Aoste, en Savoie, et même un de ces jours dans les cantons Suisses, et pas seulement en PACA . L’Europe technocratique est aussi passée par là.
Il serait peut-être intéressant de résister ensemble, de créer des liens actifs au-delà des frontières. »
Jean-Marc FONSECA
Maire de Rigaud.