Le silence devant le mensonge ou la corruption ouvre toutes les portes, celle de la misère, comme celle de la guerre.
Et après toute guerre, il y a la paix.
Pour peser dans une négociation et permettre un retour durable à la justice et à la paix, ce à quoi ne peuvent qu'aspirer les honnêtes hommes, la perspective d'une confiance partagée entre toutes les parties en conflit , et pas seulement le rapport de forces, quel qu'en soit sa nature ou sa puissance, est un préalable.
Et pour le retour d'une telle confiance, le mensonge n'est pas admissible.
Dans la guerre en Syrie, il y a eu beaucoup de mensonges, probablement de tous bords.
Pour retrouver une paix durable, avec un dialogue politique et la réconciliation maximale là où elle pourra s'établir, il faudra savoir dénouer le mensonge pour aller à la paix.
Ou alors on veut la guerre.
L'hypothèse en Syrie d'une nouvelle provocation à l'arme chimique est de nouveau avancée, au moment même où se lance la bataille décisive dans la province d'Idlib.
Le Gouvernement Syrien, aujourd'hui en position de force sur le terrain militaire, n'a absolument aucun intérêt à être à l'initiative d'une telle provocation.
En revanche, les groupes terroristes d'Al nostra et autres affiliés, assiégés par l'Armée régulière syrienne mais soutenus de l'extérieur, savent qu'ils disposent là d'une arme redoutable associée à la propagande de guerre aujourd'hui en place.
La France saura-t-elle se dissocier fermement d'une telle initiative?
L'expérience malheureuse de la violente et illégale attaque militaire du 14 avril 2018 contre la Syrie, Etat reconnu par l'ONU, sur la base de faits non établis, et en dehors de tout mandat international, fait craindre le pire.
En cas de nouvelle annonce de déclenchement d'armes chimiques, la France se devra d'interpeller au risque de provocation, a minima de s'interroger. Surtout pas intervenir militairement.
Dans le cas contraire, elle confirmerait qu'elle veut la guerre généralisée, en prenant elle même un risque insensé d'emballement compte tenu des parties prenantes aujourd'hui engagées, alors qu'aucune déclaration de guerre n'a été exprimée au Parlement français, conformément à la Constitution française.
Une telle décision relèverait alors de la plus haute trahison du peuple français, embarqué malgré lui dans une guerre généralisée, dans un mépris absolu, et du respect le plus élémentaire de la parole donnée, et de notre gouvernance démocratique.
Les décisions à venir vont peser, et pour la justice, et pour la paix, et pour notre propre liberté.
Les forces porteuses d'honnêteté, de justice et de sagesse seront-elles suffisantes pour être en situation de résistance et de sursaut face aux folies aujourd'hui prêtes à embraser le monde?
Le silence ne suffit pas. Il nous faudra un courage renouvelé pour dénoncer le mensonge et la barbarie, pour agir.
Refusons le fatalisme de la misère et de la guerre.
Osons, avant qu'il ne soit trop tard.
Il y a eu déjà trop de morts, trop de vies arrachées !
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