La colère d'un insoumis. En route vers le désastre ! Mélenchon et sa France insoumise foncent dans le mur en klaxonnant ! Par Jean-Christophe Le Roux
En route vers le désastre ! Mélenchon et sa France insoumise foncent dans le mur en klaxonnant !
Jean-Luc Melenchon, tu as signé la fin de ton parcours politique national. Si tes amis Bompard, Coquerel, Obono, Autain et quelques autres doivent jubiler ces dernières heures, je fais le pari que ça doit aussi rire à gorge déployée dans quelques salons feutrés ainsi que dans quelques bureaux de très hauts dirigeants... Parce que tes choix de ces dernières semaines et de ces derniers jours, comme de ces dernières heures, montrent, de la manière la plus éclatante qui soit, que tu n’es plus un danger pour eux. Il n’y a qu’à entendre les griots des medias pour saisir que tu es devenu présentable et qu’ils ont fait de toi le fou du roi ! Tu préfères donc les conseils de Manuel Bompard à ceux de Djordje Kuzmanovic. Tu préfères la compagnie de tes amis socialistes de toujours à celle des Insoumis et du peuple. Tu oses même mépriser celles et ceux qui t'ont rejoint depuis deux ans en affirmant sans ciller : « que finisse cette longue solitude pour moi d'avoir été séparé de ma famille intellectuelle et affective. (...) Parce que si chaleureuse qu'aient été les rencontres qui m'ont permis de construire avec d'autres cette force (LFI), mes amis, vous nous manquez ». Les Insoumis ne sont donc que quantité négligeable à tes yeux ?
Ils apprécieront ! Te rends-tu compte seulement qu'avec ces quelques mots, tu fais un gigantesque doigt d'honneur non seulement à tous les Insoumis, mais aussi à tous les Français qui te regardaient avec intérêt et bienveillance mais qui ne voulaient plus jamais entendre parler des Socialistes ? Je ne sais si tu as pris l'initiative de tels propos ou si c'est un ou une des baltringues de ta cour qui t'a soufflé ces mots, mais tu les paieras très cher, crois-moi ! Et c’est toute ta cour qui va mordre la poussière l'année prochaine ! La torgnole électorale sera magistrale, à la hauteur de la déception et de la colère que ton revirement vont engendrer chez les Français ordinaires. Car vois-tu, ce que j'exprime là, des millions risquent bien de l'avoir au coeur et à l'esprit. Depuis des années que je suis dans ton sillage (10 ans pour moi, un peu moins ou un peu plus pour d'autres), depuis des années que des dizaines de milliers de militant-e-s t'ont appuyé en participant à PRS, puis au PG, puis à la FI, combien de fois t'avons-nous défendu face à tes adversaires ? Combien de fois a-t-on récusé le terme insultant de "guignol" ou de "bonimenteur" ou encore l'idée que tu ne serais jamais qu'un “rabatteur de voix” ? Nous te faisions confiance, et nous te respections profondément, bien que tu ne nous satisfasses pas toujours. Car au-delà de nos insatisfactions, nous pensions et n'avons pas cessé de dire et d'écrire que tu avais le potentiel pour t'échapper du corral ou du marigot socialiste. Tu nous avais d'ailleurs donné de beaux gages en ce sens depuis quelques années. Or, arrivé au seuil de la consécration, voilà que tu es rentré dans le moule. Après la présidentielle, tu as en effet perdu de ta superbe, par ta seule faute, par ta seule volonté. Et nous avons bien senti que tu te repositionnais peu à peu à gauche, pour occuper la place perdue par le PS, et pour le remplacer purement et simplement. Avec les loustics que tu as autour de toi, tu as le bataillon qu’il faut ! Ces deniers jours, tu as tombé le masque. À cause de cela, nous allons être nombreux, très nombreux, à quitter la FI. Et à nous dire que finalement tous les mots irrespectueux à ton sujet contre lesquels nous nous étions élevés étaient sans doute mérités ! Tel Sanders, tu as fait depuis des années un travail colossal de conscientisation et tu as réveillé des millions de gens. On te suivait partout en Europe et au delà. Car ton parcours, tes mots, ton abnégation au combat politique ne parlaient pas qu'aux Français. Et alors qu'il te suffisait de poursuivre sur cette voie en affermissant deux ou trois idées force de ton discours et de ton projet politique, tu sabordes toi-même cette oeuvre magnifique. Tel Sanders qui depuis la proclamation de son échec face à Hillary Clinton, est devenu le petit caniche des Démocrates. C'est à se demander si tu ne craignais pas que justement en employant le bon discours et en faisant les bons choix, tu pourrais aller au bout : être élu ! On a beaucoup dit que Jean-Marie Le Pen d'abord, puis sa fille ensuite, s'étaient tous deux sabordés volontairement quand ils furent au second tour de la Présidentielle. Je ne me souviens plus des mots et des choix du père en 2002 mais j'ai bien à l'esprit l'expérience de la fille l'an dernier. C'est sans doute indélicat de t'imposer cette comparaison mais je dois dire, hélas, que désormais, elle a un certain poids dans mon esprit. Et tu en es le seul responsable ! Par tes inconséquences, par ton irrésolution, par ton incapacité à te détacher des boulets du PS et à regarder devant plutôt que derrière.
Tu aurais pu rallier à toi des millions d'abstentionnistes et des dizaines ou des centaines de milliers de Français ne voulant plus ni de Macron, ni d'aucune des droites. Manifestement, tu ne le veux pas et tu nous le dis à ta façon. Tu préfères revenir dans le marigot dont tu t'étais extrait en 2008. Et tu nous dis aujourd'hui - et de quelle façon ! - que cela te manquait, que c'était une déchirure. Tu n'as donc jamais fait ton deuil de cette fracture, de cette rupture ? Ceci est ridicule en plus d'être pathétique. Et c’est tellement puéril ! Et tellement grave ! Car il ne s'agit pas que de toi. Tu es, d'une certaine manière, responsable de dizaines, de centaines de milliers de gens, pour ne pas dire de millions, en ce sens que tu as été, pour ces gens, un immense espoir qui, aujourd'hui, part en fumée. Et c’est toi qui a mis le feu ! Macron t'a donc cornérisé, pour ne pas dire carbonisé. Tu joues le jeu qu'il a décidé que tu jouerais. Tu endosses donc, de plein gré, le costume du "meilleur opposant" de Macron. Tu n’es donc qu’un pion et il joue avec toi comme on joue aux échecs ! Et demain ?
Tu vas donc faire semblant de faire campagne. Tu feras encore les gros yeux. Tu lèveras la voix de temps en temps avant de redevenir suave parce que "entre gens civilisés, on se respecte" et parce qu'un Président de la République, ça se respecte". Voix-tu, Jean-Luc Mélenchon, ce genre de pitreries à sens contraire ne peut qu'engendrer une rage dévastatrice dans la tête de beaucoup beaucoup beaucoup d'Insoumis et de citoyens indociles ! Le dégagisme que tu as tant appelé de tes voeux va désormais concerner au premier chef TA personne et TON mouvement ! Et je n'ai pas besoin de te dire que le peuple français a, de tout temps, bien moins de pitié à l'égard des siens qui le trompent que de ceux d'en face dont on sait qu’on n'a rien à attendre. Beaucoup ne voyaient en toi QUE le digne fils de Mitterrand et là encore, nous avons maintes fois pris ta défense. Mais tu nous prouves, de la manière la plus éclatante qui soit, que oui, vraiment, cet esprit retors, cynique, calculateur, et finalement pervers de Mitterrand, coule bien dans tes veines. Après Tsipras et Sanders, la question était posée : qui serait le suivant ? Beaucoup répondaient : Jean-Luc Mélenchon. Nous nous inscrivions en faux et malgré quelques inconséquences de ta part qui nous exaspéraient et nous inquiétaient en plus de nous faire douter, nous voulions encore croire en ton épaisseur, ta densité, ta profondeur d'Homme d'État. Finalement, tu nous permets toi-même de répondre à la question. Et de donner raison au dicton populaire : "Jamais deux sans trois !"
Il semble donc bien que tu ne sois finalement qu'un "politicien", certes brillant, certes cultivé et maniant avec brio autant l'art oratoire que l'art de l'écriture, mais tu manques manifestement de quelque chose d’indispensable pour te hisser dans la grande Histoire. Qu'as-tu donc fait de ton serment de la porte de Versailles ? Ma déception à moi, ma colère à moi, ce que moi j'ai dans la tête et dans le coeur aujourd'hui n'a aucune espèce d'importance car je ne suis qu'un de ces "RIEN" moqués par p'tit mac'. Mais vois-tu, Jean-Luc Mélenchon, il se trouve que précisément parce que je suis un de ces "RIEN", parce que je suis fait du même bois que des millions d'autres "RIEN", eh bien je te parie que nous devons être, et que nous allons être, des millions d'ici quelques mois à te hurler : “DÉGAGE !”
Je te parie que nous allons être des millions, d'ici quelques mois, à vous hurler à vous tous les candidats qui restez sur cette ligne ou cette tactique de racolage de vieilles guimbardes et de bourrins en phase terminale : "ALLEZ VOUS FAIRE FOUTRE, VOUS AUSSI !" "DÉGAGEZ VOUS AUSSI !"
Ce n'est pas moi qui vais te/vous porter tort, c'est le peuple des "INDOCILES". Celui qui, après avoir rejoint les "Insoumis" et s'être mis au service collectif de la grande et noble cause que nous avions défendue ensemble, mais qui se trouve mortifié aujourd'hui de constater à quel point tu/vous nous avez mystifiés durant tout ce temps, va vous expliquer à toi et à ta Cour comment nous avons reçu les différents messages que tu/vous nous avez envoyés depuis quelques mois ! Et, au-delà des Insoumis, et des “Indociles” non membres de la France Insoumise, c'est surtout le peuple français tout entier qui va te/vous le faire savoir dans les semaines et les mois qui viennent. "TA" liste emmenée par "TON" Dauphin, "TA" liste fermée à bien des Insoumis et même à des "amis" tels que Djordje Kuzmanovic ou François Cocq mais avec des places réservées à des inconnus, "TA" liste qui va sans nul doute accueillir quelques cadavres du PS, le peuple français va en faire des copeaux. Il va les éparpiller par petits bouts façon puzzle ! Les candidats qui sont sur cette liste feraient bien de réévaluer l'intérêt d'aller ainsi jouer les martyres car les Français ne vous feront pas de cadeau ! La plupart de ces candidats ne méritent pas d’être ainsi brûlés vifs parce que toi et Bompard ainsi que quelques seconds couteaux avez décidé de vous saborder ! Pourquoi devraient-ils aller ainsi au casse-pipes pour rien ? Pour ton “bon plaisir” ?
Et quoi ? Tu rêves donc de les entendre crier à ton attention : “Ave Mélenchon ! Ceux qui vont mourir te saluent !” avant de les voir tomber sous les coups des électrices et électeurs français devenus enragés par ta faute ? In fine, toi qui avais porté si haut le PG puis la FI, tu as presque fait disparaître le premier après avoir vu, l’air goguenard, ton propre parti se vider de ses forces vives, et tu vas conduire la seconde à sa perte. Et en faisant cela, c'est nous tous que tu vas conduire à la ruine. Vous allez avoir, et nous aussi à cause toi, à cause de vous, des cendres dans la bouche, mais aussi du sang. Tu nous avais prévenus que nous allions “cracher du sang” mais nous n'imaginions pas que tu aurais pu contribuer toi-même à cela. J'en termine avec ces mots : je ne suis pas le seul à avoir, ces derniers mois, commencé à réévaluer certains choix stratégiques et tu vas nous aider à aller plus loin. Nous allons être de plus en plus nombreux désormais à rejeter, avec la plus grande violence, le système et tous ceux qui lui permettent de se maintenir, y compris donc tous ceux qui, en participant au "jeu", lui permettent de se survivre. C'est toi-même qui nous disait que n'importe quoi pouvait mettre le feu aux poudres, que le moindre “incident fortuit” pouvait être l'étincelle allumant le grand brasier. Qui sait si ton choix de désavouer Djordje Kuzmanovic et, au-delà se son désaveu à lui, ton choix de désavouer la ligne politique que TU avais portée, qui sait si ton choix d’assumer un tel reniement [car c'en est un, et il est massif] de la manière dont tu viens de le faire, ne sera pas l'étincelle de nature à mettre le feu aux poudres, ou ne participera pas à la grande mise à feu !
Finalement, tu vas peut-être la faire éclater la révolution que tu chantais depuis si longtemps !
Finalement, tu es peut-être encore plus retors que nous ne l’imaginions ! Tu agis peut-être comme tu le fais seulement pour instiller, dans le coeur et dans l’esprit des fortes têtes que nous sommes, les germes de la révolte ouverte. Je doute que ce soit une stratégie raisonnable car lors des révolutions ouvertes et des périodes de guerre civile, parfois le peuple enragé se retourne aussi cruellement contre tous ceux qui l'ont abandonné, ou trompé, ou trahi.
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