LA DÉMISSION DE JACQUES COTTA DU MÉDIA. Par Brigitte pascall
LA DEMISSION DE JACQUES COTTA DU MÉDIA,
13 oct. 2018
Par Brigitte pascall
Blog : LE BLOG DE BRIGITTE
La démission de Jacques Cotta du Média est révélatrice de la bobocratie favorable au système, dirigeant la télé alternative.
LA DEMISSION DE JACQUES COTTA DU MÉDIA, REVELATRICE DE LA BOBOCRATIE FAVORABLE AU SYSTEME DIRIGEANT LA TELE ALTERNATIVE !
On le sait : Jacques Cotta vient de démissionner du Média, suite à un conflit avec Aude Lancelin. La patronne du média a refusé son projet d'émission sur la situation italienne : c'est à dire sur le nouveau gouvernement transalpin, alliance de la carpe (gauche critique) et du lapin (extrême-droite) : l'équivalent en quelque sorte de la FI et du Front National gouvernant ensemble.
Disons-le d'emblée, Jacques Cotta, qui nous a habitués à des émissions de grande qualité, a très mal choisi son sujet. Si j'avais connu son idée, j'aurais fait mille choses pour l'en détourner. Car là, de toute évidence, il a choisi le projet explosif par excellence, la tornade force 9 sur l'échelle de Richter, et je ne dis pas tout.
Juste un rappel : un autre que lui, Jacques Sapir, avait osé soulever pareil projet à l'automne 2015 : préconisant cash, dans un de ses billets de blog (heureusement non salarié) l'alliance entre le PG de JLM et le FN de Marine le Pen. Je ne vous dis pas la suite : ce fut une véritable mise à mort, dont l'excellent Jacques Sapir, que je cite souvent sur mon mur, fut l'objet pendant des semaines et des semaines. Telle une bombe n'en finissant pas d'exploser. Tornade animée par Billard et Corbière, les médiocres que l'on sait, justes bons à faire des bâtons sur un cahier à 2 lignes, ne lui arrivant pas à la cheville, qui déversèrent sur lui des injures à l'hectolitre, au wagon citerne sur les réseaux sociaux. Dans un nouveau film, qu'on aurait pu intituler : "La revanche des cloportes", si le titre n'avait pas déjà été pris.
Je le dis d'autant plus volontiers que je n'étais pas d'accord avec cette idée d'alliance PG/FN. Mais le traitement ahurissant subi par Jacques Sapir, qui dépassa très vite le cadre raisonnable de l'échange pacifique d'arguments, était particulièrement odieux.
Or, on retrouve exactement cette même défaite de la pensée, dans le refus brutal, grossier, opposé par un "collège" autour d'Aude Lancelin au projet d'émission de Jacques Cotta.
Aude Lancelin est idéologie dominante, point barre. Elle se présente toujours comme "une journaliste professionnelle" dans un champ journalistique et social inchangés. Elle veut du bon journalisme, pas une autre société, nuance. Elle est incapable de rompre sérieusement avec l'idéologie de sa classe, la petite-bourgeoisie intellectuelle, dont la raison d'être est structurellement liée à la Bourgeoisie. Paraphrasant Brassens, je dirai que sa conception de l'émancipation, elle s'arrête au premier étage, et encore. Elle ne souhaite aucune modification importante de la société, où la domination capitaliste-le système- perdrait un seul pouce de terrain. Elle n'a aucun intérêt personnel fort au changement.
Comme une partie des classes moyennes boboïsées, elle fait à tort de l'extrême-droite le problème numéro un ; pas la question sociale (le manque d'emploi et de pouvoir d'achat des classes populaires), le départ de Macron et de sa politique ultra libérale.
Mais ce serait une erreur de faire une sorte de "fixation" sur elle, tant JLM et les autres élus de la FI auraient eu, face à ce projet d'émission au sujet brûlant, un comportement rigoureusement identique. Et tous ces prototypes de la gauche la moins radicale, la moins critique, la moins extrémiste, la moins à gauche de la "gôche" traditionnelle, la plus conforme en somme, à ce capitalo-parlementarisme qu'ils nous vantent à longueur de journée, sous forme de slogans simplistes et mensongers : "je vote, il dégage". "Donner une raclée démocratique à Macron" ne vaut pas mieux que la patronne du Média..!
https://blogs.mediapart.fr/brigitte-pascall/blog/131018/la-demission-de-jacques-cotta-du-media