Rubrique : dérives folles
La phrase prononcée par Emmanuel Macron est proprement hallucinante. Qu’arrive-t-il donc à ce personnage ?
Une « violence policière », c’est une violence commise par un policier dans l’exercice de ses fonctions, en violation du code pénal et des règles qui organisent sa profession et ses interventions. Vis-à-vis du code pénal, les violences ne sont pas traitées de la même façon si elles sont commises par un particulier ou par un policier. C’est le septième alinéa de l’article 221–5 du code pénal qui aggrave les condamnations des violences commises : « Par une personne dépositaire de l'autorité publique ou chargée d'une mission de service public dans l'exercice ou à l'occasion de l'exercice de ses fonctions ou de sa mission ».
Lorsque l’on voit sur des vidéos des violences incontestables et illégales, commises par des policiers en uniforme dans l’exercice de leurs fonctions, il est inacceptable de parler de « violences policières » ?
Lorsque l’IGPN, organe républicain de contrôle de la police, enquête sur ce qu’elle qualifie elle-même de « violences policières », c’est inacceptable ?
Lorsque le parquet poursuit des policiers pour des violences commises en violation du code pénal français, qui qualifie spécifiquement les « violences policières », c’est inacceptable ?
Lorsque des juges d’instruction mettent en examen des policiers pour des violences commises en violation de l’article 221–5 du code pénal, c’est inacceptable ?
Lorsqu’un tribunal condamne des policiers en application de cet article, c’est inacceptable ?
Lorsque la presse ou n’importe quel citoyen utilisent la liberté d’expression garantie par la constitution et la déclaration des droits de l’homme pour qualifier de violences policières les comportements violents et illégaux de policiers dans l’exercice de leurs fonctions, c’est inacceptable ?
Emmanuel Macron est manifestement parti dans une effarante dérive autoritaire.
Tous ses actes et ses paroles montrent que les libertés républicaines sont désormais gravement en danger dans notre pays.
Où sont donc les belles âmes, les professeurs de maintien, les antifascistes estampillés, les extrêmes centristes ? En rangs serrés derrière lui, avides de cette dictature qui les soulagera de leur peur.
Comme d’habitude.