J'étais présente ce samedi 23 mars 2019 et le lundi suivant aux manifestations niçoises.
J'ai vécu de plein fouet la violence de la police.
Violences verbales avec des insultes à l'encontre d'un ami qui filmait.
Violences physiques et psychologiques sur les manifestants et sur les passants totalement étrangers à la manifestation, où je suis intervenue, quand des policiers tentaient de les poursuivre en courant dans la rue pérolière, les menaçant au visage avec un flashball.
Intimidation sur les street medics, observant la manifestation et qui ont été embarqués, sur l'ordre du commandant Souchi, sans justification aucune. Apeurée d'être moi même privée de ma liberté, j'ai laissé faire.
Intimidation et torture psychologique au rendez-vous, lors du passage dans la petite rue en goulot d'étranglement, en bas du parc impérial, où protégée par mon appareil photo, j'ai passé en première ligne la menace du flasball, toujours pointé vers la tête. Fondant en larmes devant le cordon de crs, la pression relâchée, ces mots sont sortis en flot, les yeux dans les yeux: " pourquoi faites vous ça?, pourquoi faites vous ça ? Pourquoi faites vous ça? .... " Réponse du pointeur: " Au moins, tu auras un beau poster à afficher ... "

J'invite toutes les personnes qui étaient présentes à faire circuler leur temoignage, à parler autour d'elles, au buraliste, à l'épicerie du coin, au voisin de café... Vous n'êtes pas seule a avoir eu peur et je vous remercie de votre courage. Malgré les tentatives pernicieuses du gouvernement pour insuffler la terreur dans les esprits par la violence policière, la judiciarisation à outrance des procédures des manifestants arrêtés, et bientôt peut-être la suspension du RSA pour ceux qui auront été condamnés, vous ne nous empecherez pas de nous battre pour une meilleure justice sociale, fiscale et environnementale.

Nous ne lâcherons rien !