A propos du MES et des activités financières des banques. Il faut séparer les banques de dépôt des banques d'investissement, la fameuse loi "Glass-Steagall"
Les accords de Bâle III soumettent les banques à un ratio de solvabilité basé sur un ratio de liquidités censé assurer à ces banques un certain niveau de sécurité. En retirant aux banques d'affaires les dépôts des particuliers et des entreprises, on bouleverserait ce ratio ce qui les obligerait à se recapitaliser auprès d'un État contraint lui-même de se tourner vers le MES pour éviter un éventuel failli de ces banques. Cette demande d'aide augmenterait l'endettement de l'État. Le MES pourrait alors, évoquant le non-respect de la "Règle d'Or", se saisir du budget de l'État signataire du TSCG et remettre en cause les choix budgétaires de cet État quémandeur en lui imposant comme méthode, pour atteindre l'objectif d'équilibre budgétaire imposé par le Pacte budgétaire, l'abandon, l'annulation, le renoncement à cette loi de séparation des activités financières des banques.
Mais a-t-on vraiment besoin de supporter les frasques des banques d'affaires et est-on vraiment tenu de régler rubis sur l'ongle les conséquences financières de leurs jeux spéculatifs ? Ne peut-on pas "laisser tomber" cette branche pourrie de la finance, comme un chancre qu'on purgerait de son pus ? Ou alors l'imbrication, à l'intérieur d'une même unité bancaire, des services de dépôts et de crédits avec ceux qui tirent profit des variations du marché dont ils jouent frénétiquement et de façon extravagante est telle que toute scission devient impossible, les activités spéculatives ayant métastasées l'ensemble du corps bancaire. Ne peut-on se contenter d'assurer la survie des banques de dépôts et de crédits qui continueraient à assurer la circulation des liquidités et vouer les banques d'affaires aux gémonies ! Et tant pis pour l'épargnant vorace qui rêvait de faire rapidement un profit maximum dans des produits dérivés. Bien sûr, les CDS ont permis le transfert massif de risques de crédit détenus par des banques d'investissement vers d'autres institutions financières : banques commerciales, caisses de retraites, compagnies d'assurance... Bien sûr, l'épargnant de base ne sait pas dans quel type de produit sa banque a investi son argent. Certes, la collectivité locale a elle aussi fait des placements hasardeux avec mes impôts locaux, le grand pôle hospitalier a cru que les bénéfices qu'on lui faisait miroiter dans ce genre de placement allaient compenser la baisse des crédits de fonctionnement que lui verse l'État. Alors pour éviter que tout ce beau monde ne se retrouve dans la panade, on ne fait rien, on détourne le regard, on alimente les frasques en recapitalisant les banques ! On signe le TSCG et on nationalise les pertes après avoir admis la privatisation des profits ! Mais nationaliser les pertes c'est faire payer ces dégâts, ces gaspillages à ceux qui n'y comprennent que couic. Mais après tout, c'est parce que c'est à n'y rien comprendre qu'ils payent sans se révolter, sans bouger, toujours, et encore un peu plus. Comme la grenouille qui, placée dans un récipient d'eau chauffée progressivement, finit ébouillantée, ils s'habituent, s'engourdissent dans une accoutumance les conduisant à ne pas réagir devant cette situation gravissime. Et plus on nous pressure, plus la présentation répétée ou prolongée du stimulus -"la dette à payer"- s'installe, plus la fréquence d'apparition d'une réponse efficiente diminue graduellement. En psychologie on appelle cela l'habituation. En politique cela s'appelle la manipulation, la mise en condition de l'opinion publique ou l'intoxication.
Cynique mais raffinée.
Amicalement
Gérard BECQUET
A propos du MES et des activités financières des banques