Au bonheur des voyous en col blanc, le Grand Marché Transatlantique va leur permettre de piller les peuples européens comme ils le font déjà au Cambodge.
Le GMT (Grand Marché Transatlantique) est discuté en ce moment pour le plus grand bonheur des multinationales. Tout cela se fait à l’abri de la consultation populaire. Pour la France, le gouvernement actuel, en la personne de madame Nicole Bricq, a signé la délégation de pouvoir à l’Union Européenne pour nous représenter dans les négociations. Rien ne transparaît de ces ignominies. Bien sûr le texte initial est dans la langue du maître, afin que nous ne puissions pas réagir, c’est-à-dire l’américain ! Mais au cas où fuiteraient quelques dispositions par trop inquiétantes, le texte de l’accord n’a pas été donné initialement, même en américain ! Depuis quelques jours nous disposons de ce document, vous pouvez le trouver sur le site de Raoul-Marc Jennar ou sur le site « Contre la cour ».
L’unique représentant de L’Union Européenne (cette noble institution, démocratique à souhait, est seulement là pour assurer la pérennité de la domination des multinationales, et cela en augmentant sans cesse leur domination sur le monde), est Karel de Gucht, le Commissaire européen au Commerce. Il est certain que cette personne totalement inconnue du grand public, qui de plus n’est pas élue, est sous la domination de la politique ultralibérale qui sévit en Europe aujourd’hui. Va-t-il s’empresser de défendre les intérêts des peuples d’Europe face aux puissants groupes de pressions des transnationales qui dictent les directives européennes ? Se poser la question est déjà y répondre.
Mais enfin, nous avons de quoi être totalement sereins, nous n’avons rien à craindre de cet accord puisque « Big Brother » décide pour nous.
Cependant une petite voix me dit qu’il faudrait se souvenir de cet AMI qui nous voulait tant de bien. C’est l’Accord Multilatéral sur l’Investissement qui a été discuté et signé en 1997 et 1998, mais qui n’a pas été ratifié par le parlement français, et qui de ce fait est devenu caduque. A cette époque une vaste campagne de sensibilisation, appelée depuis « L’effet Dracula », avait permis de réduire à néant les projets des bienfaiteurs de l’humanité. Mais comme vous le savez peut-être, ce qui est rejeté par le peuple est réintroduit de façon sournoise le lendemain par la fenêtre., c’est cela que l’on appelle la démocratie ! Le plus bel exemple de ce comportement qui caractérise les institutions européennes est la fameuse « Directive Bolkestein ». Elle a été rejetée et honnie par les peuples, cela ne l’a pas empêchée de revenir dans un silence assourdissant sous la forme de « La Directive Service ». Regardez cette directive, qui est peu à peu retranscrite dans notre droit national, elle est fidèle en tous points à sa grande sœur !
Que faut-il attendre du GMT ? Rien de bon évidemment. Pour vous permettre d’imaginer le pouvoir de nuisance de ses commanditaires, je vous propose un exemple concret, la situation au Cambodge. Le message ci-dessous m’a été transmis par mon ami Guy Martin, auteur du chapeau précédent l’article.
Une précision à propos du Cambodge, lors du colloque organisé à la mi-septembre 2013 à Nice pour la défense de la langue française par l’association « Comité pour une Nouvelle Résistance-CNR », le conférencier Charles Xavier Durand avait évoqué l’éradiquation de la culture française et donc de la langue dans les pays du Sud Est asiatique, en particulier au Cambodge et au Vietnam, où partout l’américain est devenu hégémonique. Au Vietnam pour bénéficier des prêts de la Banque Mondiale, il fallait absolument éradiquer la culture française, les livres en français ont donc tous été éliminés dans les écoles et les bibliothèques ! Au Cambodge, selon les travaux de l’universitaire suisse Danièle Ganser, le massacre de l’élite francophone par les Khmers Rouges a permis ce remplacement culturel et linguistique. Il est loin où tous les cambodgiens comprenaient et apprenaient le français ! Le fameux discours de Phnom Penh du général de Gaulle en 1966 ne serait plus compris aujourd’hui ! C’est aussi cela la colonisation des multinationales ! L’hégémonie linguistique induit une hégémonie culturelle au service exclusif des intérêts privés.
Bien cordialement.
Lucien PONS
Les multinationales se sucrent, les populations trinquent
Comment se fabrique la misère, comment prospère le terrorisme ? Grâce à nos gouvernements au service du capitalisme le plus inhumain qui soit : traders qui spéculent sur la vie (la nourriture, les destructions d’emplois, le moins-disant social…), etc.
Et comment endiguer cette misère, ce terrorisme ? Sûrement pas à coup de missiles, sûrement pas avec plus d’humiliations des peuples déplacés par cette dévastation de leurs économies au profit de nos plus riches. Ce ne sont donc sûrement pas les Etats Unis d'Amérique ou l’Union européenne d’une part, ou des partis nazis du type Front National d’autre part, qui inventeront des solutions à cet effroyable naufrage de l’Humanité.
Guy Martin
La situation au Cambodge.
Le 18 septembre 2013
Douze mille personnes spoliées, deux villages détruits, onze mille hectares de champs et vergers saisis : au Cambodge, les compagnies sucrières dépossèdent des milliers d’hommes, de femmes et d’enfants de leurs terres. Cette attitude prédatrice est encouragée par la politique commerciale de l’Union européenne, qui absorbe 97 % des exportations cambodgiennes de sucre. Demandons à Karel de Gucht, Commissaire européen au commerce, de faire cesser ce scandale !
Voir la vidéo d’Equitable Cambodia sur YouTube
https://www.youtube.com/watch?v=P4tDurVDx-U&feature=youtu.be
Les faits.
L’initiative européenne Tout Sauf les Armes part d’une bonne intention : accorder aux pays les plus pauvres un accès au marché européen libre de toutes taxes douanières ou de quotas. Mais dans certains cas, elle a des effets dramatiques pour les populations locales. Ainsi, au Cambodge, les avantages consentis par l’UE aiguisent l’appétit d’entreprises sucrières qui expulsent des milliers de paysannes et paysans de leurs terres et vont jusqu’à détruire des villages pour produire davantage.
Pour l’agro-business : les terres.
Dans les provinces cambodgiennes de Koh Kong, Kampong Speu et Oddar Meanchey, 75 000 hectares de terres ont été accordés aux industriels ces dernières années pour la production de sucre. Douze mille personnes ont perdu leurs moyens de subsistance. Deux villages ont été entièrement détruits et plus de 11 500 hectares de champs de riz et de vergers (appartenant à plus de 2 000 familles) ont été saisis pour être transformés en plantations de sucre.
Pour la population : la répression.
« Ils ont tout brûlé…y compris le riz. Ils ne nous ont même pas laissé le récolter d’abord » raconte Yem Ry, témoin des exactions qui se sont produites dans la province d’Oddar Meanchey. Arrestations arbitraires, menaces, violences… Forces de l’ordre et hommes de main des entreprises n’hésitent pas à user de violence face aux communautés locales qui tentent de défendre leurs terres. « Ils nous menacent avec leurs armes, nous empêchant d’aller là où les tracteurs démolissent nos terres. J’ai essayé d’y aller, ils ont tiré » témoigne Pet Nim, de la province de Koh Kong. Ayant tout perdu, certaines familles se retrouvent – ironie du sort – obligées de travailler dans les plantations de sucre pour survivre.
L’Union européenne doit réagir.
Si le gouvernement du Cambodge accorde autant de terres aux investisseurs privés et si les industriels du sucre se ruent vers les terres cambodgiennes, c’est en grande partie en raison des avantages commerciaux liés à l’initiative Tout Sauf les Armes, pourtant censée soutenir les pays les plus pauvres.
L’Union européenne a pourtant les moyens de lutter contre ce désastre en suspendant les avantages consentis aux produits agricoles du Cambodge tant que dureront ces violations. Mais malgré les appels de nombreuses organisations de la société civile en ce sens, malgré la résolution d’urgence du Parlement européen, malgré les preuves des violations, malgré les témoignages accablants… la Commission européenne ne réagit pas.
La Commission européenne n’agira pas sans une pression citoyenne massive : écrivez à Karel de Gucht, Commissaire européen au commerce, pour lui demander de faire cesser ce scandale.
Prenez encore quelques secondes pour soutenir les Cambodgiennes et Cambodgiens qui défendent leurs terres, envoyez ce lien à vos contacts (ou partagez-le sur Facebook) :
Merci encore de votre soutien.
Solidairement,
Toute l'équipe de Peuples Solidaires
Siège social : 2B rue Jules ferry 93100 Montreuil
Gestion des dons : 10 quai de Richemont 35000 Rennes - 02 99 30 60 53