Articles d'Indépendance des Chercheurs: CNRS, INSERM, recherche et précarité (II).
Articles d'Indépendance des Chercheurs :
http://science21.blogs.courrierinternational.com/archive/2013/10/27/cnrs-inserm-chomage-et-precarite-ii.html
CNRS, INSERM, recherche et précarité (II)
Le 27 octobre 2013, un billet de La Nouvelle République intitulé « Les courbes du chômage » conclut « Retenons que le chômage a encore grimpé ». En réalité, non seulement le chômage continue à augmenter mais la politique de François Hollande et Jean-Marc Ayrault comporte une généralisation de la précarité au détriment des emplois stables. C'est de toute évidence là que réside la « réforme de structure » la plus essentielle réclamée par le Fonds Monétaire International (FMI), ensemble avec une privatisation générale de l'économie comme déjà évoqué entre autres dans nos articles « FMI, Pisani-Ferry, "réformes de structure", OMC » et « Hollande, Montebourg, privatisation de l'économie » (I) et (II). S'agissant de la recherche scientifique, Midi Libre (Montpellier) expose la situation de « Lise, chercheur bac + 12, à la recherche d’un travail ». Dans le même article, un représentant du collectif des précaires de la recherche de Montpellier rappelle que 29% de la masse salariale du Centre National de la Recherche Scientifique (CNRS) en équivalent temps plein correspond à des contrats de durée déterminée (CDD), et que ce pourcentage monte à 42% dans le cas de l'INSERM (Institut National de la Santé et de la Recherche Médicale). Malheureusement, cette inquiétante situation ne pourra qu'être aggravée par l'application de la loi Fioraso qui poursuit la politique entreprise depuis vingt-cinq ans visant à placer les organismes publics de recherche dans une dépendance croissante par rapport au secteur privé. La situation est analogue dans l'enseignement supérieur, que l'on cherche à « régionaliser » et à rapprocher également des milieux d'affaires locaux. Précisément, France-Guyane emploie le titre « Les vacataires, l'autre visage du malaise universitaire ». Il y a cinq ans déjà, le Collectif Pour l'Abolition de la Précarité dans l'Enseignement supérieur, la Recherche et ailleurs (PAPERA) diffusait une déclarationsoulignant d'emblée que « la précarité et le chômage sont devenus des outils de gestion économique dans tous les domaines de la société ». C'est ce que l'on peut appeler une « réforme de structure » dans le jargon technocratique. Et comme c'est souvent le cas, les faits accomplis ont devancé et dépassé les déclarations officielles. Mais PAPERA déclare à juste titre vouloir aller plus loin, et dénonce dans son texte « d’autres formes de précarités », y compris « la restriction de l’accès aux moyens et aux outils de travail ». A présent, c'est même pire. L'affaire de Carmen de Jong récemment évoquée dans notre article « Carmen de Jong et le statut des enseignants-chercheurs (I) »met en évidence que, même pour un professeur d'université titulaire et connu sur le plan international, la précarité de fait peut aller jusqu'au risque d'une saisie quasi totale de son traitement de fonctionnaire. Qu'il s'agisse du CNRS, de l'INSERM, des autres établissements de recherche ou des universités devenues « autonomes », que devient l'indépendance des scientifiques dans cette situation d'instabilité croissante ?
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et pour rappel :
http://science21.blogs.courrierinternational.com/archive/2013/05/02/francois-hollande-et-la-creativite-privatisee.html
CNRS, INSERM, recherche et précarité (I)
Le 14 mai 2013, JuriTravail diffuse une note d'information intitulée « Requalification d'un CDD en CDI et prime de précarité », se référant entre autres à un arrêt récent de la Cour de Cassation d'après lequel l'indemnité de fin de CDD reste acquise au salarié même si son CDD est transformé en CDI. Au même moment, TF1 annonce « Le projet de loi sur la sécurisation de l'emploi définitivement adopté ». Malheureusement, il ne s'agit pas d'une sécurisation mais d'une « flexisécurisation » comportant une véritable casse du Code du Travail. Et quelle est la situation dans des organismes publics de recherche français comme le CNRS(Centre National de la Recherche Scientifique) ou l'INSERM (Institut National de la Santé et de la Recherche Médicale) ? Dans une note récente avec le titre « A Nantes , les contrats précaires de la Recherche se rebiffent », le SNTRS-CGT écrit entre autres : « Les dégraissages continuent, renforcés par la charte des CDD de l’Inserm et du CNRS qui limitent à 3 ans la durée des contrats, certaines équipes se vident littéralement ». Rien de moins, et il ne semble pas qu'une quelconque politique ministérielle ait mis fin à cette avalanche de suppressions de CDD. Une excellente raison pour rappeler le jugement du Tribunal Administratif de Nantes concernant une chercheuse précaire de longue date travaillant à l'INSERM en CDD avec des « contrats-supports » du CHU de Nantes et du CNRS. Sur la base d'une analyse concrète de la situation, le Tribunal a estimé que l'INSERM était depuis longtemps l'employeur unique de cet agent précaire et annulé pour détournement de procédure la décision de l'INSERM de ne pas renouveler son contrat. Dans cette affaire pourtant de première instance, le risque financier était considérable pour la requérante au vu des sommes très élevées réclamées par l'INSERM au titre des frais d'avocat. Le 14 mai également, Atlantico interroge « Que peut vraiment l'Europe contre le chômage des jeunes ? » De toute évidence, la première mesure serait de mettre un terme à la politique appliquée depuis une trentaine d'années (mondialisation du capitalisme, privatisations, délocalisations, « libre circulation » de capitaux et marchandises, dumping social planétaire...) comme souligné encore dans nos articles récents « G7 et impasse des pays ex-riches » (I) et (II).
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ainsi que :
http://science21.blogs.courrierinternational.com/archive/2013/05/02/francois-hollande-et-la-creativite-privatisee.html
François Hollande et la créativité... privatisée
Carmen de Jong et le statut des enseignants-chercheurs (I)
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