Articles d'Indépendance des Chercheurs : Hollande, "austérité" et notion de "gauche" (I).
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Hollande, "austérité" et notion de "gauche" (I)
Le 12 avril 2014, la manifestation contre la politique de François Hollande et Manuel Valls est appelée « marche contre l'austérité, pour l'égalité et le partage des richesses ». Les slogans de beaucoup de banderoles mettent en avant la notion de « gauche » : « Quand on est de gauche, on taxe la finance », « Quand on est de gauche, on est du côté des salariés », « Quand on est de gauche, en Europe c'est l'humain d'abord »... De même, Le Huffington Post écrit « Manifestation contre l'austérité : la gauche radicale rêve d'un front commun anti-Valls », alors que l'on voit passer les titres « L'extrême-gauche manifeste à Paris contre le gouvernement » (La Tribune), « Besancenot et Mélenchon côte à côte, "le coeur à gauche" défile contre Valls » (LCI), « Des milliers "d'opposants de gauche" manifestent à Paris » (Le Nouvel Observateur), « La gauche de la gauche dans la rue contre Hollande » (L'Express), « Des milliers de manifestants de gauche réclament un changement de cap à Hollande » (FranceTVinfo)... Avec le titre « Olivier Besancenot : François Hollande "a les mains dans la merde" », i>TELE présente un programme où Besancenot déclare notamment « Ce sera la première manifestation de l'opposition de gauche au gouvernement (...)je souhaite que ça serve (...) à fédérer une opposition de gauche décomplexée... ». De son côté, Le Figaro estime notamment que « Manuel Valls va devoir traiter avec l'aile gauche du PS ». Mais que signifie, tout compte fait, le mot « gauche » ? Si les raisons du mécontentement légitime de la majorité de la population sont évidentes, les notions de « gauche », « vraie gauche », « aile gauche », Parti de Gauche, Front de Gauche, « gauche de la gauche », « extrême-gauche », « gauche plurielle », ou encore « union de la gauche »... paraissent pour le moins ambiguës. A fortiori, au vu des enseignements que l'on peut retirer des différentes expériences historiques concernant l'emploi de ce type d'expressions. Quant à ce que l'on appelle « l'austérité », qui n'est pas une austérité pour les milieux financiers, les grandes multinationales ou le grand patronat, a-t-on si facilement oublié les politiques de « rigueur » et « d'austérité » progressivement mises en place par les gouvernements de « gauche » de François Mitterrand à partir de 1982 ? François Hollande suit-il une logique différente ?
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http://science21.blogs.courrierinternational.com/archive/2014/04/11/justice-francaise-mur-des-cons-impartialite-iii-49805.html
Justice française, "mur des cons", impartialité (III)
Le 11 avril 2014, Le Parisien emploie le titre « Le ras-le-bol des petites mains du tribunal » et fait état du slogan « Justice en colère, que fait-on au ministère ? » scandé par des agents (notamment, des greffiers) des tribunaux français. Ouest-France écrit « Manifestation. Colère des greffiers devant le palais de justice » (de Lisieux). Partout dans le pays, des fonctionnaires des Tribunaux protestent contre le manque de moyens et de personnels. Un manque de moyens devenu chronique, et qui en même temps contraste avec l'absence de suite sur le fond donnée à l'affaire dite du « mur des cons ». Peu avant le premier tour des élections municipales, Le Monde rapportait « "Mur des cons" : la présidente du Syndicat de la magistrature mise en examen ». A son tour, Le Figaro commentait « "Mur des cons" : l'étonnant rebondissement de l'affaire », soulignant en particulier que « Le syndicat de la magistrature s'insurge contre la mise en examen de sa présidente ». En effet, le Syndicat de la Magistrature a diffusé un communiqué intitulé « Mise en examen : réaction du Syndicat de la magistrature » brandissant d'emblée le slogan « la liberté syndicale en danger ». Mais s'agit-il vraiment de cela ? Et sur quelle base la Garde des Sceaux Christiane Taubira a-t-elle pu affirmer d'emblée, dans sa réponse à une question écrite, qu'il ne lui appartenait pas d'intervenir, « aucune investigation ne pouvant être menée en la forme administrative sur ces faits » ? La réalité est que l'affaire du « mur des cons » pose avant tout un sérieux problème de fond : celui de la définition même de la liberté syndicale pour le métier de magistrat. Comment concilier cette liberté avec les indispensables garanties d'impartialité de la justice ? La même question nous semble pouvoir être soulevée à propos de la participation du Syndicat de la Juridiction Administrative aux activités du Groupe des Associations de la Haute Fonction Publique (G16), ensemble avec des associations et syndicats des milieux décideurs ayant vocation à plaider en tant que parties dans les litiges auprès de la même juridiction. Des questions qui nous apparaissent d'autant plus essentielles dans la situation actuelle, que les résultats des dernières élections municipales peuvent apparaître entre autres comme le reflet d'un certain éloignement entre les citoyens et le monde institutionnel. Une évolution inquiétante.
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Le Collectif Indépendance des Chercheurs
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