Voilà qui est clairement formulé, précis, étayé, et sans ambiguïté.
Le bateau (PS volé au socialistes ) coule et les rats vont se sauver .
Si, au deuxième tour (oui AU DEUXIEME TOUR seulement ) quelques uns qui jusqu'ici gardaient le silence, cherchent à se sauver, il s'agira de savoir QUI nous - Front de Gauche - accueillons, et POURQUOI (qu'a-t-il - ou elle - FAIT jusque là)
Autant le dire de suite. Nous empruntons ce titre de billet à Gérard Filoche, membre du bureau national du parti socialiste. C’est ainsi qu’il commente partout sur les réseaux sociaux le budget présenté mercredi 25 septembre par Pierre Moscovici en conseil des ministres. Ce conseil des ministres a beaucoup fait parlé de lui pour une autre raison. Le gouvernement a, en effet, apporté son soutien au ministre de l’intérieur, par la voix de sa porte parole, alors que ce dernier usait d’une thèse à propos de la population Rom juste insoutenable! Revenons donc à présent sur ce qui devait être l’essentiel de ce conseil: les choix budgétaires pour la France de 2014.
Commençons par une évidence. La France, et donc le peuple français, ne sont plus souverains en matière de budget. Dès sa prise de fonction présidentielle, François Hollande a, souvenez-vous, fait valider par le parlement la fameuse règle d’or qui, non seulement, conduit le gouvernement à établir le PLF (Projet de Loi de Finance) dans une contrainte qui n’autorise aucun déficit supérieur à 3% du PIB, mais qui autorise Bruxelles à auditer notre budget et à le retoquer si elle l’estime nécessaire. Les auditeurs ne sont pas élus et ne sont eux mêmes pas audités, comme de bien entendu. Aussi, l’absence de marge de manœuvres du gouvernement pour son PLF est aussi évidente qu’est évident le pourrissement du fruit dès lors on y introduit volontairement le ver. Ainsi, la France a construit son budget sous la contrainte exactement comme le fait la Grèce depuis qu’elle s’est retrouvée être la proie de créanciers faussement sauveurs dont le seul objectif réel est de spéculer sur le dos de son peuple. Ainsi donc Filoche a raison d’établir sa comparaison.
Poursuivons par un constat comptable: les investissements publics baissent par milliards, les impôts et taxes augmentent par milliards. Pas tous les impôts en vérité. Essentiellement ceux qui tirent leurs ressources du travail. Il ne faut pas toucher plus que cela aux revenus du capital puisque le budget a pour objectif, justement, de rassurer les créanciers spéculateurs des places boursières mondiales. Ainsi augmentent les cotisations, les taxes sur la consommation. Ainsi baissent les financement du système de santé, les dotations aux collectivités et on en passe. Dans la novlangue solférinienne on appelle ça la réduction des déficits structurels de la dépense publique. Dans le langage populaire on appelle ça moins d’hôpitaux, moins de prise en charge des dépenses de santé, voire même vente à la découpe du patrimoine public. Malgré cela, la dette globale de la France atteindra plus de 95% du PIB, elle ne diminuera donc pas. Comme en Grèce, le budget d’austérité ne marche pas. Ainsi donc Filoche a raison d’établir sa comparaison.
Continuons par un constat politique. La majorité présidentielle se délite désormais totalement et de manière évidente pour cause de budget 2014 inacceptable. Les principaux cadres du mouvement Europe Ecologie Les Verts quittent leur formation et annoncent haut et fort qu’ils ne voteront pas le budget à l’image d’un Noël Mamère. Quant à ceux qui restent, ils essayent un nouveau coup de bonneteau, espérant que les Solfériniens revoient leur copie. Mais comme en 2013 ils ne la reverront pas pour causes de règle d’or et d’auditeurs bruxellois. Même au sein du Parti Solférinien, des députés sortent du rang et publient dans des interviews accordées à de grands quotidiens leurs divergences budgétaires totales, à l’image, par exemple, de Pouria Amirshari sous un titre plus que révélateur: « une politique qui ne s’adresse pas aux classes populaires et moyennes« . Tout ceci nous rappelle comment le Pasok, parti social libéral grec, s’est progressivement vu vider de ses alliés et de ses membres. Ainsi donc Filoche a raison d’établir sa comparaison.
Observons maintenant la manière dont se dessine la recomposition de la gauche française. Sous l’effet du budget 2014, qui ne s’adresse donc ni aux classes populaires ni aux classes moyennes, celles et ceux qui souhaitent œuvrer en faveur des plus fragiles dans le respect strict et indispensable de notre environnement planétaire appellent à la construction d’une nouvelle majorité de gauche. Le premier fût Jean-Luc Mélenchon et que n’a-t-til pas été raillé à l’époque où il avait tenu ses propos. Mais comme pour l’affaire Valls, il avait vu juste un peu avant tout le monde. C’est ainsi qu’aujourd’hui, Eva Joly, la représentante d’EELV lors de la dernière présidentielle, demande aux socialistes « hétéroclites », aux écologistes responsables et au Front de Gauche de s’unir pour constituer une alternative crédible en faveur des classes populaires et moyennes. Cette recomposition du paysage politique à gauche n’est pas sans rappeler l’extraordinaire croissance de Syriza en Grèce, qui est aujourd’hui la principale formation de gauche, la déliquescence du Pasok descendu bien en deçà des 10%. Ainsi donc Filoche a raison d’établir sa comparaison.
N’oublions pas l’extrême droite dans cette histoire. Car les budgets qui ne défendent ni les classes populaires ni les classes moyennes ont pour effet possible de radicaliser les citoyens et de les voir tomber du côté de la peste brune. Plus par rejet que par adhésion en réalité. Rejet d’élus ou de ministres pourris jusqu’à l’os au point de s’évader fiscalement ou de truquer leurs comptes de campagnes présidentielles à l’image d’un Cahuzac ou d’un Sarkozy. Rejet d’un capitalisme financier, véritable maître d’œuvre de la paupérisation des économies souveraines, soutenu par une caste d’oligarques. Rejet d’un étranger présenté comme responsable si commode de la misère du monde que l’on ne peut plus accueillir si ce n’est au péril de sa vie. Car le capitalisme financier a besoin d’instrumentaliser les peurs, selon la bonne vieille théorie du choc, allant même jusqu’à faire de la sécurité un business des plus rentable. En Grèce, Aube dorée tue maintenant dans les rues. En France on pronostique une F Haine en tête des élections européennes. Ainsi donc Filoche a raison d’établir sa comparaison.
Nous ne sommes pas si certains que Gérard Filoche pensait si bien dire en affirmant que le budget français 2014 est un budget Grec. Tout comme nous ne sommes pas si certains qu’il lâchera le Pasok, pardon, nous voulions dire Solférino, dans les mois qui viennent. Mais une chose est absolument certaine. Si nous ne voulons pas que le budget 2015 soit encore une fois un budget grec, il nous faut vite recomposer la gauche française, il nous faut vite constituer le Front de Gauche du Peuple.
Sydne93.