Crise grecque : l'ombre de Goldman Sachs. Un article de Marianne.

Crise grecque : l'ombre de Goldman Sachs

Alexandre Coste - Marianne

Journaliste à Marianne chargé de l'animation de la communauté des Mariannautes  

Les Mariannautes accusent la mystérieuse banque d'investissement Goldman Sachs d'avoir une importante part de responsabilité dans les déboires actuels de la Grèce.

Lloyd Blankfein, CEO de Goldman Sachs - HOOVER SUZANNAH/SIPAUSA/SIPA

Les articles de notre blogueur Greek Crisis sont lus avec attention par un public de Mariannautes fidèles. Chaque nouveau témoignage de la situation actuelle de la Grèce entraîne des commentaires indignés, partagés entre l 'écoeurement de voir un peuple mis au pas par le monde de la finance internationale et la stupeur face à la docilité des Grecs qui ne se rebiffent pas malgré la mise en place de plans d'austérité toujours plus lourds: « La Grèce, laboratoire à ciel ouvert... Quand s'arrêteront-ils, là-bas ? Jusqu'à quel point un peuple peut-il courber l'échine ? Pour le moment, ça ploie, mais point ne pète. » (Michel M)

Et pour quelle raison « point ne pète » ? Selon Denis GRIESMAR, la non-révolte grecque est savamment entretenue par une propagande médiatique pro-européenne : « Le problème est que l'hystérésis de l'idéologie européiste a empêché - sans doute pour la dernière fois - les Grecs de voter franchement pour la sortie de l'euro et pour la sortie de l' « Europe », et donc de dire m.... à la troïka, de dévaluer, et de pouvoir prendre des mesures de relance. Ce qui n'empêcherait pas, évidemment, de créer un cadastre, de faire payer des impôts à l'Eglise, et de réformer un Etat qui n'en a jamais vraiment été un depuis l'indépendance. » Car nombreux sont les Mariannautes qui pensent également que la Grèce est en partie responsable de sa crise actuelle.

« Une fois n'est pas coutume, j'accuse l'état grec de traîner des pieds pour améliorer la situation », s'oppose ainsi Foulques DELETANG. « L'Union Européenne a préconisé des réformes afin que l'impôt puisse être perçu et des états membres ont envoyé des conseillers pour mettre de l'ordre; en deux ans rien n'a avancé d'un iota. Sans cadastre, pas de taxe immobilière juste, si passe-droit et corruption, pas de fiscalité juste, sans contrôleur du travail pas de rentrée de sécu, c'est tout au black. Tant que l'état est aux abonnés absents, ce sont les fonctionnaires et retraités qui trinquent. L'état devait se décharger de fonctions non régaliennes, de propriétés domaniales, rien n'a été fait. Ils exagèrent! »

Derrière la façade de l'état grec, des internautes soupçonnent toutefois une mystérieuse institution d'orchestrer la crise...

L'ombre de Goldman Sachs

« Aucun pays de la zone euro ne pourra rembourser ses dettes , Allemagne comprise, et on continue d'étrangler les peuples », se navre L'ARSèNE. « Ceux qui disent que seule la Grèce est responsable de ses problèmes devraient aller voir du côté de Goldman Sachs et aussi des gouvernements allemands et français à l'époque de l'entrée de la Grèce dans la zone euro. » Goldman Sachs, un nom qui revient régulièrement dans les commentaires. Cette banque d'investissement est accusée d'être en grande partie responsable de l'actuelle crise grecque : « C’est bien les Goldman Sachs' boys qui ont présentés des comptes faux que je sache, et non point les travailleurs Grecs », rappelle ainsi Pépin LECOURT.

Mais quel rôle à joué la compagnie dans la déroute financière du pays ? « Maquillage des comptes grecs pour l'entrée dans l'Euro, accompagné d'un prêt « secret » (400 millions d'euros par an à rembourser jusqu'en 2037) et implantation de hauts cadres Goldman Sachs à la BCE, dans les institutions politiques et économiques européennes, à la direction de pays », explique Jean LABORDES en prenant appui sur le documentaire diffusé sur ARTE la semaine dernière au sujet de la firme. L'institution tentaculaire aurait donc sciemment profité des difficultés financières de la Grèce afin d'engranger des sommes colossales, quitte pour cela à plonger le pays dans une misère durable.

« La fin de cette Europe de prédateurs, c'est pour bientôt ! »

La multiplication des prêts et des mesures d'austérité permettra-t-elle, à terme, de sortir le pays de son marasme économique ? De l'avis de Dominique GERIN, rien n'est moins sûr : « Ça devient parfaitement stupide de pressurer à ce point les Grecs ! Non seulement tout cela va finir en implosion de l'€uro, nonobstant les dernières pantalonnades de Super Mario (Draghi) – italien d'origine, mais surtout de nationalité Godman Sachs –, mais cela va précipiter la Grèce dans les bras de la Russie, en embuscade pour se goinfrer les ressources énergétiques de la mer Égée. Bien fait pour Noble Energy (US) et tous les abrutis de l'Ordo-libéralisme. La fin de cette Europe de prédateurs, c'est pour bientôt ! Et tant mieux ! »

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