Lundi 27 août 2012 1 27 /08 /Août /2012 11:46
FACE AU
TRAITE BUDGETAIRE EUROPEEN
par Jean LEVY
Quand les blés sont sous la grêle
Fou qui fait le délicat
Fou qui songe à ses querelles
Au coeur du commun combat
Louis Aragon
La menace est là, précise, mortelle : le pouvoir socialiste veut imposer à la France un abandon nouveau et décisif d’une partie de ce qui nous reste encore de sa souveraineté.
Il s’agit de retirer à la représentation nationale le droit d’élaborer le budget de notre pays. La loi de Finance, votée encore aujourd’hui par les députés et les sénateurs, serait imposée de l’étranger par la Commission siégeant à Bruxelles, sous peine de sanctions automatiques.
Or, le vote du budget est un choix politique.
Il établit l’ampleur des sommes dévolues à la Santé et à la Sécurité sociale, à l’Education, à la Culture, à la Justice, aux Logements...Ce vote détermine donc l’orientation de notre politique nationale dans tous les domaines.
Certes, depuis des décennies, les différentes majorités, de « gauche » comme de droite, ont imposé, par le biais des budgets successifs, une contre-révolution sociale, fruit des directives européennes et inspirées par le grand patronat.
Mais, les Français, par leur vote, auraient pu mettre un terme à cette néfaste politique. Faute d’avoir pu créer un mouvement social et politique d’envergure, le rapport de force ne l’a pas permis.
Ce que prépare politiciens et financiers européens, c’est la mise en place d’un système qui interdirait une fois pour toute, par une nouvelle législation, toute possibilité à la représentation nationale de jouer son rôle. Le budget de la Fraznce devrait être établi hors de nos frontières sur des normes correspondantes aux intérêts du grand capital.
C'est le traité budgetaire européen.
Le danger est immense.
Il faut le conjurer.
Comme en 2005, lors du rejet du projet de traité constitutionnel par le peuple français, il faut que se conjuguent, aujourd’hui encore, toutes les forces hostiles à ce projet mortel.
Toute exclusive contre tel ou tel conduirait d’emblée à la défaite.
Nous devons être guidés par le souvenir de la Résistance, que Louis Aragon, dans son poème « La Rose et le Réséda » a immortalisé :
Le poème La Rose et le Réséda (Louis Aragon, 1943)
Celui qui croyait au ciel
Celui qui n'y croyait pas
Tous deux adoraient la belle
Prisonnière des soldats
Lequel montait à l'échelle
Et lequel guettait en bas
Celui qui croyait au ciel
Celui qui n'y croyait pas
Qu'importe comment s'appelle
Cette clarté sur leur pas
Que l'un fût de la chapelle
Et l'autre s'y dérobât
Celui qui croyait au ciel
Celui qui n'y croyait pas
Tous les deux étaient fidèles
Des lèvres du coeur des bras
Et tous les deux disaient qu'elle
Vive et qui vivra verra
Celui qui croyait au ciel
Celui qui n'y croyait pas
Quand les blés sont sous la grêle
Fou qui fait le délicat
Fou qui songe à ses querelles
Au coeur du commun combat
Celui qui croyait au ciel
Celui qui n'y croyait pas
Du haut de la citadelle
La sentinelle tira
Par deux fois et l'un chancelle
L'autre tombe qui mourra
Celui qui croyait au ciel
Celui qui n'y croyait pas
Ils sont en prison Lequel
A le plus triste grabat
Lequel plus que l'autre gèle
Lequel préfèrent les rats
Celui qui croyait au ciel
Celui qui n'y croyait pas
Un rebelle est un rebelle
Nos sanglots font un seul glas
Et quand vient l'aube cruelle
Passent de vie à trépas
Celui qui croyait au ciel
Celui qui n'y croyait pas
Répétant le nom de celle
Qu'aucun des deux ne trompa
Et leur sang rouge ruisselle
Même couleur même éclat
Celui qui croyait au ciel
Celui qui n'y croyait pas
Il coule il coule il se mêle
A la terre qu'il aima
Pour qu'à la saison nouvelle
Mûrisse un raisin muscat
Celui qui croyait au ciel
Celui qui n'y croyait pas
L'un court et l'autre a des ailes
De Bretagne ou du Jura
Et framboise ou mirabelle
Le grillon rechantera
Dites flûte ou violoncelle
Le double amour qui brûla
L'alouette et l'hirondelle
La rose et le réséda