Florange : Une occasion manquée de collaboration entre la France et la Russie.
L'économiste Jacques Sapir tient une tribune pour Ria Novosti . Il revient sur le " Florange finning " , la " découpe de Florange " à l'image de la " découpe des ailerons de requins " [ lien ] , que le financier transnational Lakshmi Mittal a entrepris à Florange .
Il souligne qu'avant le choix financier de Mittal , le groupe Russe SEVERSTAL s'était porté candidat pour l' OPA sur ARCELOR . A l'époque les plumitifs , les économistes et les politiques Français s'étaient distingués par leurs déclarations Russophobes - et Mittalophiles - allant jusqu' à parler d' " argent sale " !
Il est ainsi fort probable , Jacques Sapir n'évoque pas cette possibilité , que la dernière décision du gouvernement Français sur Florange ait été motivée par une crainte de voir le groupe SEVERSTAL accéder avec des financements Européens aux technologies UCLOS . [ lien ] et [ lien ]
Mais pour paraphraser Coluche , les hauts-fourneaux de Florange n'émetteront plus de CO2 car ils seront arretés !
L'article est particulièrement intéressant car Jacques sapir y parle de politique industrielle en descendant jusqu' à la couche technique , ce qui est la nature même de la sidérurgie !
Alors qu’il est beaucoup question d’accords économique entre la France et la Russie, les derniers événements à Florange laissent planer un doute sur le sérieux avec lequel le gouvernement français traite ces questions.
Florange restera, et avec raison, dans les mémoires comme l’un des plus grands échecs du début de quinquennat de François Hollande. Les ouvriers se sont sentis trahis et abandonnés. Mais cela a été aussi un mauvais coup porté à la collaboration économique Franco-Russe.
Les négociations entre le gouvernement français et MITTAL au sujet du site de Florange ont accouché de l’un des plus mauvais accords que l’on puisse imaginer. Il revient à faire confiance au groupe MITTAL pour investir sur une période de 5 ans 180 millions d’Euros (mais dont 127 millions étaient déjà programmés), alors que ce groupe n’a pas exactement bonne réputation sur ce point. La manière dont le groupe MITTAL s’est brutalement désengagé du projet à hautes technologies européen ULCOS, qui devait être mis en œuvre à Florange, prouve que ce groupe n’a nullement l’intention d’investir dans le long terme.
Par ailleurs, si MITTAL s’engage à reclasser les salariés de la « partie chaude » du site de Florange le gouvernement français a très peu obtenu de MITTAL(1), qui va pouvoir continuer de se désengager de son activité de production d’acier pour se désendetter et continuer de se tourner soit vers l’amont (les mines) soit vers l’aval (l’utilisation des métaux).
Il y a avait pourtant une autre solution, représentée par un groupe de repreneurs potentiels de l’ensemble du site, parmi lesquels on comptait le groupe belge Cockerill Maintenance et le groupe russe SEVERSTAL. Une fois encore, un gouvernement français a fait un choix purement financier, au détriment de ceux représentant une logique industrielle. Rappelons qu’en 2006, SEVERSTAL avait cherché à reprendre ARCELOR, pour se voir devancer par MITTAL.
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