Vendredi, 119 personnes avaient péri dans les violences à travers la Syrie, dont 42 soldats, 49 civils et 28 rebelles, selon l'OSDH, qui a recensé plus de 39.000 morts depuis le début du conflit il y a 20 mois.
Le président français François Hollande a annoncé samedi que la France allait accueillir à Paris un "ambassadeur" de la nouvelle Coalition de l'opposition syrienne qui s'est engagée à intégrer dans un futur gouvernement "toutes les composantes de la Syrie".
Sur le terrain, des combats meurtriers opposaient dans le même temps l'armée aux rebelles à Alep (nord), tandis que des tirs d'artillerie retentissaient dans la région de Damas survolée par des appareils de l'armée de l'Air, a indiqué l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH).
"Il y aura un ambassadeur de la Syrie en France désigné par le président de la Coalition", a déclaré à la presse le président français, à l'issue d'un entretien de plus d'une heure avec son chef, Ahmad Moaz al-Khatib.
Cet "ambassadeur" sera Monzir Makhous, un opposant syrien qui faisait partie de la délégation syrienne reçue samedi à Paris.
C'est l'"une des premières personnalités à avoir parlé de liberté en Syrie. A l'origine, il appartient à la communauté alaouite mais avant tout c'est un homme libre qui a toujours travaillé pour le peuple syrien. C'est quelqu'un d'extrêmement compétent qui a quatre doctorats" et c'est "le plus compétent pour mener ce travail", a fait valoir Ahmad Moaz al-Khatib.
"Toutes les composantes" syriennes dans un future exécutif
Lors de l'entretien, Ahmad Moaz al-Khatib a assuré que le futur gouvernement que l'opposition doit former comprendra "toutes les composantes de la Syrie", notamment des "chrétiens et alaouites", a ajouté François Hollande.
Ahmad Moaz al-Khatib a affirmé ne voir aucun obstacle à la formation d'un gouvernement de transition. "Il n'y a pas de problème. La Coalition existe et nous allons lancer un appel à candidatures pour former un gouvernement de technocrates qui travaillera jusqu'à la chute du régime", a-t-il dit.
L'annonce de l'accueil d'un "ambassadeur" de l'opposition syrienne à Paris fait suite à la décision de François Hollande en début de semaine de reconnaître la nouvelle Coalition de l'opposition comme "seule" interlocutrice en Syrie.
Jusqu'à présent, la Coalition syrienne n'a été reconnue comme seule représentante légitime du peuple syrien que par la France, les monarchies du Golfe et la Turquie.
A propos des réticences des alliés occidentaux de la France et singulièrement de ses partenaires européens à suivre la voie ouverte par Paris, François Hollande a indiqué qu'un travail de persuasion allait se poursuivre.
"Le travail de conviction auprès des pays européens et de l'Union européenne" va continuer. "Je pense que de nombreux pays vont rejoindre la position qui a été celle de la France mais je m'honore que la France ait été la première", a-t-il dit.
Discussions sur les armes à venir au sein de l'UE
Les opposants syriens, reçus à l'Elysée, avaient été accueillis vendredi à Londres mais à un niveau inférieur, par le chef de la diplomatie britannique, William Hague. Jugeant "encourageantes" ses discussions, M. Hague a indiqué que Londres pourrait se prononcer dans "les jours prochains" sur la reconnaissance de la Coalition comme seul représentant du peuple syrien.
Selon la présidence française, François Hollande et Ahmad Moaz al-Khatib devaient se parler des "voies et moyens d'assurer la protection des zones libérées, de l'aide humanitaire aux réfugiés et de la constitution d'un gouvernement provisoire" en Syrie.
Devant la presse, les deux responsables ne se sont pas étendus sur cette question des zones libérées ni de l'éventualité de fournir des armes à l'opposition. "Je ne veux pas diminuer l'importance de cette question", a déclaré François Hollande. "La discussion aura lieu au sein de l'Union européenne", a-t-il précisé.
Un embargo européen sur les armes à destination de la Syrie interdit jusqu'à présent toute possibilité d'armer les opposants syriens.
A Alep, deux rebelles ont péri samedi lors des combats dans la métropole du nord, où une voiture piégée a explosé après des affrontements à Liramoun, dans le nord-ouest de la ville, a précisé l'ONG OSDH basée au Royaume-Uni s'appuyant sur un réseau de militants et de médecins à travers la Syrie.
Un caméraman turc, Cüneyt Ünal, détenu depuis août en Syrie par des troupes du président Bachar al-Assad, a été remis samedi à des députés turcs en déplacement dans ce pays, selon un parlementaire turc.
Vendredi, 119 personnes avaient péri dans les violences à travers la Syrie, dont 42 soldats, 49 civils et 28 rebelles, selon l'OSDH, qui a recensé plus de 39.000 morts depuis le début du conflit il y a 20 mois.