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Le blog de Lucien PONS

L'Union Européenne, c'est l'Empire. L'Empire, c'est la guerre. Quelques nouvelles de Grèce.

29 Avril 2013 , Rédigé par lucien-pons Publié dans #Europe supranationale

la-course-vers-l-abime.jpgJe vous propose des analyses intéressantes sur la construction européenne  actuelle.
  • D'abord l'article de l'historien juriste néerlandais Thierry Baudet, docteur à la faculté de droit de Leyde avec une thèse sur la souveraineté nationale. (Voir article ci-après).
  • Ensuite l'analyse de Richard Swartz, journaliste suédois.
  • Ensuite une série de citations édifiantes reprises sur le site d'Edgar, "La Lettre Volée".
  • Le ressentiment des grecs et des portugais envers les allemands.
Bonne lecture.
  
Cordialement.
 
Lucien PONS
  
  
 L’UE, c’est l’Empire. L’Empire, c’est la guerre, par Thierry Baudet

On a l’habitude de considérer que l’Union a assuré la paix en Europe. Or lorsque les Etats-nations cèdent leur souveraineté à des entités supranationales, cela mène au conflit, note de manière provocatrice l’historien Thierry Baudet. Voilà pourquoi il propose de dissoudre l’euro et de rétablir les frontières.

Thierry Baudet

Thierry Baudet

Les partisans du projet européen soutiennent, imperturbables, que le nationalisme conduit à la guerre et la construction européenne à la paix. Toute perte provoquée par Bruxelles sur les plans de la démocratie, de la souveraineté et de la transparence, serait en définitive compensée par un objectif noble : la paix.

Or cette supposition repose sur une erreur. Le nationalisme ne conduit pas à la guerre. L’ambition d’instaurer un Empire européen conduit à la guerre. L’ambition de faire entrer de force différents peuples dans un carcan mène à la guerre. En somme, c’est la construction européenne qui conduit à la guerre.

Le fascisme et le nazisme étaient tous deux axés sur la construction européenne. Dès 1933, Mussolini a fait part de sa conviction que l’Europe pouvait à nouveau exercer son pouvoir sur le monde si elle parvenait à instaurer une certaine unité politique.

Le nouvel Empire romain de Mussolini

Le collaborateur norvégien Vidkun Quisling estimait que nous devions créer une Europe qui ne gaspille pas son sang dans des conflits meurtriers, mais qui constitue une solide unité. Et le 11 septembre 1940, Joseph Goebbels affirmait : je suis certain que, dans cinquante ans, on ne raisonnera plus en termes de pays.

Le 28 novembre 1941, lors d’une conversation avec le ministre finlandais des Affaires étrangères, Adolf Hitler faisait valoir que, manifestement, les pays d’Europe allaient de pair, comme les membres d’une grande famille. Dans son étude qui fait autorité, Nations and States (1977), l’historien Hugh Seton-Watson, de l’université d’Oxford, conclut que les intentions d’Hitler ne se limitaient pas à ce que l’on peut décrire comme le nationalisme allemand. Son objectif était de conquérir l’ensemble de l’Europe et un vaste territoire en dehors. Mussolini voulait quant à lui fonder un nouvel empire romain autour de la mer Méditerranée, et les Japonais souhaitaient instaurer une grande sphère de coprospérité en Asie orientale.

Le racisme des Allemands n’était pas non plus l’expression d’un nationalisme. Au contraire. La race dépasse les frontières de la nation et de l’État, et la théorie raciste est donc par définition une doctrine internationale – et non nationale.

Les pères fondateurs de l’UE

Il est encore plus frappant que Robert Schuman, l’un des fondateurs du projet européen, ait été, jusqu’au 17 juillet 1940, secrétaire d’Etat dans le régime de Vichy, qui a collaboré avec les Allemands. En tant que député de la Lorraine, il avait en 1938 soutenu activement la trahison de Munich et ainsi contribué à rendre possible l’annexion par l’Allemagne d’Hitler d’une partie de la Tchécoslovaquie. A l’époque, il avait en outre insisté pour que Mussolini et Hitler resserrent leurs liens. Le 10 juillet 1940, Robert Schuman a fait partie des députés qui ont soutenu la prise de pouvoir de Pétain.

Jean Monnet, un autre fondateur, était entre-temps à Londres et essayait d’empêcher la diffusion des bulletins d’informations quotidiens de De Gaulle à la radio (ce qu’il a réussi à faire les 20 et 21 juin 1940).

En dehors de la Seconde Guerre mondiale, on attribue aussi la cause de la Première Guerre mondiale au “nationalisme”. Mais pendant la Première Guerre mondiale également, le but de l’Allemagne était de soumettre des régions qui n’étaient pas allemandes à un empire. Cette guerre a d’ailleurs commencé dans la poudrière pan-nationale qu’était l’Autriche-Hongrie. Cette Union européenne avant la lettre refusait d’accorder l’indépendance aux Serbes de Bosnie, ce qui a incité un groupe de “jeunes Bosniaques” à comploter l’assassinat de l’archiduc François-Ferdinand en juin 1914.

L’oppression exercée par un régime centralisateur engendre des tensions. Une des principales leçons tirées de la Première Guerre mondiale a d’ailleurs été le “principe d’autodétermination” – propagé notamment par le président américain Woodrow Wilson – qui plaide pour le respect de différentes nationalités, au lieu de vouloir les dissoudre ou les intégrer dans un plus grand ensemble.

L’union politique, une source de tensions

Si l’on remonte plus loin dans l’Histoire, on s’aperçoit une fois encore que ce n’est pas le “nationalisme”, mais l’impérialisme et le désir d’unification européenne qui conduisent à la guerre. Prenons les guerres napoléoniennes. Napoléon voulait, pour le bien-être de l’Europe, instaurer les mêmes principes : un code européen, une haute cour de justice européenne, une monnaie commune, les mêmes unités de mesure, les mêmes lois, et ainsi de suite. Napoléon s’attendait à ce que l’Europe devienne rapidement une seule et même nation.

L’idée que le nationalisme conduit à la guerre et que l’unification européenne mène à la paix est donc fausse. L’Europe n’a d’ailleurs pas connu de “paix” au cours des cinquante dernières années. Pendant la majeure partie de cette période, les pays d’Europe étaient engagés dans une lutte à mort contre l’Union soviétique – l’expression là encore d’une philosophie anti-nationale : le communisme. Le travailleur, disait le Manifeste communiste, n’avait pas de nationalité.

Comme on pouvait s’y attendre, la tentative d’unir l’Europe politiquement engendre, aujourd’hui encore, de fortes tensions. Dans presque tous les pays européens, on voit monter en puissance des partis contre l’ordre établi. En Europe du Nord, la méfiance vis-à-vis du Sud s’accentue et inversement. Là encore, ce n’est donc pas le nationalisme, mais le projet européen qui est source de conflit. Nous devons par conséquent nous orienter vers une toute autre Europe que l’UE actuelle.

Une Europe sans un régime centralisateur – mais une Europe d’Etats-nations qui coopèrent entre eux et n’ont pas peur des différences nationales. Il faut rendre aux pays leur autorité sur leurs frontières nationales pour qu’ils puissent eux-mêmes déterminer qui ils laissent entrer. Ils opteront, dans leur intérêt économique, pour un régime souple concernant la délivrance des visas, tout en conservant le contrôle sur la criminalité et l’immigration. Il faut dissoudre l’euro pour que les pays puissent à nouveau respirer sur le plan monétaire et décider de leurs taux d’intérêt en fonction de l’orientation de la conjoncture locale. Il faut démanteler en grande partie l’harmonisation qui gomme la diversité.

Loin d’être une source de conflit, le nationalisme est la force qui rend possible la démocratie. Sans cette force unificatrice, le parlement ne peut jamais prendre de décision légitime. L’exemple de la Belgique montre en outre que l’absence d’une unité nationale peut rendre extrêmement laborieuse l’administration d’un pays. La peur panique du nationalisme risque d’instaurer un empire bruxellois contraignant. Il est temps d’arrêter de s’attaquer à l’Etat-nation.

Thierry Baudet, juriste et historien néerlandais né en 1983. Docteur à la faculté de droit de Leyde avec une thèse sur la souveraineté nationale, il publie régulièrement des articles dans la presse néerlandophone, en particulier sur la question des droits de l’homme. ll est l’auteur de Significance of borders
Traduction : Isabelle Rosselin
Source : PressEurop d’après NRC Handelsblad

  
  • Un autre article sur la construction européenne.

Les Européens, trop différents pour s’entendre, par Richard Swartz

Plus que les écarts entre les performances économiques des pays de l’UE, ce sont les fossés culturels entre les Européens qui constituent l’obstacle principal à la création d’une véritable communauté homogène. Il n’est dès lors pas étonnant qu’on ait autant de mal à la construire... (la suite)
  
  
  
  • Une série de citations édifiantes.
  
Yannis Varoufakis  a trouvé un jeu de citations sur l'Europe, et il propose à ses lecteurs, dans un billet récent, d'en deviner les auteurs.
1. Au delà du concept d'état-nation, l'idée d'une nouvelle communauté trensformera l'espace que nous partageons en une aire spirituelle... La nouvelle Europe faite de solidarité et de coopération entre ses peuples, sans chômage, sans crises monétaires, ... trouvera un socle solide et accroîtra ses perspectives de développement dès que les barrières économiques nationales seront abolies.
  
  (La suite)
  
  
  
  • Le ressentiment des grecs et des portugais.
  
  
PORTUGAL • Pourquoi l'Allemagne offense l'Europe José A. da Silva Peneda
  
  
  
 La Grèce occupée. Euroguerre par Panagiotis Grigoriou.  

Ce n'est pas une crise mais une guerre. On se le dit ici sans cesse dans la rue athénienne, sous le manteau déchiré des stéréotypes d'avant-hier soir. La garde-robe illusoire de l'européisme ne cache plus grand-chose des attentions de l'élite allemande, déjà en méditerranée européenne entre Chypre et le Portugal. “Über alles” et “Aux armes” sont des titres de la presse grecque d'hier, 26 mars et non pas du 29 octobre 1940. (...)

http://lucien-pons.over-blog.com/article-la-grece-occupee-euroguerre-par-panagiotis-grigoriou-117042143.html

La Grèce occupée. “Les gangsters de l’Eurogroupe” par Panagiotis Grigoriou.
 
 


Décidément, la dite Union Européenne finira comme (dans) certains westerns, vraisemblablement dans l’imbroglio d’un temps historique pas si lointain. Entre-temps et déjà, le paradigme chypriote montre la voie à suivre, indépendamment même du résultat immédiat, d’ici là une petite semaine ou durant les prochaines semaines. Notre temps historique s’est considérablement densifié, “l’axe paradigmatique” des pays du Sud devient une réalité sur le terrain, d’abord pour ce qui relève de la cristallisation des représentations, ensuite à travers la place des peuples du Sud dans ce processus accélérée de la fabrication de l’altérité vis-à-vis des mentalités et des stéréotypes renouvelés depuis les pays du Nord et enfin, grâce, ou à cause des réalités économiques quasi-communes asphyxiantes, dans lesquelles ces peuples sont plongés....

http://lucien-pons.over-blog.com/article-la-grece-occupee-les-gangsters-de-l-eurogroupe-par-panagiotis-grigoriou-117041919.html
  

Des nouvelles de la Grèce occupée. L’écume de la mort par Panagiotis Grigoriou. La légende voudrait que Vénus (Aphrodite), déesse de l'amour, soit née de l'écume de la mer, amenée par le vent d'ouest, le Zéphyr sur les rivages de Chypre. Sauf qu’hier, cet autre vent de l’ouest et du nord depuis Bruxelles du tout dernier Eurogroupe, amène sur l’île le désastre et la mort. La nouvelle était tombée samedi matin, comme dans un coup d’état, comme pour une déclaration de guerre....

  

La Grèce occupée, “Le fantôme du monde”, par Panagiotis Grigoriou.

 

La Molussie est un pays imaginé par (le philosophe atypique Günther) Anders dans Die molussische Katakombe (“La Catacombe molussienne”), livre “antifasciste” “achevé avant la prise du pouvoir par Hitler” mais qu’il n’a paru qu’en 1938 (...) Ce livre écrit, de l’aveu même de l’auteur, dans l’esprit des fables de Brecht, “se composait de nombreuses histoires - il y en a bien une centaine - qui s’imbriquaient les unes dans les autres, comme celles des Mille et Une Nuits. Le sujet du livre, c’était le mécanisme du fascisme. Les histoires étaient racontées par des prisonniers, retenus par la Gestapo “molussienne” dans une cave servant de prison. Les fables, histoires, maximes étaient transmises par les prisonniers de l’ancienne génération à ceux de la plus jeune, puis par ceux-ci, à leur tour, à ceux de la génération d’après...”, (note Christophe David, traducteur de Günther Anders (2001): “L’obsolescence de l’homme - Sur l’âme de l’époque de la deuxième révolution industrielle”, Éditions Ivrea, p. 18)....
  
  

Actualité de la Grèce occupée, Glissements et glissades. Par Panagiotis Grigoriou.

 Les glissements et les glissades de toute sorte s’installent peu à peu dans notre quotidien sous le régime de la Troïka. Ce qu’il reste des droits liés au travail est balayé, tout comme le travail, lui-même. Maria, 36 ans, journaliste au chômage rencontrée au centre d’Athènes cette semaine, s’apprête à quitter la Grèce pour le Qatar, son frère y est déjà depuis un mois: “Je n'en peux plus. Je vis actuellement en vendant mes biens, meubles, bijoux ou livres. Cette situation ne peut plus durer. Je n'ai plus envie de rien, ni lutter, ni manifester, ce ne sont pourtant pas les raisons qui manquent, mais avant tout, je dois m'assurer de ma propre survie, précise et concrète, c'est-à-dire, pouvoir me nourrir chaque lendemain. J’ai vu dans un reportage qu’à Thessalonique on embauchait pour un travail de bureau à mi-temps et le salaire proposé c’était 180 euros par mois. Il y a eu pléthore de candidats et le poste a été aussitôt attribué. Celui qui l’a décroché finalement, il s’est proposé pour 120 euros par mois. C’est ainsi que je réalise alors combien nous sommes déjà pulvérisés et réduits à néant, je vais partir”.(...).

http://lucien-pons.over-blog.com/article-actualite-de-la-grece-occupee-glissements-et-glissades-par-panagiotis-grigoriou-117041207.html
  
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