Créé par des militants CGT et FSU
"La régression sociale ne se négocie pas, elle se combat! "Henri Krasucki
Le Front Syndical de Classe est affilié à la FSM
Le Front Syndical de Classe POURQUOI ?
Il faut remonter en 1995, en pleine grève, il a fallu l'intervention forte à la tribune du congrès confédéral de certains délégués cheminots pour obtenir de Louis VIANNET un appel « timide » à l'extension du conflit, contre la casse de la Sécu et des services publics (Plan Juppé, Notat…). Depuis, de conflits en conflits (sécurité sociale, retraites, privatisations, de France-Télécom, d'EDF, de la SNCM, éclatement ferroviaire, enseignement, etc. ....) et les luttes majeures que ces mauvais coups ont engendré dans chaque branche visée, l'attitude confédérale a été curieuse, pour le moins attentiste, voir démobilisatrice. Lors du référendum de juin 2005 sur la constitution européenne, il s'en fallu de peu que Thibault appelle à voter oui ! Se retranchant finalement dans une attitude de neutralité que la plupart des adhérents trouvèrent suspecte suite à son intervention au CCN de février de la même année. (« Occupez vous des revendications des travailleurs sur le terrain….). A la base, de nombreux militants et de nombreuses orga ont réagi mais de manière souvent dispersée.
POURQUOI ce dérapage ?
La particularité française est que son mouvement ouvrier, enseignant et étudiant s'est largement construit, depuis ses origines, à partir d'une conception anticapitaliste !
Depuis la fin du 19ème siècle, les principes affirmant la nécessité de la fin de l'exploitation de l'homme par l'homme et de la socialisation des moyens de production et d'échange sont des références non seulement historiques mais aussi gagnantes, permettant d'arracher par la lutte (1936, 45, 68) tous les acquis de ce que les puissants appellent avec mépris « l'exception française ».
Mais, tout au long du 20ème siècle, la confrontation constante entre courant révolutionnaire et réformiste amènera 3 scissions majeures dans le mouvement syndical français appuyées par le grand patronat et les puissances capitalistes : 1921, 1938-39, 1947-48, pour ce qui est de la CGT.
Aujourd'hui, le combat entre ces deux courants traverse les organisations syndicales dont l’histoire est liée au combat de classe et plus généralement, aux luttes pour la république, la laïcité, la paix et la démocratie.
En ce qui concerne la CGT, alors que nombre de militants et d’organisations CGT se battent sur des positions de classes, la direction confédérale, reniant le riche héritage de « la grande dame », a peu à peu dérivé vers une conception de moins en moins combative de l’engagement syndical qui désoriente et affaiblit les travailleurs et qui débouche sur la compromission avec le gouvernement et le patronat. Ce n’est pas le dernier congrès de la CGT et son nouveau SG qui nous rassurerons !
Historique :
Après le 44 et 45éme congrès de la CGT et les luttes de 2007, en juin 2008, des militants de la CGT et de la FSU ont lancé une « Lettre ouverte aux Etats majors syndicaux », signée par plus de 5000 travailleurs, enseignants, étudiants, sans emplois et cadres syndicaux... Cette Lettre ouverte appelait à tout faire pour contribuer à « construire démocratiquement et d’urgence une action « tous ensemble et en même temps » pour gagner…. et ré-ouvrir enfin des perspectives progressistes » et exhortait les directions syndicales nationales à cesser d’accompagner la rupture afin de reprendre le seul chemin gagnant.
La confirmation de la compromission des directions syndicales mais aussi le développement des contacts entre militants de classe, ont rendu encore plus impérieuse la nécessité d'agir et de se structurer.
C'est pourquoi ces mêmes militants initiateurs de la « Lettre ouverte aux Etats-majors Syndicaux » rejoints par de nombreux autres ont décidé de fonder l'association « Front Syndical de Classe » en juin 2009 et depuis nos idées et notre existence produit ses effets.
L’identité et l’objet du Front Syndical de Classe :
Comme le déclarait Henri Krasucki (ancien Secrétaire Général de la CGT) quelques mois avant mai 1968 : « Rien ne fait plus de mal aux travailleurs que la collaboration de classes. Elle les désarme dans la défense de leurs intérêts et provoque la division. La lutte de classes, au contraire, est la base de l'unité, son motif le plus puissant. C'est pour la mener avec succès en rassemblant l'ensemble… Or la lutte de classes n'est pas une invention, c'est un fait.
Il ne suffit pas de la nier pour qu'elle cesse : renoncer à la mener équivaut pour la classe ouvrière à se livrer pieds et poings liés à l'exploitation et à l'écrasement. »
Dans une démarche clairement intersyndicale, le FSC n’a pas pour objet de devenir une nouvelle organisation syndicale mais d'être un lieu "central" de regroupement des militants et syndicats de classe afin de :
- mener la lutte pour « le tous ensemble en même temps » à partir des besoins réels des salariés (salaires, emplois, retraites, Sécu, services publics...) pour gagner enfin face à l'offensive capitaliste relayée par les gouvernements nationaux et l'UE
- contribuer à aider les militants dans le respect des organisations existantes, à se réapproprier leurs organisations et à les remettre sur les rails du syndicalisme de classe et de masse…
- constituer un lieu de repli pour les militants ou syndicats exclus de leurs organisations syndicales.
Dans ce but, le Front Syndical de Classe reprend à son compte les principes gagnants du mouvement ouvrier et en particulier de l'histoire de la grande CGT, de ses textes fondateurs jusqu'aux statuts de 1980 dont l'article 1 précisait :
«S''inspirant dans son orientation et son action des principes du syndicalisme démocratique de masse et de classe…, la CGT s'assigne pour but la suppression de l'exploitation capitaliste, notamment par la socialisation des moyens de production et d 'échange», en passant par le préambule de 1936, l'action de la CGT-U, ou même les statuts actuels du principal syndicat de la FSU (le SNES), qui rappellent à l'article 4 :
« Le but final du syndicat est l'émancipation complète des travailleurs, cette émancipation ne pouvant être obtenue que par l'expropriation capitaliste. »
Notre analyse :
Dans ce contexte de crise du système capitaliste, car il s’agit bien de cela et non de la crise de la dette. Le pouvoir européen, accompagné par la CES, prétend accélérer encore sa politique antipopulaire et d’austérité. TSCG, MES, Règle d’Or et dernièrement l’accord dit « Historique » l’ANI signé par CFDT, CFTC, CGC et soutenus par de nombreuses FD non confédérées.
Attaché à l'internationalisme
L’action du Front Syndical de Classe se développe aussi bien au niveau national, qu’international. Le FSC milite pour le départ de la CES et de la CSI et pour la ré adhésion à la FSM qui regroupe des dizaines de millions d'adhérents sur des bases de classe et de masse, en Amérique Latine, en Asie ou en Europe comme en Grèce, en Inde. Le Syndicat chinois est le principal observateur.
Janvier 2014