Libye : la France évacue ses ressortissants de Benghazi. Article repris sur "Le Parisien".
Publié le 25.01.2013,
Les autorités françaises ont demandé à la quarantaine de Français résidant à Benghazi et dans ses environs de quitter la région et ont enjoint les ressortissants français à ne pas s'y rendre en raison de menaces terroristes, selon le Quai d'Orsay. | (AFP/Abdullah Doma)
Sur son site, le Quai d'Orsay conseille par ailleurs de «s’abstenir temporairement, dans toute la mesure du possible, de se rendre en Cyrénaïque (cette province de l'est de la Libye, ndlr)». Le ministère des Affaires étrangères justifie cette mise en garde par «la persistance des tensions sécuritaires liées à la situation régionale ainsi que des rumeurs faisant état de menaces visant les ressortissants des pays occidentaux.»
D'autres pays occidentaux ont pris des mesures similaires, à l'image du Royaume-Uni, qui a mis en garde jeudi contre «une menace spécifique et imminente» visant les Occidentaux à Benghazi, et a demandé à ses ressortissants de quitter immédiatement cette ville côtière. Idem en Allemagne, aux Pays-Bas et en Australie. Les Etats-Unis recommandent d'éviter la ville.
«Nous sommes maintenant au courant d'une menace spécifique et imminente contre les Occidentaux à Benghazi et demandons aux Britanniques qui sont là-bas en dépit de nos conseils de partir immédiatement», avait mis en garde jeudi le ministère britannique des Affaires étrangères dans un communiqué. «À l'heure qu'il est, nous ne pouvons pas faire de commentaire sur la nature de la menace » avait-il précisé.
Une menace qui pourrait être liée à l'intervention française au Mali. Une colonne de djihadistes armés combattant au Mali aurait quitté ce pays pour se diriger vers Benghazi, selon une source sécuritaire citée par «Le Figaro».
Aucun pays n'aurait averti la Libye
Pourtant, de son côté, la Libye assure qu'aucun pays ne l'a informée de son intention d'inviter ses ressortissants à quitter la ville de Benghazi, «Le vice-ministre libyen de l'Intérieur chargé de la sécurité, Omar al-Khadraoui, a contacté l'ambassade de la Grande Bretagne à Tripoli pour demander des explications», a déclaré un porte-parole du ministère libyen de l'Intérieur, Mejdi al-Arfi, cité par la Lana. «Si la Grande Bretagne a peur pour ses ressortissants (...), elle pouvait les retirer tranquillement sans causer toute cette agitation», a fait valoir le second vice-ministre libyen de l'Intérieur, Abdallah Massoud.
Berceau de la révolution qui a renversé le colonel Mouammar Kadhafi en 2011, Benghazi a été le théâtre récemment de plusieurs explosions et d'une vague d'assassinats. Ces actes de violence ont notamment ciblé des diplomates étrangers, avec l'attentat le 11 septembre 2012 contre le consulat américain qui avait coûté la vie à quatre Américains, dont l'ambassadeur en Libye Chris Stevens, et l'attaque le 12 janvier contre le consul d'Italie.
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