Manif' à Amiens des "Goodyear" : "Nos enfants valent bien ceux des actionnaires!". Par le Front Syndical de Classe.
Mardi 21 janvier 2014
Front Syndical de Classe
Article paru dans l'Humanité
Plusieurs centaines de salariés de l'usine Goodyear d'Amiens-Nord, accompagnés de leurs familles et soutiens, se sont rassemblés ce samedi après-midi devant l'hôtel de ville d'Amiens. "Nos enfants ne valent pas moins que les enfants des actionnaires. Notre histoire n'est pas terminée" sont-ils venus dire.
Deux grandes banderoles avaient été déployées devant la mairie: "Nos familles ont le droit de vivre dignement" et "Détruire un emploi, c'est détruire une famille".
Et c'est en famille que se sont rassemblés un bon millier de salariés de Goodyear, avec leurs proches, compagne et enfants. "Rien qu'au regard du nombre de personnes qu'il y a, on s'aperçoit du dégât que Goodyear va causer", a lancé Mickaël Wamen, secrétaire de la CGT, syndicat qui a porté le combat à l'usine d'Amiens-Nord pendant toutes ces années.
"Nos enfants ne valent pas moins que les enfants des actionnaires. Notre histoire n'est pas terminée..." "Après bientôt sept ans de combat, on va vendre notre peau du mieux que l'on peut". Et exiger que Goodyear paye les indemnités en une fois... Il explique pourtant que le coût du plan social, c'est le double de ce qu'il fallait pour relancer l'activité.
Devant la mairie, des enfants portaient des t-shirts rouges "Non aux licenciements. Plan anti-social".
Les négociations ont repris vendredi matin entre des représentants de la CGT et la direction de Goodyear, en présence de Jean-François Cordet, préfet de la région Picardie et nommé médiateur par le ministre du Redressement productif.
Les Goodyear ne veulent plus que des conditions de départs dignes, pour tourner la page, faire le deuil. "On nous parle de reclassement, mais on nous propose des postes à Montluçon alors que dans le même temps, à Montluçon, il y a des fermetures d'équipes et du chômage partiel" explique Mickaël Wamen. Il y a une urgence de lutte dans notre pays, parce que la les seuls qui se battent aujourd'hui, c'est le Medef qui obtiennent des milliards du gouvernement. [...] Plus il y a d’allègements de charges, plus il y a de plans sociaux et de délocalisations... La prochaine étape, c'est la fermeture de Dunlop Amiens Sud" dit-il amer.
Mickaël Wamen a également annoncé la création d'un "Collectif des anciens salariés de Goodyear" pour "aider ceux qui seront dans la plus grande détresse".
Il évoque les larmes de collègues, le désespoir et parfois l'alcool comme substitut. "Mais il ne faut pas juger, il faut aider !"