contre les militaires mais aussi contre des cibles civiles en Yougoslavie a commencé par les bombardements aériens massifs avec comme prétexte l’oppression par les serbes de la minorité albanaise au Kosovo, qui faisait partie de la Yougoslavie.
A ce massacre de la Yougoslavie, qui a duré 78 jours, ont participé l’US Air Force, l’Angleterre, la France, la Belgique, le Danemark, la Norvège, les Pays-Bas, l’Allemagne, l’Espagne, le Portugal, la Turquie et le Canada, tous membres de l’OTAN. La même chose s’est produite en 2011, quand la même excuse a été utilisée en Libye, pour renverser Kadhafi. Pour le bombardement de la Libye, ont participé la même aviation des États-Unis, l’Angleterre, la France, la Belgique, le Danemark, la Norvège, les Pays-Bas, l’Espagne, la Turquie et le Canada, tous membres de l’OTAN auxquels ont été ajoutées les forces de la Suède, les Émirats arabes unis et le Qatar.
Le désir de tout commandant militaire est d’empêcher l’ennemi de procéder à un dispositif de défense appropriée ainsi que l’aménagement, à l’avance, des fossés antichars et des tranchées. Or à cet égard, les unités ukrainiennes de Crimée ont été prises par surprise et ont été isolées dans leurs casernes. Jusqu’à présent, et c’est voulu, les Russes ont maintenu un rapport de forces équilibré en Crimée, mais en 48 heures par un pont aérien ou en utilisant des navires de débarquement, ils pourraient y déployer plus de 200.000 soldats, des équipements de combat lourds, des missiles de croisière, des missiles sol-sol et des centaines de bombardiers et d’avions multi rôles. Ceci est la preuve la plus évidente que, jusqu’ici, les Russes n’ont pas l’intention de faire comme les Etats-Unis en Yougoslavie, détruisant les infrastructures militaires et économiques ou assassinant la population civile, ou encore rasant les villes Ukrainiennes par des frappes aériennes massives et des barrages d’artillerie.
La Russie a jusqu’à présent appliqué la méthode « soft », conformément au but politique limité établi par Vladimir Poutine. Elle est basée sur le principe de «la relation courtoise entre gens sensés» et l’exploitation maximale des capacités des groupes de recherche en profondeur stratégiques (Alfa Group) de l’armée russe. Jusqu’ici, les russes ont juste fait en sorte que l’armée ukrainienne comprenne que les leaders d’Euromaidan veulent les envoyer délibérément à la mort pour maintenir les positions qu’ils occupent grâce à des crimes commis sur la place de l’Indépendance à Kiev, et qui ont conduit à un coup d’Etat en bonne et due forme. Cette attitude suggère qu’il revient à l’armée ukrainienne d’appréhender et de désarmer rapidement, tous les membres des groupes extrémistes pro-occidentaux qui ont déclaré publiquement que les citoyens russophones d’Ukraine, avec les Roumanophones, doivent être liquidés.
Pendant une semaine on a parlé du « front » constitué par les troupes russes, afin que l’armée ukrainienne commence à appréhender et à désarmer tous les membres des groupes extrémistes de l’opposition pro-occidentale. Comme l’armée ukrainienne n’a pas montré plus de discernement, la Russie se sent tenue de montrer aux ukrainiens qu’elle dispose d’un gigantesque système militaire avec un temps d’attente limité.
La deuxième phase du « logiciel » de l’armée russe en Ukraine pourrait consister en l’utilisation à grande échelle des systèmes C4I, en étroite corrélation avec les troupes aéroportées et terrestres, la marine et l’aviation de combat. Les installations de mémoire, les microprocesseurs, les équipements de communications par satellite, coordonnés par des serveurs dédiés, la puissance de traitement de dernière génération, ainsi que la sécurisation assurée par cryptage numérique sur toute la gamme de fréquences, font que les systèmes C4I russes seront impossibles à neutraliser par les Ukrainiens.
Ainsi, tous les canaux de surveillance et de détection de toutes les catégories des forces armées ukrainiennes pourraient jouer à « Age of Empire », indiquant une invasion majeure, mais, n’ayant pas les moyens de vérifier, l’armée ukrainienne sera contrainte de choisir parmi les options qui se présenteront et de mettre en place un dispositif de combat en se positionnant sur certaines lignes pour faire face à l’ennemi, et, de ce fait, laissant à découvert d’autres secteurs qui deviendront automatiquement des vulnérabilités mortelles pour l’armée ukrainienne.
Par Valentin Vasilescu, pilote d’aviation, ancien commandant adjoint des forces militaires à l’Aéroport Otopeni, diplômé en sciences militaires à l’Académie des études militaires à Bucarest 1992
Traduction Avic