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Le blog de Lucien PONS

Notre solidarité va au peuple syrien.

4 Avril 2013 , Rédigé par lucien-pons Publié dans #La Syrie - La Libye - l'Iran -

Communistes  n° 292 semaine du 21 au 31 mars
Notre solidarité va au peuple syrien 

Description : http://ts1.mm.bing.net/th?id=H.4737809402366036&pid=15.1






La Syrie figurait à l’agenda du récent sommet des chefs d’Etats Européens. Hollande partisan acharné  d’une intervention militaire a réclamé avec force  la levée de l’embargo sur les livraisons d’armes  à « l’opposition syrienne ». « Nous sommes prêts à soutenir la rébellion. L’Europe doit prendre sa décision dans les prochaines semaines » a-t-il martelé. Pour l’instant il doit attendre. Dans cette région les pays de l’Union Européenne ont des intérêts certes convergents mais ils sont aussi concurrents.  Jusqu’à présent ils n'ont pas pu s’entendre. Pour l’instant l’embargo est prolongé.

 

Tout comme Sarkozy, Hollande veut jouer en Syrie un rôle prépondérant pour installer  dans ce pays un régime prooccidental.

Tout a commencé en Syrie, comme dans les autres pays du Maghreb, quand a émergé un mouvement populaire de protestation lié aux revendications sociales de la population. Les impérialistes ont saisi l’occasion pour intervenir et imposer leur domination  en Syrie  comme dans toute  la région. Bachar El Assad exploite son peuple mais ce n’est pas pour cela qu’il est combattu par l’impérialisme US, le gouvernement français, l’Angleterre, Israël, la Turquie, le Quatar l’Arabie Saoudite… Le bien être du peuple syrien est le cadet de leurs soucis ! Tous sont sur les rangs pour s’emparer de cette région du monde et de ses richesses.

Avec la crise du capitalisme, la concurrence se fait encore plus féroce entre les multinationales capitalistes pour le contrôle des matières premières et   leur acheminement. Le Moyen-Orient est un carrefour, son contrôle devient une priorité. La 5ème flotte US patrouille en permanence dans le détroit d’Ormuz. Les USA rencontrent l’opposition d’autres puissances rivales comme la Chine et la Russie. Après le renforcement des sanctions prises par plusieurs pays contre l’Iran, son premier Ministre a annoncé que son pays fermerait le détroit d’Ormuz en cas de sanctions visant les exportations iraniennes de pétrole.

Le peuple Syrien est victime de cette guerre. Selon l’ONU, il y a eu plus de 70.000 morts depuis son déclenchement. Plus de 100.000 dit – sous couvert d’anonymat-  un haut responsable français. Plus de 3 millions de Syriens se sont exilés.

Le 9 février, le Parti communiste Syrien (Unifié)  a lancé l’appel suivant :

« Environ trois millions de citoyens Syriens ont fui leurs domiciles et deviennent des réfugiés constamment déplacés dans les pays voisins, vivant dans des conditions misérables incroyables et ils  ont des  besoins en  nourriture et médicaux. Ces réfugiés en appellent à l'opinion publique internationale pour faire pression sur les  gouvernements des USA et d'Europe, du Qatar et de l'Arabie Saoudite afin de mettre un terme au siège économique et aux sanctions imposées à la Syrie. En outre, ils demandent que le soutien armé aux gangs cesse immédiatement, parce qu'ils menacent non seulement la Syrie mais un grand nombre de lieux dans le monde.

Chers camarades,

Votre solidarité et votre soutien à notre peuple seront hautement appréciés par notre peuple en ces jours.  Plus encore, ils représentent une autre preuve indiquant l'unité et la solidarité des forces révolutionnaires dans le monde entier ».

Nous    assurons le peuple syrien de notre solidarité dans sa lutte pour vivre mieux et pour la démocratie. C’est le peuple syrien et lui seul qui doit décider de son avenir.

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28 mars 2013
Bahar KIMYONGUR

Vous ne le saviez sans doute pas. Et pour cause. Dans ce pays-là, il y a eu 250.000 disparitions forcées en 20 ans dont 34.467 entre 2005 et 2010. Dans une seule fosse commune située près d’une caserne militaire, pas moins de 2000 corps ont été retrouvés. Des opposants politiques ont été donnés en pâture aux caïmans, des rebelles jetés vivants dans des fours crématoires, des syndicalistes éliminés par milliers, des villages bombardés par l'aviation, des jeunes ramassés dans la rue, emmenés en forêt, exécutés puis habillés par leurs assassins en combattants pour faire croire qu’ils ont été tués lors d’accrochages militaires, des militants des droits de l’homme dénonçant la barbarie abattus en pleine rue, des bourreaux du peuple bénéficiant de l’impunité, près de 600.000 personnes déplacées entre 2010 et 2011. Nous avons là toutes les caractéristiques d’une dictature qui assassine son peuple. Et pourtant, ce régime-là n’est jamais décrit comme tel par nos médias. Normal, c’est l’État colombien, enfant gâté de Washington, Paris et Tel Aviv. En somme, un régime ami…

Pour savoir si nos médias sont réellement libres comme ils le prétendent, rient de tel que de comparer le traitement médiatique des conflits qui déchirent la Colombie, État aligné au « monde libre » et la Syrie, vilain petit canard de l’axe du Mal.

Quand les médias occidentaux parlent de la Syrie, le mot « chabbiha » désignant les forces civiles loyalistes revient en boucle. Les chabbiha sont accusés de crimes barbares pour le compte de Damas.

Mais avez-vous seulement entendu parler des Autodéfenses unies (AUC), des « Bacrim » ou de la Force Oméga qui sévissent quotidiennement en Colombie ?

Dans les médias occidentaux, il est interdit de parler de « révolution » et d’insurrection populaire en Colombie.

En revanche, les chirurgiens esthétiques de TF1, RTL ou France 24 travaillent d’arrache-pied pour relooker les djihadistes à l’œuvre en Syrie en zapatistes fleur bleue.

En Colombie, les centaines de milliers de paysans pauvres, d’indigènes qui sont engagés à des degrés divers dans la résistance armée n’auraient rien à voir avec le peuple.

En revanche, l’insurrection anti-baassiste serait la « révolution » de « tout un peuple » et ce, malgré l’existence de millions de citoyens syriens qui expriment une hostilité farouche envers l’opposition et une loyauté sans faille envers le gouvernement.

Notre presse qualifie la révolution colombienne de « terrorisme », de « gang », de « maffia » ou encore de « narco-guérilla ». Elle est pourtant plus émancipée et moins dépravée que la prétendue « révolution syrienne », cette malheureuse courtisane enfermée dans le harem des rois du Golfe.

Marie Delcas, correspondante du quotidien Le Monde (30 mai 2012) titrait : « La menace des FARC plane toujours ».

Imaginez-vous un seul instant que l’Armée syrienne libre soit considérée comme une menace ?

Lorsque la dictature colombienne commet des crimes, elle est toujours excusée. Dans le cas du régime terroriste de Bogotá, il n’y a ni indignation, ni sanction, ni résolution du Conseil de sécurité de l’ONU, ni menace d’intervention militaire, ni campagne de sensibilisation en faveur des victimes de la dictature, ni discussion sur l’armement des rebelles, ni fourniture de « matériel non létal ».

Ne vous risquez surtout pas à défendre les Forces armées révolutionnaires de Colombie (FARC), principal mouvement de résistance contre le régime de Bogotá, vous finiriez derrière les barreaux pour apologie du terrorisme et pire encore, excommuniés par l’Inquisition bobo pour blasphème idéologique voire hérésie stalinienne.

Par contre, défendre les égorgeurs, les dépeceurs, les pillards, les génocidaires d’Al Nosra ou de l’ASL qui massacrent le peuple syrien avec l’aide de la CIA, des monarchies obscurantistes du Golfe et des gouvernements européens n’ayant pas plus d’estime pour leur propre peuple que pour le peuple syrien, ça c’est humaniste.

Si vous parlez de résolution politique du conflit en Colombie, vous serez soupçonné de sympathie envers les FARC parce que « l’on ne négocie par avec des terroristes ». Et si vous parlez de résolution politique du conflit en Syrie, vous serez soupçonné de sympathie envers le président Assad parce que « l’on ne négocie pas avec des dictateurs ».

Last but not least, les victimes de la répression du régime syrien ont droit à toutes les larmes et c’est légitime. Mais jamais les victimes du régime colombien. Eux n’ont ni voix, ni rêve, ni visage.

Vous avez dit conditionnement idéologique ?

Vous avez dit indignation sélective ?

 

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