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Le blog de Lucien PONS

Obama : pas d’armes pour les djihadistes syriens. Par Dominique Jamet.

10 Février 2013 , Rédigé par lucien-pons Publié dans #La Syrie - La Libye - l'Iran -

Obama : pas d’armes pour les djihadistes syriens

no-weapon

Dominique Jamet

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 Journaliste et écrivain.
Il a présidé la Bibliothèque de France et a publié plus d’une vingtaine de romans et d’essais.

C’est Winston Churchill qui disait que les Américains finissent toujours par trouver la bonne solution après avoir essayé toutes les mauvaises. Vieux routier de l’histoire et de la politique, le même Churchill, soit dit en passant, ne voyait pas l’intérêt, en 1944, de parachuter à l’intention des FTP (Francs-tireurs et partisans) les armes qui permettraient au Parti communiste de prendre le pouvoir en France.

 

On apprenait hier, à l’occasion de leur comparution devant la Commission d’enquête du Sénat sur le meurtre de l’ambassadeur des États-Unis en Libye, qu’à l’été dernier, Hillary Clinton, alors secrétaire d’État, et le général Petraeus, à l’époque patron de la CIA (acronyme où figure la notion d’intelligence), avaient vivement recommandé au président d’autoriser la livraison d’armes aux rebelles syriens qui, selon eux, ne manqueraient pas, après leur victoire, d’en témoigner leur reconnaissance à Washington.

 

Ainsi donc, après avoir mis en place en Irak et en Afghanistan des gouvernements fantoches qui ne cessent de mordre la main qui les a nourris, après avoir applaudi des deux mains à la chute de Kadhafi, à la chute de Ben Ali, à la chute de Moubarak, après avoir entraîné au Mali des milices touaregs qui devaient défendre l’intégrité du territoire national et se sont empressées de rejoindre les djihadistes du Sahel avec armes et bagages, le chef de la diplomatie et le chef du renseignement américains s’apprêtaient à faire commettre à leur pays une nouvelle bourde de première grandeur.

 

Le désastre serait aujourd’hui un fait accompli et un gouvernement islamiste installé à Damas si Barack Obama n’y avait mis le holà. Le président américain semble avoir enfin tiré les leçons des erreurs passées et compris que ni la morale ni la liberté ni l’intérêt des États-Unis ne trouveraient leur compte à l’établissement d’un régime wahabite en Syrie, solution finale à laquelle travaillent ardemment et conjointement les monarchies du Golfe et les Brigades internationales du Djihad. Après vingt-deux mois de guerre civile, 60 000 morts, deux millions de réfugiés et d’incalculables dégâts, l’heure est peut-être venue d’ouvrir entre gens sérieux – les États-Unis, la Russie, l’Iran – et par-dessus la tête des protagonistes de la boucherie en cours, les négociations qui éviteraient à la Syrie de connaître le sort qu’Ennadha souhaite à la Tunisie et les Frères musulmans à l’Égypte.

 

Dominique Jamet, le 10 février 2013
 
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