PALESTINE : DESTRUCTIONS DE BÂTIMENTS ET INFRASTRUCTURES ; IL Y AVAIT PLEIN D’ARBRES, IL NE RESTE QU’UN TERRAIN VAGUE.
De Gaston PELLET le 5 juin 2014
Objet : Re: PALESTINE : DESTRUCTIONS DE BÂTIMENTS ET INFRASTRUCTURES ; IL Y AVAIT PLEIN D’ARBRES, IL NE RESTE QU’UN TERRAIN VAGUE
À : Paul Monmaur
Que ce soit en Palestine ou ici, en France et dans le monde capitaliste, on ne cesse de se plaindre, de se lamenter, de "concevoir du dépit", dit cette famille Nassar. Ils attendent des réparations de la "justice" israélienne. Le slogan de leur association : nous refusons d’être ennemis !
Que ce serait-il passé si nous avions eu les mêmes mots lorsque les Nazis occupaient notre pays. Les Palestiniens ont perdu le sens de la Résistance, depuis plus de vingt ans (1993, Oslo né à la faveur de la défaite des pays socialistes) ils "négocient" avec des gens de mauvaise foi qui ne cherchent que leur élimination. Le sionisme est une réalité, ce n'est pas une doctrine dépassée.
On ne négocie pas avec le sionisme, on le combat.
De mémoire, Ben Gourion disait : "Ne cherchez pas la Paix, il faudrait en payer le prix".
Tout est dit.
Bonne journée.
GP
Message Original de Paul Monmaur
Le mercredi 4 juin 2014.
Sujet:
PALESTINE : DESTRUCTIONS DE BÂTIMENTS ET INFRASTRUCTURES ; IL Y AVAIT PLEIN D’ARBRES, IL NE RESTE QU’UN TERRAIN VAGUE
Pourquoi s'en priver, n'est-ce pas ?
Cordialement
paul monmaur
DESTRUCTIONS DE BÂTIMENTS ET
INFRASTRUCTURES
http://www.plateforme-palestine.org/spip.php?article2650
MISE À JOUR LE 28 MAI 2014
Depuis 1967, 29 000 maisons et bâtiments palestiniens ont été démolis par l’État d’Israël, dans le Territoire palestinien occupé [1] [2]
En 2013, 663 structures palestiniennes ont été démolis par les autorités israéliennes,déplaçant 1103 personnes dont 545 enfants. [3]
132 structures ont été détruits durant les deux premiers mois de l’année 2014. Les structures comprennent : maisons, réservoirs d’eau etc. [4]
« La perte de rares ressources en eau palestiniennes se produit non seulement du fait des démolitions opérées par les autorités israéliennes des installations « illicites » de collecte de l’eau, y compris des puits et des citernes de collecte de l’eau, mais aussi du fait des activités de forage en eau profonde effectuées par des entreprises israéliennes ». Citation du rapport du Rapporteur spécial sur la situation des droits de l’homme dans les territoires palestiniens occupés, Richard Falk datant du 10 septembre 2013. [5]
La plupart de ces démolitions (89%) ont eu lieu dans des communautés vulnérables de la zone C. Le reste des démolitions a eu lieu à Jérusalem-Est [6]
En Israël aussi des démolitions ont lieu, les infrastructures des bédouins d’Al-Araqib dans le Néguev, qui sont citoyens israéliens, ont été entièrement détruit 61 fois. [7]
Un des buts de cette politique israélienne est de pousser la population palestinienne hors du territoire ou de la confinée dans des territoires restreints. [8]
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PALESTINE : IL Y AVAIT PLEIN D’ARBRES, IL NE
RESTE QU’UN TERRAIN VAGUE
http://www.plateforme-palestine.org/spip.php?article3992
TÉMOIGNAGE PUBLIÉ SUR RUE 89 LE LUNDI 2 JUIN 2014
Rue 89 publie le témoignage d’un bénévole présent sur le site de "Tent of Nations" au sud de Bethléem en Palestine occupée, lors de la destruction des arbres fruitiers par les bulldozers de l’armée israélienne lundi 19 mai 2014. Les destructions de bâtiments et infrastructures palestiniennes par l’armée israélienne sont récurrentes tant en Palestine qu’en Israël, pour en savoir plus, consultez les chiffres-clefs 2014.
L’auteur de ce témoignage, qui ne souhaite pas donner son nom pour éviter d’être retenu un jour à la frontière israélienne, est volontaire pour l’association Tent of Nations en Palestine. Il travaille actuellement dans une ferme pédagogique sur des terres situées en zone C et entourées de colonies israéliennes. La famille avait constamment peur d’une éventuelle confiscation. Il nous a écrit le lendemain des faits, dont nous avons vérifié l’authenticité. Rue89
Les terre de la famille Nassar avant (DR)
Il était aux environs de 7 heures du matin quand ils sont arrivés, à peine 9 heures quand ils sont repartis, selon des témoignages des bergers de Nahalin, un village de Palestine situé au sud de Bethléem.
« Ils », ce sont des soldats de l’armée israélienne au volant de plusieurs bulldozers qui ont détruit lundi 19 mai près de 1 500 arbres fruitiers dans une vallée appartenant à la famille Nassar.
Ce matin-là, on s’est levés comme chaque jour aux alentours de 7 heures. Comme chaque jour, on est ensuite partis ramasser du blé dans un champ, avec les autres volontaires de la ferme.
Puis Daher Nassar, l’un des propriétaires, est arrivé comme chaque matin, nous a salués, avant de descendre dans la vallée : quelqu’un l’avait appelé et il était inquiet, des soldats israéliens avaient été vus dans ses champs.
Quelques minutes plus tard, il est revenu au pas de course. Ça n’est pas dans les habitudes de Daher de marcher au pas de course. La soixantaine, le pas traînant, il a le sourire permanent même s’il lui manque quelques dents. Il a observé avec désarroi ces dix dernières années son horizon changer avec l’installation de cinq colonies israéliennes autour de Nahalin. Pourtant, chaque jour, sans relâche, il arpente une partie de ses 40 hectares de terres, seul ou accompagné d’un groupe de touristes auxquels il conte avec enthousiasme l’histoire de la ferme familiale.
Alors ce matin-là, quand Daher est arrivé en trombe en criant : « Ils ont tout coupé, ils ont tout coupé », on a compris que quelque chose d’important était arrivé. Nos appareils photo à l’épaule, on est descendus en van dans la vallée, avec une autre volontaire et la mère de Daher, Melada. Il y avait déjà du monde sur le chemin de terre que le van peinait à emprunter.
Puis on est arrivés dans son champ et on a vu. On a compris. Ils avaient tout coupé. Là où se trouvaient auparavant des centaines d’arbres déjà remplis de fruits mûrissant lentement, il n’y avait plus qu’un immense terrain vague de terre et de cailloux, sillonné de traces de pneus. Ils avaient fait d’immenses trous dans le sol, dans lesquels ils ont enfoui une partie des arbres déracinés. Après quoi les trous ont été rebouchés pour ne pas laisser de traces. En guise de vestiges, il y avait des troncs, quelques branches qui trainaient, des petites pommes écrasées tombées au sol.
Les terres de la famille Nassar après le passage des soldats israéliens (DR)
Daher et Melada se tenaient là, désemparés. Des hommes du village sont arrivés, des médias locaux, des associations. On se tenait tous là, silencieux. Un des hommes nous a lancé, en anglais :
« On dit de nous que nous sommes terroristes ! Mais qui sont les terroristes, là, à votre avis ? »
« Deux heures. Il leur a fallu deux heures pour ruiner des années de travail », a lancé l’avocat de la famille Nassar, déjà présent sur les lieux :
« Et quand nous, on demande quelque chose à l’Etat israélien, il faut parfois un an pour qu’on l’obtienne ! »
On leur a demandé pourquoi, pourquoi on leur avait fait ça. Ils ne savaient pas. Personne ne savait. On ne sait jamais vraiment, ici. Ces choses-là arrivent, sans prévenir, sans que personne ne comprenne. Sans que personne ne puisse rien faire, que regarder Melada, une branche d’amandier entre les mains et les larmes aux yeux, lancer du haut de ses 80 ans face à la caméra d’une chaine de télévision locale :
« Mais c’est notre terre, ce sont nos arbres ! Pourquoi, pourquoi ont-ils fait ça ? »
Plus tard, Daher m’explique :
« On était là avant eux ! Israël est ici depuis 1967. Ma famille, elle, cultive ces terres depuis l’époque de mes grands-parents, en 1916. »
Treize ans de travail acharné dans cette vallée fertile qui permettait à la famille de récolter chaque année des raisins, des amandes, des olives, de produire de l’huile, de faire des confitures puis de vendre tout ça et d’en dégager un petit profit. « Il n’y aura pas de récolte cette année , » m’a dit Daher quelques jours plus tard, en secouant la tête :
« Pas de confitures, pas d’huile d’olive, rien ! Ces arbres, ils nous ont donné du travail, je les ai vus grandir. C’est ça qui me fait mal. S’ils veulent prendre la terre, qu’ils la prennent. Mais abattre des arbres comme ça… Ce qu’ils ont fait, c’est contraire à toutes les religions. »
En une semaine, l’équilibre de la petite ferme a été rompu, les journées tranquilles sont ponctuées de visites de journalistes et d’amis de la famille venus constater l’ampleur des dégâts et apporter leur soutien. Les téléphones sonnent en permanence, Daher est constamment sollicité, mais il faut continuer, continuer de s’occuper de la ferme et des arbres plantés récemment, qui remplaceront d’ici une dizaine d’années ceux perdus.
Les journées sont longues pour tout le monde, désormais. Parce que même si cette ferme n’est pas la nôtre, on ne peut pas baisser les bras, on ne peut pas les laisser comme ça.
Tout récemment, les autorités militaires israéliennes ont décrété qu’une partie des terres de la famille Nassar, auparavant en zone C (sous contrôle israélien), devenait une zone d’Etat et que par conséquent, la famille Nassar l’exploitait illégalement. La famille a déposé un recours de cette décision devant le tribunal le 12 mai dernier, et ce recours aurait dû empêcher toute action d’être engagée sur ses terres par les autorités israéliennes avant que la question ne soit tranchée. S’engage donc une bataille judiciaire qui permettra peut-être un dédommagement financier, mais qui n’atténuera pas la perte matérielle et le choc moral que cet acte a provoqué.
La ferme Nassar est aussi le siège de l’association qu’elle a créée, Tent of Nations. Elle vise à rapprocher les peuples et son slogan est « We refuse to be enemies » (nous refusons d’être ennemis). Chaque année, des volontaires et des centaines de groupes de touristes du monde entier sont accueillis à la ferme, curieux de comprendre la situation palestinienne. Parce que tout ce que veulent les Nassar, c’est qu’on les laisse en paix cultiver cette terre qui leur appartient.
De tels évènements sont fréquents ici. Selon l’association Breaking the silence, créée par d’anciens soldats israéliens, trois tonnes de blé récoltées à la main ont été brûlées chez un Palestinien vivant au sud d’Hébron, il y a quelques jours. C’est une semaine entière de travail acharné qui est partie en fumée.
Ici, même si la famille clame qu’elle ne baissera pas les bras et que les arbres seront replantés, on sent derrière la détermination un peu de dépit. Parce qu’il faut maintenant tout recommencer. Parce qu’il faudra attendre à nouveau treize ans pour que les arbres ne ressemblent à ce qu’ils étaient la semaine dernière encore. Si rien ne vient les interrompre d’ici-là.
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