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Le blog de Lucien PONS

POLÉMIQUE AUTOUR DE L'EXPLOITATION DU GAZ DE SCHISTE. L' Algérie entre deux feux.

16 Janvier 2013 , Rédigé par lucien-pons Publié dans #Energie

Et c'est la France qui nous ramène ça?

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POLÉMIQUE AUTOUR DE L'EXPLOITATION DU GAZ DE SCHISTE

L' Algérie entre deux feux
Par
Selon des sources très crédibles, il y a un accord pour mener prochainement des expériences en Algérie pour l'exploitation des gaz de schiste

Le projet sur les hydrocarbures, débattu par le Parlement, considère cette nouvelle ressource comme une alternative pour le gaz naturel et le pétrole sans donner des garanties ou des éclaircissements sur ce sujet.

 

 Il semble que l'Etat algérien n'a pas pris conscience des enjeux et des risques néfastes liés aux ressources fossiles non conventionnelles. Cette énergie domestique, abondante et à bas prix aurait retenu l'attention du gouvernement. Il veut s'aventurer, à tout prix, dans l'exploitation du gaz de schiste alors que la plupart des Parlements des plus grands pays industriels du monde interdisent l'exploration et l'exploitation de cette ressource à cause de ses dangereux impacts directs ou indirects sur tous les plans. Selon des sources très crédibles, il y a un accord pour mener prochainement des expériences en Algérie pour l'exploitation des gaz de schiste. Le comble est que ce sont des associations françaises de défense de l'environnement qui avaient exprimé leur crainte de voir l'Algérie transformée en laboratoire pour l'exploitation de gaz de schiste. Par ailleurs, le projet sur les hydrocarbures débattu par le Parlement considère cette nouvelle ressource comme une alternative pour le gaz naturel et le pétrole sans donner des garanties ou des éclaircissements sur ce sujet. Ainsi, des associations et des collectivités activant dans la protection de l'environnement s'inquiètent et se mobilisent pour interdire de faire passer cette loi tout en avançant des arguments scientifiques très solides se basant sur l'expérience américaine, française et belge. Leurs principales préoccupations sont les impacts environnementaux et sanitaires. La question de cette nouvelle ressource, devenue un enjeu politique, relève de la souveraineté nationale. Elle constitue un dossier sensible!
 
Les oasis perdent du terrain

 


Les responsables d'associations ont leur mot à dire sur le sujet à l'instar de Baali Salah, coordinateur national du Réseau associatif de développement durable des oasis (Raddo) regroupant des associations françaises actives au Maghreb pour la sauvegarde des oasis et pour la promotion du développement durable en milieu oasien. Il pose la question suivante: «Cette exploitation est-elle vraiment une nécessité à l'heure actuelle étant donné que nous avons une réserve de gaz naturel estimée à 4455 milliards de mètres cubes, soit 10% des réserves mondiales, une quantité suffisante pour des années et des années?» Il est donc temps d'ouvrir un sérieux débat dans lequel toutes les parties de la société doivent être impliquées. «Certainement, il va y avoir des impacts catastrophiques, notamment sur les oasis où se situe la nappe phréatique qui est une masse d'eau contenue dans les fissures du sous-sol», assure M.Baali. Il explique qu'on risque un terrible manque d'eau dans les régions où l'eau de surface est déjà rare. La technologie employée, à savoir la fraction hydraulique qui consiste en l'explosion de la roche à l'aide d'eau à très haute pression, de sable et de produits chimiques, nécessite de grandes quantités d'eau. C'est la condition pour extraire le gaz, soit entre 15 à 20 millions de litres d'eau pour chaque fracture! L'autre danger, selon le coordinateur national-Algérie du Raddo, réside dans le fait que l'eau mélangée à des substances chimiques sera libérée dans l'environnement et contaminera les nappes phréatiques superficielles, ce qui va générer des pollutions importantes d'eau potable. Une autodestruction massive, tout simplement. «Je pense que la nécessité actuelle est de développer un système de sécurité alimentaire local, au moins une partie», insiste-t-il. Et là, on se demande: «Est-ce qu'on a assez d'eau pour l'agriculture au point de l'exploiter dans le gaz de schiste?» De plus, les enjeux économiques, environnementaux et sociaux ne sont pas clairs pour le moment. La seule chose dont on est sûrs à présent est que les moyens à utiliser ne permettent pas une exploitation écologique de cette ressource et on n'a aucune garantie que la technologie de pointe à employer n'aura pas d'influences négatives sur l'être humain et son environnement. «Je vois qu'il est temps que tout le monde se pose des questions qu'il faut et amener des réponses qui tiendront compte de l'avenir. Le plus important est de ne pas être égoïste. On ne consomme pas pour détruire le patrimoine économique, écologique, culturel et social de l'humanité», estime-t-il. Et d'ajouter: «Nous essayons, de ce fait, de mener à travers des actions un travail de sensibilisation pour sauvegarder le système oasien, qui régresse déjà naturellement, en structurant la société civile oasienne pour mettre en place un plaidoyer collectif.» Il convient de rappeler, par ailleurs, que le Raddo a pu influencer en 2012 la convention des Nations unies de Rio +20 et introduire un article pour la protection des oasis.
 
La technologie n'est pas maîtrisée
 Par ailleurs, M.Tabbouche Mohamed, président de l'association Bariq 21 qui s'occupe de la protection de l'environnement et cadre à Sonatrach, indique que l'Algérie a un grand potentiel de gaz de schiste. Toutefois, la procédure d'extraction est relativement maîtrisée aux Etats-Unis, pays pionnier de cette technique. «Le plus important pour le moment est d'acquérir d'abord cette technologie qui utilise des centaines de produits chimiques toxiques et cancérigènes. Nous ne sommes pas pressés pour exploiter cette ressource énergétique puisque nous avons l'énergie solaire et éolienne où nous sommes classés 2es au niveau mondial après l'Australie», souligne-t-il. Autrement, cette aventure aura des conséquences désastreuses sur l'environnement et l'économie du pays. Tabbouche s'appuie sur l'expérience américaine, première dans ce domaine, affirmant que cette ressource n'est pas assez rentable sur le plan économique par rapport au coût des techniques d'extraction et de transport et ceux de production qui sont généralement plus élevés que pour les gisements traditionnels. Elle présente également des risques majeurs pour l'environnement, l'impact sur le climat suite aux émissions de méthane échappant lors de l'extraction. Ce fait contribuera certainement au réchauffement climatique tant que l'effet de serre généré serait jusqu'à deux fois supérieur à celui de l'utilisation du charbon, notamment à cause des importantes fuites de méthane pendant l'exploitation. Bref, selon des experts, l'exploitation du gaz de schiste présente des risques élevés pour le système écologique (le sol, l'air, l'eau de surface et l'eau souterraine).


 Un argument solide pour geler le projet d'exploitation du gaz de schiste en Algérie. Des études américaines ont prouvé récemment que les produits chimiques injectés sont cancérigènes. Un véritable risque pour toute personne passant à moins de 800 mètres des puits.
 
Le gaz de schiste, c'est quoi?


 C'est un gaz formé dans le sous-sol au moment où le schiste, qui est une roche divisible en feuillets, se décompose. En fait, la vraie appellation est «gaz d'argile» puisque la roche se décomposant est de l'argile. Cette matière première bloquée dans des pierres est très dure et très recherchée par certaines entreprises comme Shell, BP et Total car cette ressource non conventionnelle a presque les mêmes caractéristiques que celles du gaz naturel et se trouve dans beaucoup de pays, notamment en Asie et en Amérique du Nord ce qui permet une indépendance énergétique pour beaucoup de pays. Pour l'exploiter, on utilise la technique de la fraction hydrique à l'aide du sable et des produits chimiques radioactifs. Cette technique a des conséquences environnementales et sanitaires très dangereuses comme c'est le cas aux Etats-Unis et au Canada qui l'ont exploitée déjà depuis 2000.

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