Seul hic au tableau : la télévision russe a tout simplement squeezé ce passage ! La pauvre nigaude ! Prise à son propre piège. Comme si la censure n’était pas le b.a.-ba des dictatures. Elle existe déjà parfois dans nos démocraties, à plus forte raison dans ces régimes pourris jusqu’à l’os. Toujours est-il que le fait fut signalé entre autres par un article de Pierre Avril et Mathilde Cesbron dans les pages du Figaro consacrées à la musique Pussy Riot : la TV russe avoue avoir coupé Mireille Mathieu (6 septembre 2012) ce qui marrie très fort la donzelle au point que j’appris sur le site Romandie.ch (les Suisses ont dû bien se foutre de sa tronche !) que Mireille Mathieu s’était fendue d’un communiqué pour dénoncer la censure d’une chaîne russe (5 septembre 2012).
Les joyeux lurons du blog Big Browser du Monde ne la ratèrent pas : «VOIX DE SON MAÎTRE – Mireille Mathieu, les Pussy Riot et la censure de la télé russe» (6 septembre 2012). Leurs titres sont toujours un petit régal d’humour. Je noterais au passage qu’il n’est guère étonnant que Mireille Mathieu s’accommodât parfaitement à la férule d’un dictateur et n’ait nulle envie d’être une «femme libérée même si ce n‘est pas facile» tel que le chantait Cookie Dingler. Il est connu que Johnny Stark, l’impresario qui la lança et mena plusieurs années sa carrière ne lui laissa jamais aucune liberté… «Oh ! Johnny fais moi mal !».
Toujours est-il que Vladislav Chekoïan - le directeur des programmes de la tranche matinale de TV Tsentr - a pris les journalistes de l’AFP pour des guiches en affirmant «qu’après vérification des enregistrements, il n’y a pas cette phrase : là où s’arrête ce que nous avons diffusé, s’arrête l’enregistrement. Il s’agit probablement d’un malentendu, Mireille Mathieu a pu prononcer cette phrase dans une autre interview. Nous sommes prêts à communiquer les enregistrements».
M’sieur l’apparatchik servile, if you please, n’aggravez pas votre cas. Votre télé est une télé de merde comme toutes celles qui complaisent à Vladimir Poutine. Vous êtes déjà dans le collimateur des démocrates du monde entier pour la censure. Vous devenez la risée des internautes.
Mais je vous offre une petite cerise sur le gâteau. Par le plus grand des hasards et de ces télescopages qui manquent rarement dans les infos, je vis sur le même blog Big Browser le titre d’un article concernant Vladimir Poutine «VIE DES BÊTES – Vladimir Poutine va guider un vol de grues sauvages à travers le ciel sibérien» (Le Monde, 5 septembre 2012). Tordant ! Fort heureusement, j'avais fini mon café sinon j’éclatai tellement de rire qu’une fois de plus j’aurais encore craché sur mon clavier.
Or donc, j’y appris que ce week-end, à l’occasion de son déplacement à Vladivostok pour le Forum de coopération économique Asie-Pacifique, il doit faire une halte «pour mener pour mener un groupe de ces oiseaux extrêmement rares dans la première étape de leur migration de quelque 5 000 kilomètres et qu’il pilotera lui-même un deltaplane motorisé et portera un vêtement blanc et un faux bec, afin de ne pas effrayer les volatiles», selon l'ornithologue Yuri Markin, qui dirige la réserve naturelle d'Oksk, où les oiseaux ont grandi. L’article rappelant au passage toutes les occasions que saisit Vladimir Poutine pour faire étalage de sa virilité dans la nature.
Un «faux bec» ! Cela convient parfaitement à un faux-derche de son espèce (non animale) qui offre au monde l’image frelatée d’une démocratie Canada Dry.
Il est dommage que le deltaplane ne fût pas biplace : il aurait pu y embarquer Mireille Mathieu. Elle aurait fait parfaitement illusion comme bécasse. Plutôt que les grues - je ne lui ferais pas cette injure ! - il eût été plaisant que ce fussent des oies sauvages ce qui s’appliquerait fort bien à son cas.
Mais comme elle ne l'a pas accompagné - je ne souhaite aucun mal à Mireille Mathieu, elle n’a droit qu’à mon mépris le plus total - et pouvant être une parfaite salope dans mon genre, je n'aurais versé aucune larme si l’aile delta de Vladimir Poutine se fût abîmée quelque part sur la route de Vladivostok.